Le chef de l'Etat décide de premières économies dans le domaine militaire

Nicolas Sarkozy prévient qu'il veut fermer des bases aériennes en France, sans doute aussi des régiments de char et d'artillerie. Il assure qu'il n'est pas question de respecter la loi de programmation militaire car il en coûterait six milliards d'euros.

Dans son intervention de ce mardi matin sur RTL, Nicolas Sarkozy a dévoilé les premières pistes d'un vaste programme d'économies attendues dans le domaine de la défense et de l'armement. Des projets qui inquiètent beaucoup les élus locaux, qui craignent de perdre des bases, des régiments et des usines, ainsi que les militaires et les industriels.

Il a expliqué que s'il voulait respecter tous les engagements de la loi de programmation lancée sous la présidence de Jacques Chirac, il faudrait "mettre six milliards d'euros (de plus) chaque année dans le seul équipement militaire". "Je le dis : il n'en est pas question". Il assure toutefois qu'en matière militaire, la France ne "baisserait pas la garde". Il a réaffirmé que son objectif était de dépenser pour la sécurité nationale "aux alentours" de 2% du PIB.

Dans ses priorités, il cite la dissuasion nucléaire et le renseignement spatial. A l'inverse, "pour le second porte-avions on a un peu de temps, puisque la décision devrait être prise aux alentours de 2011-2012", a-t-il ajouté. "Je veux y réfléchir. C'est une décision lourde."

Le Président de la République a notamment indiqué qu'il mènerait un "travail de restructuration" des bases militaires. "Il y a une quinzaine de bases aériennes où il n'y a plus un avion depuis 20 ans, il m'appartiendra certainement de les fermer. J'aurais préféré qu'elles soient fermées avant". Et d'ajouter : "on traverse la France avec les derniers Mirage 2000-5 en 20 minutes", est-ce qu'"on a besoin de 35 bases aériennes" ? Il a souligné à ce sujet que "ce n'est pas à l'armée de faire de l'aménagement du territoire".

L'armée de l'air ne sera évidemment pas la seule touchée. "On n'a pas les mêmes besoins d'artillerie, de régiments de chars" a ainsi indiqué le Chef de l'Etat, visant ainsi l'armée de terre.

"J'aurai l'occasion de parler de tout ça au début du mois de juillet. Non, ce ne sera pas un choc, a pourtant estimé le président. Il a promis qu'il y aura "des compensations pour ceux qui verront leurs régiments partir".

Plus globalement, il a souligné : "à chaque fois qu'on prend une décision nécessaire -je le comprends parfaitement-, il y a des gens qui se mobilisent, des corporatismes, des immobilismes, des inquiétudes souvent légitimes. Mais à force de différer les solutions définitives, elles sont plus douloureuses".

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