Quand les agences de notation enterrent l'espoir d'un rally de fin d'année

Les réactions de Moody's, Fitch et consorts après le dernier sommet européen ont ravivé le scepticisme sur une issue rapide à la crise en zone euro. Hypothéquant du même coup un possible rally sur les actions en cette fin d'année.
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On espérait qu'il puisse sauver une année boursière 2011 bien tourmentée. Mais voilà que le traditionnel rally de fin d'année sur les marchés d'actions se trouve bien mal engagé.

Pourtant, tout avait bien commencé avec un rebond du CAC 40 de plus de 13% entre le 24 novembre et le 5 décembre, qui avait permis à l'indice parisien de recoller aux 3.200 points. La séance du 30 novembre avait même été le théâtre d'un très beau rebond du CAC de 4,22% dans un volume d'affaires, qui plus est, étoffé de 4,6 milliards d'euros.

Peine perdue, les dernières séances sur le marché parisien ont depuis été bien plus chaotiques. Notamment après le sommet européen de Bruxelles des 8 et 9 décembre, qui avait nourri  les espoirs d'une sortie de crise en début de mois. La journée de lundi a d'ailleurs été symptomatique du specticisme qui s'est emparé des investisseurs, le CAC 40 chutant de 2,6%. Un scepticisme largement alimenté par les agences de notation dont les propos ont confirmé le semi-échec du sommet.

D'où la question soulevée ce mardi par le bureau d'études Aurel BGC : les agences de notation auraient-elles tué dans l'oeuf un rally de fin d'année ? En estimant un soutien de la BCE en dernier recours inévitable - élément majeur qui n'a pas été acté lors du sommet -, en avertissant d'une prochaine dégradation des notes des Etats européens même ceux réputés les plus solides ou bien en abaissant les prévisions économiques sur le Vieux continent, ces fameuses agences de notation Fitch, Moody's et Standard and Poor's sont venues rappeler aux investisseurs que la crise des dettes souveraines en zone euro était encore bien loin d'être résolue.

Surtout, elles ont mis en lumière un paradoxe criant pour les pays de la zone euro. Sommés d'agir sur leurs déficit et dette publics abyssaux sous peine de sanction-dégradation, voilà que ces Etats plongés dans l'austérité se voit désormais pressés de ménager leur croissance par ces mêmes agences de notation. Rigueur budgétaire versus activité économique, à coup sûr ce cruel dilemme constituera une problématique majeure sur les marchés en 2012.

Dans ce contexte, il est difficile de savoir si les investisseurs auront l'audace de vouloir puiser dans leur réserve de "cash" pour s'offrir une trêve de Noël. Une sorte de parenthèse enchantée entre une année 2011 éreintante et une année 2012 qui s'annonce tout aussi pleine de défis.

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