Société Générale : la Fimat aurait enquêté dès septembre sur l'affaire Kerviel

La filiale de courtage de la Société Générale aurait lancé dès le mois de septembre une enquête sur des ordres de Bourse importants effectués pour le compte de Jérôme Kerviel, le trader soupçonné d'avoir occasionné des pertes colossales pour la banque.

Selon le Financial Times, un responsable de la Fimat aurait cherché des informations au sujet de quatre transactions exécutées par un de ses employés, Moussa Bakir, après avoir été alerté par un niveau de volumes anormalement élevé sur son desk. Ces ordres auraient été passés pour le compte de Jérôme Kerviel.

Toutefois, faute de pouvoir faire aboutir l'enquête, celle-ci aurait été reléguée ensuite au second plan, alors que Fimat préparait son rapprochement avec Newedge.

Soupçonné d'avoir été complice de Jérôme Kerviel, Moussa Bakir a par ailleurs été entendu comme témoin assisté début février dans le cadre de l'enquête judiciaire menée sur cette affaire après deux jours de garde à vue à la brigade financière début février.

Toutefois, le Financial Times cite également une personne proche de la Fimat, selon laquelle Jérôme Kerviel ne travaillait avec Fimat que comme courtier et sa relation avec Moussa Bakir était habituelle.

Selon cette même personne, Jérôme Kerviel aurait eu recours à ses services pour l'exécution d'un tiers de ses transactions sur des contrats à terme sur indices boursiers l'an passé, utilisant pour les autres un système d'accès direct aux marchés organisés comme Eurex, la Bourse des dérivés contrôlée par Deutsche Börse.

En outre, contrairement à ce qu'indique la Société Générale, cette personne indique que ni Fimat ni Moussa Bakir n'ont jamais exécuté le moindre ordre sur des marchés de gré à gré, et que par conséquent la Fimat n'avait aucune raison de connaître les manipulations effectuées par le trader.

S'exprimant également sur cette affaire dans les colonnes du Financial Times, le gouverneur de la Banque de France, Christian Noyer, évoque "l'addition probable de petites erreurs commises à différents niveaux de responsabilités dans la réponse aux avertissements du système de contrôle interne". Et d'ajouter, "la plus grosse surprise pour moi est que cela ait pu se produire en dépit de toutes les procédures de contrôle interne existantes". "J'attends de voir pourquoi, à chaque fois, les petites lumières qui auraient dû s'allumer ne l'ont pas fait".

Autre élément nouveau concernant la banque: cette dernière a fait l'objet d'une dégradation de sa note d'endettement à long terme par l'agence Standard & Poor's, cette dernière passant de "AA" à "AA-". Une décision justifiée par l'analyste par "un changement d'opinion au sujet de quelques éléments clefs - contrôle des risques et flexibilité financière - après les pertes de trading de 4,9 milliards d'euros de la banque en janvier 2008". Du coup, en Bourse ce matin, le titre évolue en baisse de 0,55% à 75,80 euros, dans un marché parisien en fort rebond.

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