Nouvelle secousse pour le monde bancaire. Cette fois, c'est au tour de Credit Suisse d'annoncer ce mardi de nouvelles dépréciations portant sur 2,85 milliards de dollars (1,95 milliard d'euros ou 3,12 milliards de francs suisses) d'actifs structurés, qui auront un impact d'environ un milliard de dollars sur les résultats du premier trimestre.

Le résultat net des trois premiers mois de l'année restera néanmoins positif, assure le groupe bancaire helvétique. Credit Suisse avait enregistré l'an dernier au premier trimestre un bénéfice net de 2,73 milliard de francs suisses. Aucune précision sur le total des expositions n'a été publiée. Ces dépréciations ont été découvertes dans le cadre d'une enquête interne qui a mis en évidence des erreurs de la part d'un petit nombre de traders, explique Credit Suisse. L'établissement essaie à présent de savoir si ces positions ont pu avoir une influence négative sur l'exercice 2007. La Société Générale se sentira un peu moins seule puisqu'elle aussi s'est dit victime d'un "trader fou" qui a fait perdre à la banque 5 milliards d'euros à la banque dirigée par Daniel Bouton.

L'action Credit Suisse a chuté ce mardi de 6,61% à 53 francs suisses après avoir perdu près de 10% en séance. Le titre Credit Suisse avait bien progressé lundi après les annonces de l'arrivée d'un fonds souverain du Qatar dans son capital à hauteur de 2% selon le Financial Times de ce mardi. Contrairement à UBS, sa rivale helvétique, Credit Suisse avait été relativement épargnée par la crise des "subprime". L'an dernier Credit Suisse a publié un bénéfice net annuel de 8,549 milliards de francs suisses (+3%) contre une perte de 4,4 milliards de francs suisses pour UBS.

D'ailleurs les analystes n'ont pas apprécié ces annonces. Elle "est très décevante pour Credit Suisse qui a publié il y a seulement la semaine dernière ses résultats 2007 en se vantant de son succès face à d'autres banques", a estimé l'analyste Peter Thorne, dans une note de la banque suisse Helvea, cité par l'Agence France Presse (AFP).
La publication d'une nouvelle dépréciation "démontrerait qu'ils (Credit Suisse) sont simplement mauvais" dans l'appréciation de leur exposition, a-t-il ajouté. Pour Andreas Venditti, analyste à la Banque cantonale de Zurich, Credit Suisse a perdu "une majeure partie" de la confiance gagnée dans la gestion de la crise du "subprime".