La menace de récession aux Etats-Unis se précise

L'indice composite des indicateurs économiques a reculé pour le cinquième mois consécutif en février. L'indice mesurant l'activité industrielle de la région de Philadelphie est toujours dans le rouge en mars. Les demandes d'allocations de chômage sont au plus haut depuis trois ans.

Indicateurs peu réjouissants ce jeudi outre-Atlantique. L'indice composite des indicateurs économiques américains a reculé pour le cinquième mois consécutif en février, ce qui laisse craindre une "petite contraction" de l'activité au printemps, a indiqué l'institut privé Conference Board. L'indice, censé préfigurer l'évolution de la conjoncture dans les six prochains mois, a reculé de 0,3% en février par rapport à janvier, ce qui est conforme aux attentes des analystes.

Cependant les chiffres de janvier ont été nettement révisés à la baisse: l'indice a perdu 0,4% au lieu de 0,1% annoncé initialement, a précisé l'institut. C'est la cinquième baisse mensuelle consécutive de cet indice, du jamais vu depuis le début 2001, a souligné le Conference Board. L'économie américaine était alors en récession.

"Les signaux économiques sont à l'orange", a affirmé Ken Goldstein, économiste au Conference Board. "La croissance risque d'être faible au printemps, et une petite contraction ne peut être exclue".

L'indice mesurant la situation actuelle est resté stable en février pour le troisième mois consécutif, et celui de la situation passée a augmenté de 0,2% après une progression de 0,1% déjà le mois précédent. "L'indice composite est sur une tendance à la baisse depuis la mi-2007, et la faiblesse s'est diffusée largement parmi ses divers composants au cours des trois derniers mois", a souligné l'institut.

Cinq des dix indicateurs composant l'indice composite se sont détériorés en février, à savoir les inscriptions au chômage, les permis de construire, les ventes de détail, les attentes des consommateurs et le cours des actions. En revanche, ceux concernant la masse monétaire, les commandes des industriels pour les biens d'équipement comme pour les biens de consommation ainsi que les écarts de taux d'intérêt, ont progressé.

Par ailleurs, l'indice mesurant l'activité industrielle de la région de Philadelphie est passé à -17,4 points en mars contre -24 points en février, a indiqué ce jeudi la Réserve fédérale de Philadelphie. C'est légèrement mieux que ce que prévoyaient les analystes qui tablaient sur un indice légèrement plus bas. Cependant, un indice négatif signifie une contraction de l'activité.

La composante des nouvelles commandes, quoique restant négative, remonte un peu cependant, à -9,3 contre -10,9, tandis que celle de l'emploi passe dans le négatif à -4,7, au plus bas depuis juin 2003, contre 2,5 en février. La composante des prix payés progresse à 54,4, au plus haut depuis février 2005, contre 46,6 en février dernier.

Les conditions d'activité des entreprises à un horizon de six mois restent dans le rouge à -0,5 mais s'améliorent nettement au regard des -16,9 de février, tandis que les perspectives d'investissement des entreprises industrielles à six mois chutent à -2,7 contre +1,7.

Enfin, le nombre de nouvelles demandes d'allocations de chômage a grimpé de 22.000 la semaine dernière tandis que le nombre total de chômeurs indemnisés a atteint la semaine précédente son plus haut niveau depuis trois ans et demi, selon des chiffres officiels du département du Travail.

Celui-ci a précisé que la hausse des demandes d'indemnisation sur les deux semaines écoulées pouvait toutefois être imputable à des facteurs exceptionnels, notamment aux répercussions d'une grève importante dans le secteur automobile, mais la tonalité de l'indicateur hebdomadaire laisse laisse entendre que le marché américain de l'emploi continue de de se dégrader.

Selon la statistique, 378.000 nouvelles demandes ont été déposées sur la semaine au 15 mars, contre 356.000 la semaine précédente. Les économistes tablaient en moyenne sur une hausse de seulement 7.000 demandes à un total de 360.000, par rapport à une estimation initiale de 353.000 demandes.

L'augmentation de la semaine écoulée porte la moyenne mobile sur quatre semaines, qui donne un tableau plus exact en lissant les variations hebdomadaires, à 365.250, son plus haut niveau depuis octobre 2005, après le passage de l'ouragan Katrina. Le nombre de chômeurs indemnisés a augmenté quant à lui de 35.000 à 2,865 millions sur la semaine au 8 mars, dernière semaine pour laquelle les statistiques son diponibles, son plus haut niveau depuis août 2004.

"Voilà qui reflète vraiment une certaine érosion sur le marché du travail, même si elle ne prend pas encore une ampleur réellement significative", commente Kim Rupert, économiste chez Action Economics, cité par Reuters. "Jusqu'ici, la statistique des inscriptions, et même une grande partie des chiffres de l'emploi, ne permettent toujours pas de dire que l'économie américaine est en récession".

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