ArcelorMittal confirme la fermeture partielle de Gandrange

Le groupe compte supprimer 575 des 1.108 emplois du site mosellan. Les syndicats protestent.

Le leader mondial de l'acier ArcelorMittal a confirmé ce mercredi à son siège au Luxembourg la fermeture partielle et la suppression de 575 des 1.108 emplois à l'aciérie de Gandrange, en Moselle.

Les syndicats qui se battaient pour obtenir des solutions de reprise ou de maintien du site ont immédiatement riposté en appelant à une "mobilisation générale". Les syndicats français, allemands, belges, espagnols, luxembourgeois, polonais, roumains et tchèques siégeant au comité européen d'entreprise (CEE) ont condamné "à l'unanimité" la décision de la direction qualifiée de "non-sens industriel et social".

Un responsable de la CFDT, Edouard Martin, a indiqué à l'issue d'une réunion du CEE: "la direction a rejeté notre projet alternatif et a confirmé la fermeture de l'aciérie électrique et du train à billettes" (laminage).

Toutefois, la direction ne veut pas totalement fermer Gandrange. Elle a en effet parallèlement annoncé un investissement de six millions d'euros dans le laminoir à couronnes et à barres du site qui doit être conservé ainsi que le centre de recherches local. ArcelorMittal prévoit en outre "un grand plan formation sur les aciers longs européens", activité sur laquelle intervient Gandrange.

Ce plan de restructuration, qui avait été dévoilé en janvier, doit être une nouvelle fois présenté pour avis aux syndicats de Gandrange, lors d'une session extraordinaire du comité d'entreprise (CE) de l'établissement mosellan prévue vendredi à Metz.

A la mi-mars, la CFDT et la CFE/CGC de Gandrange avaient avancé un "contre-projet industriel" prévoyant un investissement de 40 à 45 millions d'euros pour revitaliser le site, soit dix millions d'euros de moins que le coût annoncé de la fermeture partielle.

Venu visiter Gandrange début février, Nicolas Sarkozy avait surpris en déclarant que "l'Etat était prêt à prendre en charge tout ou partie des investissements nécessaires" pour maintenir en activité le site. Des propos qui avaient suscité un certain malaise au sein même du gouvernement, de telles aides risquant d'être considérées comme illégales par Bruxelles.

Le chef de l'Etat avait aussi évoqué un scénario de reprise. De fait, plusieurs noms de possibles repreneurs ont circulé depuis. La municipalité voisine d'Amnéville avait ainsi annoncé dimanche dernier que le groupe sidérurgique brésilien Gerdau était candidat mais ce dernier a démenti le lundi. Le ministère de l'Economie a simplement confirmé que des dirigeants du groupe avaient été reçus à Bercy mais a indiqué qu'ils n'avaient présenté "aucune offre" lors de la rencontre. D'autres industriels, dont le groupe de sidérurgie anglo-néerlandais Corus ou le ferrailleur allemand Scholz, ont également été reçus au ministère sur ce dossier. Toutefois, ArcelorMittal a réaffirmé lundi que la question de la vente de l'usine "ne se posait pas".

L'offre au Brésil coûtera un peu plus d'un milliard d'euros

Parallèlement à cette décision sur Gandrange, ArcelorMittal a annoncé ce mercredi le prix définitif de son offre publique de retrait sur sa filiale ArcelorMittal Inox Brasil. Il a été revu légèrement à la baisse, à 95,25 reals par action ordinaire et 94,70 reals par action préférentielle, soit un montant total de 1,71 milliard de dollars (1,1 milliard d'euros) contre 1,85 milliard prévu à l'origine, selon le groupe. Cet ajustement comprend notamment la "soustraction des intérêts sur les capitaux" et "des dividendes intérimaires".

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