Marché français de la vidéo : troisième année de baisse mais des signes de rebond

Le bilan 2007 du marché français du DVD publié par le Syndicat de l'Edition Vidéo Numérique affiche une nouvelle baisse en valeur et en volume. Une dégradation que les récentes propositions de la Commission Olivennes contre le piratage et les positions en faveur d'un assouplissement du calendrier des sorties de films en DVD devraient enrayer.

La vie du DVD n'est pas en danger mais sa situation néanmoins préoccupante. Alors qu'il s'apprête à souffler sa 10ème bougie en 2008, ses ventes régressent depuis trois ans. Pendant ce laps de temps, le marché a même perdu près de 25% de sa valeur. C'est ce qu'a indiqué le Syndicat de l'Edition Vidéo Numérique (SEVN) lors d'une conférence de presse. En 2007, les ventes vidéo ont généré 1,5 milliard d'euros contre 1,67 un an plus tôt, soit 11% de baisse; un repli du même ordre constaté sur les volumes de ventes (-11% à 88,8 milliards d'unités). Ce recul était de 13% en 2006 par rapport à 2005.

Moins de nouveautés (-16%) et un catalogue moins fourni (-7%) expliquent en partie ce déclin. Par type de vidéo, le SEVN constate que si le poids des films augmente légèrement (en volume) et passe de 69% à 71% du marché de la vidéo, celui de la catégorie dite "hors film" (Séries TV, documentaires, humour, etc) décroît et ce, pour la première fois. Une tendance que le SEVN juge "inquiétante" surtout sur la période de juillet à décembre où la baisse s'accentue d'environ 10%.

Une fatalité? "Non", répond le SEVN. "Nous sommes le seul marché européen à avoir une baisse aussi forte", insiste Philippe Bastard de Crisnay, président du Syndicat. Les chiffres qu'il présente en attestent. Hormis l'Espagne dont les ventes en volume reculent de 2,3% entre 2006 et 2007, les principaux autres pays européens enregistrent une hausse en volume et en valeur. Et ce sont le Portugal (+14,8% en volume) et le Royaume-Uni (+9,3%) qui connaissent un rebond significatif de leurs ventes en volume. (14,8% ). "Ce n'est pas le format qui est remis en question", poursuit-il.

Si ce marché régresse depuis trois ans et si la France est le seul pays à subir un tel sort, "c'est, selon le SEVN, à cause du piratage et de la chronologie des médias (délai qui existe entre la sortie d'un film au cinéma et sa sortie en DVD, ndlr)". Deux fléaux qui nuisent à la croissance du marché de la vidéo assène-t-il. D'après lui, la France détient la médaille d'or du piratage en Europe et celle de bronze au niveau mondial après la Chine et les Etats-Unis.

Mais les décisions prises par la Commission Olivennes l'hiver dernier contre le piratage (prévention, sanction, autorité administrative) et les positions de l'Elysée à l'égard d'un assouplissement de la chronologie des médias de 6 à 4 mois satisfont le SEVN et le rendent optimiste pour l'avenir. Car à ces mesures s'ajoutent deux autres relais de croissance.

Ainsi la haute définition et la norme unique du Blu-ray (poussée par Sony) depuis l'abandon du format concurrent (HD-DVD de Toshiba) annoncé ce même mardi offrent des "perspectives prometteuses". Et puis la vidéo à la demande (VoD, video on demand), "nécessaire pour lutter efficacement contre la piraterie", contribue à élargir l'offre. Elargir l'offre certes mais doper les ventes de DVD, rien n'est moins sûr car si 98% des revenus de la VoD, sont issus d'actes locatifs, 2% seulement proviennent de téléchargement définitifs. Or, dans ce cas de figure, point besoin de support pour conserver les films, et point besoin de DVD.

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