La Géorgie quitte l'Ossétie du sud, la guerre gagne l'Abkhazie

La Russie a envoyé dimanche 10.000 soldats en renfort en Géorgie ainsi que des navires de guerre, selon Tbilissi. la Géorgie en appelle aux Etats-Unis pour un règlement du conflit.

C'est l'escalade du conflit en Géorgie. La Russie a imposé dimanche un blocus maritime à ce pays et pris le contrôle de Tskhinvali, la capitale de l'Ossétie du sud, province géorgienne séparatiste pro-russe où un conflit oppose Russes et Géorgiens depuis vendredi.

Par ailleurs, l'aviation russe a bombardé dimanche matin un aéroport militaire près de Tbilissi, tout près de l'aéroport international de la capitale géorgienne, selon les autorités du pays. "Aucun avion (géorgien) n'était là-bas, leur mission était d'endommager les pistes", a affirmé le secrétaire du Conseil de sécurité géorgien Alexandre Lomaïa.

Tbilissi affirme également que des navires russes sont arrivés dans un port d'Abkhazie, l'autre république séparatiste de Géorgie, également pro-russe, et accuse Moscou d'avoir envoyé dimanche 10.000 soldats supplémentaires. Quatre mille hommes auraient ainsi débarqué des navires de guerre en Abkhazie, tandis que 6.000 soldats auraient pénétré en Ossétie du sud.

Un vice-ministre russe des Affaires étrangères fait état de plus de deux mille morts en Ossétie du Sud depuis le début de l'offensive géorgienne. Tskhinvali "est presque entièrement détruite" et il n'y a plus "ni gaz ni électricité", rapporte le gouvernement ossète sur son site internet.

La Géorgie a déclenché dans la nuit de jeudi à vendredi une offensive militaire contre cette république, qui a proclamé son indépendance depuis la chute de l'URSS en 1991. Les spéaratistes abkhazes ont pour leur part entamé samedi une opération militaire en soutien aux Ossètes. Selon le président du Parlement géorgien David Bakradze, la Russie s'apprêterait à attaquer dimanche l'ouest de la Géorgie, près de l'Abkhazie. Parallèlement, l'aviation russe aurait poursuivi dimanche ses bombardements aériens.

La Géorgie joue de son côté l'apaisement. Tbilissi a annoncé le retrait de ses forces de la quasi-totalité de l'Ossétie du sud et a lancé un appel aux Etats-Unis sur le plan diplomatique. Ainsi la Géorgie demande à la secrétaire d'Etat Condoleezza Rice "de servir de médiateur avec les Russes", a annoncé à l'AFP le secrétaire du Conseil de sécurité géorgien.

Alors que la communauté internationale peine à agir pour faire cesser les combats, la Russie a demandé dimanche aux Nations Unies de retirer ses observateurs du territoire situé entre l'Abkhazie et l'ouest de la Géorgie. Une réunion du Conseil de sécurité de l'ONU est prévue dimanche à 15h00 GMT pour des consultations sur cette crise. Son secrétaire général Ban Ki-Moon a appelé samedi soir à la fin immédiate des hostilités entre les deux pays, plaidant pour un règlement négocié du conflit.

Le ministres français des Affaires étrangères Bernard Kouchner, qui doit partir dimanche soir pour tenter une médiation entre la Russie et la Géorgie, affirme dimanche dans Le Parisien que cette "escalade de la violence est inacceptable aux portes de l'Europe", faisant un parallèle entre le conflit actuel et ceux qui ont ravagés les Balkans.

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