Nouveau recul de la production industrielle en juin

La production industrielle française s'est effritée de 0,4% en juin comparé à mai, toujours lestée par l'industrie automobile, après une chute de 2,9% le mois précédent (2,6% initialement annoncé). Sur l'ensemble du deuxième trimestre, la production industrielle baisse de 1,4%, ce qui ne manquera pas de peser sur les chiffres de la croissance qui seront publiés ce jeudi

On peut quasiment parler de récession industrielle. La production industrielle française a encore baissé en juin. Elle s'est effritée de 0,4% comparé à mai, toujours lestée par l'industrie automobile, après une chute de 2,9% le mois précédent (2,6% initialement annoncé), selon l'Insee dans un communiqué lundi. Vingt-cinq économistes interrogés par Reuters s'attendaient en moyenne à une petite reprise de 0,4% de la production industrielle française en juin après la forte baisse de mai.

Pour Nicolas Bouzou, analyste d'Asteres, "la production industrielle est à son plus bas niveau depuis le 1er semestre 2006. Le recul est fort. Il est surtout extrêmement rapide". Sur l'ensemble du deuxième trimestre, la production industrielle baisse de 1,4% comparé au premier trimestre, et de 0,2% par rapport au deuxième trimestre 2007, ce qui ne manquera pas de peser sur les chiffres de la croissance publiés jeudi. La seule production manufacturière (hors énergie et industries agricoles et alimentaires) a reculé de 0,8% après une chute de 2,7% (chiffre révisé) en mai.

Les industries agricoles et alimentaires accusent un repli de 0,9%, comme le mois précédent. L'industrie automobile continue sa baisse: -2,9% en juin après -7,9% en mai. La production de biens d'équipement cède 1% en juin après 1,2% en mai. Elle diminue particulièrement dans les "équipements électriques et électroniques" (-3,4%), note l'Insee.

La production de biens intermédiaires diminue également (-0,4%): elle est en baisse dans les "produits chimiques, en caoutchouc ou plastique" (-2,4%), les "produits de l'industrie textile" (-0,5%), les "produits en bois, papier ou carton" (-0,3%). Elle progresse à l'inverse dans la catégorie "métaux et produits métalliques" (+1,1%) et les "produits minéraux" (+0,3%).

En revanche, la production du secteur énergétique rebondit de 1,4% après une chute de 4,8% le mois précédent, et celle de la construction repart à la hausse également: +0,7% après une baisse de 1,1%. La production de biens de consommation rebondit aussi: +0,5% après un recul de 1,5% en mai. Elle augmente notamment dans les "produits pharmaceutiques, de parfumerie et d'entretien" (+1,4%) mais continue à diminuer dans le secteur "habillement, cuir" (-2,3%), "l'imprimerie, édition" (-0,4%), et les "équipements du foyer" (-0,6%), détaille l'Institut national de la statistique et des études économiques (Insee).

Pour résumer, à peu près tous les indicateurs concernant l'économie française ont progressivement viré au rouge depuis le début de l'année: consommation des ménages, déficit commercial puis maintenant production industrielle. Dans ces conditions, le PIB devrait avoir marginalement augmenté au deuxième trimestre (0,1-0,2%), avant une performance à peu près similaire au troisième trimestre. Pour Nicolas Bouzou, "dans ce contexte compliqué, la politique économique a peu de prises. L'inflation empêche pour l'heure la Banque Centrale Européenne d'assouplir sa politique, et l'état malheureux de nos finances publiques ne permet pas au gouvernement français de baisser la fiscalité pour redonner de l'oxygène à la demande (ce qu'ont fait, avec succès, les Américains). Il n'y a donc pas grand-chose à faire d'autre que d'attendre que ça passe".

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