Excellente suprise pour France Télécom. L'opérateur annonce ce mercredi avoir réalisé en 2007 un chiffre d'affaires de 52,96 milliards d'euros, en hausse de 2,4%, et un bénéfice net de 6,3 milliards, contre 4,1 milliards en 2006, dépassant non seulement ses objectifs - revus à la hausse déjà fin octobre - mais également les attentes du marché. Sa croissance organique atteint 2,8% ( plus du double de celle enregistrée en 2006 qui était de 1,2% ) et son taux de marge brute opérationnelle (MBO) 36,1%, contre 35,9% en 2006. Initialement, l'opérateur s'était fixé comme objectif de stabiliser ce taux.

Le consensus cité par Thomson IBES tablait sur un chiffre d'affaires de 52,9 milliards tandis que les estimations des analystes pour le bénéfice net variaient entre 5,1 et 5,5 milliards. En 2007, le groupe a poursuivi son désendettement, avec 38 milliards de dette nette fin 2007 contre 42 milliards un an plus tôt: son objectif d'un ratio dette nette sur MBO inférieur à 2, prévu pour 2008, est atteint avec un an d'avance, à 1,99.

Onze millions de nouveaux clients (+7% sur un an) ont ainsi rejoint France Télécom en 2007, ce qui porte le nombre total à 170,1 millions hors opérateurs mobiles virtuels (MVNO) parmi lesquels près de 110 millions de clients aux services mobiles (+12,3% sur un an).

Evénément phare pour le groupe: le contrat d'exclusivité conclu avec Apple pour la vente de l'iPhone en France. Le directeur exécutif d'Orange France (France Télécom), Louis-Pierre Wenes, a déclaré lors de la présentation des résulats avoir vendu "aux alentours de 90.000 iPhone" d'Apple à fin janvier, contre 70.000 un mois plus tôt. "Cela se passe comme nous avions prévu, nous continuons d'acquérir massivement des clients", a-t-il ajouté.
Selon lui, la moitié des clients de l'iPhone, commercialisé en France depuis fin novembre, sont des nouveaux clients pour Orange. France Télécom espérait avoir vendu 100.000 iPhone fin 2007 et compte en vendre 400.000 à 500.000 fin 2008, des objectifs maintenus.

Compte tenu d'une forte concurrence qui sévit dans la téléphonie mobile, la part de marché d'Orange (hors MVNO) s'est toutefois contractée, passant de 46,7% au 31 décembre 2006 à 43,8% fin 2007.

En ce qui concerne le haut débit ADSL, France Télécom compte 11,6 millions de clients, un chiffre en hausse de 20,7%. Les performances sont moins bonnes en termes de téléphonie fixe car le groupe continue de perdre des abonnés - 2.500 en un an - sur le marché grand public français.

Fort de ces solides résultats pour l'année écoulée, le groupe revoit à la hausse son objectif 2008, qui était de générer un cash-flow organique (liquidités) "supérieur ou égal à 7,5 milliards d'euros": il l'espère désormais "supérieur à 7,8 milliards d'euros". Pour 2007 ce cash-flow est de 7,8 milliards, supérieur à l'objectif de 7,5 milliards. ll vise toujours en 2008 la stabilité de son taux de MBO et le maintien de son taux d'investissement à environ 13% du chiffre d'affaires.

Des objectifs qui "s'inscrivent dans un contexte de croissance modérée des principaux marchés d'Europe occidentale, de poursuite du développement dans les nouveaux services et de maintien d'une évolution favorable des marchés à fort potentiel de croissance", situés principalement en Afrique et en Asie, indique le communiqué.

"Les résultats que nous présentons aujourd'hui dépassent les engagements pris", s'est félicité le PDG Didier Lombard dans un communiqué. Grâce à ces bons chiffres, "nous étudions la possibilité de distribuer un intéressement exceptionnel à l'ensemble des salariés au titre de l'exercice 2007", annonce par ailleurs Didier Lombard. Des salariés qui ont été 5.600 à avoir quitté l'entreprise en France en 2007 ce qui porte à 16.400 le nombre de départs depuis 2006, permettant au groupe de réaliser 75% des réductions d'effectifs prévues dans le cadre de son plan de restructuration. Par ailleurs, le groupe a procédé à 1.500 recrutements en 2007, ce qui représente une réduction nette des effectifs de 4.100 cette année-là: au total, compte tenu des embauches réalisées, 12.000 emplois ont été supprimés sur les 16.000 prévus. "Nous sommes en ligne avec les prévisions initiales faites en 2006", a déclaré Gervais Barberot, le directeur financier du groupe.

Les actionnaires non plus ne seront pas oubliés puisqu'ils recevront un dividende de 1,30 euro, contre 1,20 un an plus tôt, et Didier Lombard a même annoncé que le dividende pour l'exercice 2008 "sera supérieur à 1,30 euro"."Le Conseil d'administration se réserve la possibilité de porter le taux de distribution, le cas échéant, au-delà de 45% du cash-flow organique", ce qui était sa politique jusque-là, précise le communiqué.

Meilleure performance de l'indice CAC 40 en début de matinée avec un gain de 2%, le titre France Télécom a finalement cédé 1,82%, terminant la séance à 22,6 euros; les analystes semblant déçus par les perspectives de croissance du chiffre d'affaires.