Le FMI va réduire sensiblement ses prévisions de croissance

Selon la presse allemande, le Fonds monétaire international va ramener de 4,1 à 3,7% sa prévision de croissance mondiale pour 2008. Pour les seuls Etats-Unis, la prévision chuterait de 1,5 à 0,5% seulement. Le directeur général, Dominique Strauss-Kahn confirme une prochaine révision à la baisse.

L'économie mondiale va bien payer un lourd tribut à la crise qui affecte les marchés du crédit depuis l'été dernier. Selon le quotidien allemand Financial Times Deutschland, le Fonds monétaire international va ramener sa prévision de croissance mondiale pour 2008 à 3,7%, alors qu'il tablait encore sur 4,1% en janvier dernier.

Le quotidien financier ajoute que le FMI intègrera sa nouvelle prévision dans ses Perspectives économiques mondiales qui seront publiées la semaine prochaine. De légères modifications sont encore possibles avant publication.

Cette diminution de la croissance globale s'accompagne naturellement de révisions en baisse pour différents pays. Ainsi, selon l'hebdomadaire allemand Die Zeit, le FMI revoit également en baisse ses projections pour l'économie américaine. Celle-ci n'enregistrerait plus qu'une croissance de 0,5% cette année, contre un objectif précédent de 1,5%. En ce qui concerne l'Allemagne elle-même, une source du gouvernement de Berlin a indiqué que la prévision de croissance du FMI était désormais de 1,2% contre 1,5% précédemment.

Avec ces nouvelles estimations, le FMI prend acte de l'impact de la crise financière qui sévit depuis l'été dernier. La détérioration des marchés financiers et des marchés du crédit commence à se répercuter sur l'économie réelle et va donc affecter la consommation et le financement des entreprises.

Le FMI doit présenter son rapport sur la conjoncture internationale lors de sa réunion de printemps avec la Banque mondiale, les 12 et 13 avril à Washington.

L'organisation internationale estime par ailleurs que les fonds souverains ont joué un rôle stabilisateur dans l'économie mondiale mais que les inquiétudes sur leur transparence et leurs motivations politiques pourraient être destructrices.

Selon le conseil d'administration du Fonds monétaire international, "la plupart des administrateurs ont relevé que les craintes grandissantes liées aux objectifs et aux opérations des fonds souverains pourraient alimenter le protectionnisme et nuire aux investissements transfrontaliers si elles ne sont pas traitées correctement". Dès lors, ils estiment que l'adoption d'un code de bonne conduite pourrait apaiser certaines de ces craintes.

Le directeur général du FMI, l'ex ministre français socialiste des finances Dominique Strauss-Kahn a confirmé mercredi soir cette prochaine révision à la baisse dans une interview diffusée par le site internet du Figaro. "Pour le moment, la consommation se tient à peu près. Les prévisions que nous allons publier dans quelques jours ne sont pas très bonnes. Nous allons réviser à la baisse nos estimations de janvier. Si la crise venait à atteindre le crédit à la consommation, les conséquences sur l'activité seraient considérables".

Il indique également que les prévisions du FMI "vont incorporer un recul des perspectives de croissance des pays émergents". "Notamment pour la Chine et l'Inde, dont les taux de croissance restent très élevés, mais qui seront néanmoins affectés par la crise". "Dans la zone euro, la situation n'est pas aussi tendue qu'aux États-Unis. Mais la transmission de la crise financière au secteur réel commence à être sensible", ajoute-t-il.

Interrogé sur un "sauvetage national des banques ou des emprunteurs aux Etats-Unis, il déclare: "on y réfléchit ici au FMI comme ailleurs. D'une manière ou d'une autre, il faudrait bien permettre aux banques de repartir de l'avant pour débloquer un système aujourd'hui totalement gelé". A ses yeux, "il n'y a pas de raison d'exonérer les actionnaires des banques. Il faut que ceux qui sont à l'origine de la crise en supportent une part du coût". Mais il souligne aussitôt qu'il y "a des précédents", en évoquant le "sauvetage du Crédit Lyonnais", en France, où l'on "avait séparé les bons actifs bancaires des mauvais".

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