Frais de gestion : trouvez le juste prix

Faut-il vraiment s'intéresser aux frais de gestion ? Dans la mesure où ceux-ci sont déduits à la source, ils sont invisibles, si l'on n'y prête attention, et bien moins significatifs que la performance nette du fonds.

À quoi bon savoir que Carmignac Investissement (part E) a été ponctionné en 2007 de 5,37 % de frais (commissions de surperformance incluses) lorsque, malgré cela, ses souscripteurs ont vu leur capital gonfler de plus de 16 % dans des marchés déprimés. Les frais de gestion rémunèrent le travail du gérant. Quand celui-ci apporte une vraie plus-value à l'investisseur, difficile de crier au scandale si la note est salée.

Toutefois, le service offert n'est pas toujours au niveau des frais facturés. Quelle différence y a-t-il entre deux fonds monétaires dont les frais de gestion s'élèvent, pour l'un à 0,3 %et pour l'autre à 1,25 % ? Aucune,si ce n'est que cette différence se répercutera directement sur la performance. Ainsi, Axa Court Terme A a progressé de 3,8 % en 2007, tandis que son jumeau BNP Monétaire se contentait de 2,8 %. Choisir le second plutôt que le premier, c'est donc gaspiller plusd'un quart de sa performance en frais de gestion ! À noter qu'il existe désormais un ETF monétaire qui vous ménagera des niveaux de frais bien plus intéressants.

Lorsqu'il s'agit, en ces temps d'agitation boursière, de tenter de sécuriser son PEA au moyen de fonds monétaires éligibles, la même vigilance s'impose. Mais il est difficile d'en trouver dont les frais ne dépassent pas les 0,80 % ou 1 %, le record appartenant à Fructi PEA Sérénité avec 1,48 % en 2006. Conséquence : tous ces OPCVM accusent chaque année un retard de 1 % ou plus sur l'indice Eonia. Et si, de surcroît, des droits d'entrée de 1 % sont prélevés, mieux vaut passer son chemin pour de courtes périodes et conserver ses liquidités.

FONDS PROFILES, ATTENTION !

Et que dire des fonds profilés qui prennent parfois des allures de machines à générer des frais ? Certains fonds de fonds, exclusivement investis en produits maison, font pourtant payer le prix fort à leurs souscripteurs pour une gestion statique, peu performante. C'est le cas de Séquoia Dynamique dont les frais directs et indirects montent à 2,6 %. L'incidence sur la perfor- mance est plus flagrante chez les fonds prudents. Quand UFF Avenir Sécurité et Select Défensif en facturent jusqu'à 2 %, il ne reste à l'épargnant que la portion congrue : moins de 1,2 % par an sur les trois dernières années. Plus généralement, les fonds profilés défensifs sont lourdement chargés (1,2 %) au regard de leurs performances et de la marge de manoeuvre dont leurs gérants disposent.

Les adeptes de la prudence ont donc tout intérêt à préférer, dans le cadre de l'assurance-vie, les fonds en euros ou faire leur dosage eux-mêmes entre fonds monétaires et fonds actions. Dans ce dernier registre, mieux vaut choisir des gérants, même chers, qui opèrent un vrai travail de sélection de titres. Mais, si vous êtes allergiques aux frais et que vous refusez de surpayer une gestion benchmarkée qui n'apporte pas grand-chose, il vous reste la solution des trackers.

Visite guidée du prospectus simplifié

Pas si simplifiée que ça mais remplie d'informations indispensables, la notice AMF est un passage obligé si vous voulez en savoir plus sur les frais qui grignotent votre placement. Complexe, la première partie, dite réglementaire, est à survoler sous peine d'indigestion. Un tableau y détaille le mode de calcul et le fonctionnement des frais de gestion. Il permet notamment d'observer l'existence de parts (A, E, I, P...), destinée à supporter des frais plusou moins élevés en fonction des types d'investisseurs ou des canaux de distribution. Ensuite, la partie B, dite statistique, présente sous une forme synthétique le total des fraisde gestion qui ont été facturés à l'OPCVM lors du dernier exercice. En sont exclus les frais de transaction : courtage, frais sur instruments de couverture... On y découvre le vrai coût de la multigestion puisque le tableau mentionne à la fois les frais directement prélevés et ceux qui proviennent des OPCVM sous-jacents, déduction faite des éventuelles rétrocessions. Autre découverte : les commissionsde mouvement, ni plus ni moins,une couche de frais variables supplémentaire, qui gonfle à chaque opération réalisée jusqu'à dépasserle 1,5 % sur l'année. Ces frais sont bien plus indigestes que les commissions de surperformancequi ne se déclenchent que lorsque l'OPCVM a battu son objectif.

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