Affaire EADS : le Crédit Mutuel s'en prend à Lagardère, les Caisses d'Epargne n'excluent rien

Le groupe Lagardère refuse de remettre en cause la vente en avril 2006 d'actions qu'il détenait dans le groupe européen aéronautique EADS, comme le réclame le Crédit Mutuel. Les Caisses d'Epargne attendent le résultat de l'enquête pour se prononcer.

Le groupe Lagardère annonce ce mercredi dans un communiqué qu'il refuse de remettre en cause la vente en avril 2006 d'actions qu'il détenait dans le groupe européen d'aéronautique, d'espace et d'armement EADS, maison-mère d'Airbus, comme le réclame le Crédit Mutuel.

"Lagardère a reçu une lettre d'un avocat s'exprimant au nom de plusieurs sociétés du groupe Crédit Mutuel", écrit le groupe. "Dans ce courrier, il menace la société Lagardère de faire annuler par le tribunal de commerce de Paris les ORAPA (obligations remboursables en actions EADS) émises par Lagardère en avril 2006", ajoute Lagardère.

Ces titres, représentant 7,5% du capital d'EADS, avaient été cédés à la banque d'affaires Ixis CIB, qui les avait ensuite replacés auprès de différents investisseurs, dont la Caisse des dépôts, la Caisse nationale des Caisses d'Epargne et le Crédit Mutuel.

Le groupe Lagardère, principal actionnaire privé français d'EADS, est suspecté par l'Autorité des marchés financiers (AMF) de délits d'initié pour la vente d'une partie de ses actions dans le groupe aéronautique, avant l'annonce de nouveaux retards du programme d'avion géant A380 qui ont entraîné un plongeon du cours de l'action. Une enquête judiciaire est en cours. "Lagardère ne cédera pas aux menaces du groupe Crédit Mutuel", prévient le groupe. Selon le groupe Lagardère, l'avocat "précise cependant que les sociétés du groupe Crédit Mutuel seraient prêtes à suspendre cette action au cas où Lagardère SCA estimerait approprié d'ouvrir une négociation".

Lagardère estime "dénuée de toute pertinence juridique" la démarche de l'avocat. "Les sociétés du groupe Crédit Mutuel ont, semble-t-il, acquis, à terme, des actions EADS auprès d'un des souscripteurs des ORAPA émises par Lagardère SCA. Elles n'ont donc pas le moindre lien contractuel avec cette dernière", affirme-t-il.

"D'une part, les sociétés demanderesses se fondent exclusivement sur le rapport de l'AMF, d'autre part, elles considèrent abusivement comme acquise une condamnation de Lagardère SCA pour manquement d'initié, qui n'a nullement été prononcée", ajoute-t-il. "Or, comme l'a précisément rappelé le Président de l'AMF, ce rapport n'a pas pour effet de porter atteinte à la présomption d'innocence. C'est notamment pour cette raison que le secret qui l'entoure en exclut l'utilisation par tout tiers", continue-t-il.

De son côté le groupe Caisse d'Epargne, qui avait acheté des actions EADS en 2006, "n'exclut rien s'il était prouvé qu'une responsabilité était engagée" à l'issue de l'enquête sur les soupçons de délits d'initié dans la vente d'actions du groupe aéronautique. Mais il précise qu'"à ce jour, il n'y a aucun fait nouveau".

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