Wall Street est légèrement repartie à la hausse. Après avoir mis fin mercredi à quatre séances consécutives de hausse, les marchés américains évoluaient autour de l'équilibre en début de séance, restant très prudents à la veille de la publication des chiffres officielles du marché de l'emploi. Les chiffres du secteur privé, publiés mercredi par le cabinet de conseil en ressources humaines ADP, ont été décevants. Mais les valeurs pétrolières ont permis ont indices de repasser dans le vert.

A la clôture, le Dow Jones gagne 0,86% à 8.750 points, le Nasdaq progresse de 1,32% à 1.850 points et le S&P 500 prend 1,15% à 942 points.

Sur le front des statistiques, les demandes hebdomadaires d'allocation chômage ont baissé la semaine dernière, à 621.000 dossiers. Un chiffre conforme aux prévisions des analystes. En moyenne sur quatre semaines, indicateur considéré comme plus représentatif d'une tendance, elles ont augmenté, à 631.250 inscriptions contre 627.250 au cours de la semaine précédente. Après avoir battu ses plus hauts niveaux historiques au cours des dix-sept dernières semaines, le chômage indemnisé a stagné la semaine passée, baissant même de 0,2% à 6,735 millions de personnes.

Du côté des valeurs, UAL chute de 3,21% à 5,12 dollars. La maison mère de la compagnie aérienne United Airlines pourrait passer une commande de 150 nouveaux avions afin de renouveler sa flotte de gros porteurs, indique ce jeudi le Wall Street Journal. Le montant estimé d'un tel contrat s'élève à 10 milliards de dollars. Cette commande pourrait intervenir à l'automne si Airbus et Boeing acceptent certaines conditions, notamment en matière de financement alors que le secteur aérien traverse une zone de turbulences. Boeing profite de ces rumeurs: le titre de l'avionneur américain progresse en effet de 4,55% à 50,57 dollars.

Les valeurs pétrolières portent les indices ce jeudi alors que les cours du pétrole regagnent les importantes pertes enregistrées la veille après la hausse surprise des stocks pétroliers américains. Exxon Mobil prend ainsi 1,25% à 72,98 dollars, Chevron progresse de 2,24% à 69,79 dollars et ConocoPhillips s'adjuge 0,71% à 45,95 dollars. Les parapétrolières Schlumberger et Halliburton gagnent respectivement 2,50% à 58,31 dollars et 1,15% à 22,83 dollars.

Le secteur de la distribution est surveillé en ce jour de publication des chiffres de ventes du mois de mai. Wal-Mart, qui a renoncé à faire connaître ses chiffres mensuels, est stable de 50,87 dollars. Le premier distributeur mondial a l'intention de créer 22.000 emplois cette année aux Etats-Unis - moins que les autres années - et d'ouvrir et ou de rénover entre 142 et 157 magasins. Profitant de ce positionnement à bas prix, le groupe affiche une santé insolente, dépassant régulièrement les attentes des marchés.

Les chaines de grands magasins sont mal orientées malgré des résultats supérieurs aux attentes. Macy's perd ainsi 3,30% à 12,88 dollars. Le chiffre d'affaires de la deuxième chaîne du pays s'est élevé à 6,94 milliards de dollars, en baisse de 9,1% à nombre de magasins comparables. Les marchés escomptaient un repli de 9,3%. Son concurrent JCPenney (-1,99% à 29,49 dollars) a vu ses ventes fondre de 8,2% sur la période, à périmètre constant, avec un chiffre d'affaires de 1,25 milliard de dollars. C'est mieux que le repli de 9,6% attendu. Kohl's (-1,71% à 45,85 dollars) a encore mieux résisté à la dégradation de la conjoncture, n'affichant qu'une baisse de 0,4% de ses revenus en mai, contre un consensus de -3,8%.

Costco Wholesale recule de 1,24% à 47,87 dollars. Le numéro un américain des magasins d'entrepôt a enregistré une baisse de 7% de ses ventes au mois de mai, à nombre de magasins comparables, contre un repli de 6,4% anticipé par les analystes. Son chiffre d'affaires s'élève sur la période à 5,47 milliards de dollars. Le cinquième distributeur américain, Target est stable à 40,95 dollars. Le groupe a vu ses revenus reculer de 2,3% le mois dernier, à 4,46 milliards de dollars. A périmètre comparable, ses ventes ont chuté de 6,1%, soit plus bien que la baisse de 4,3% escomptée par les marchés.

Du côté de l'habillement, Gap plonge de 7,08% à 16,94 dollars après avoir publié une baisse de 6% de ses ventes en mai à nombre de magasins comparables, contre -5% attendu par les investisseurs. Et Abercrombie & Fitch abandonne 11,83% à 27,95 dollars. Son chiffre d'affaires à périmètre constant a fondu de 28% le mois dernier alors que les marchés avaient anticipé un repli de 24%. Enfin, Limited Brands (-2,36% à 12,82 dollars) et American Eagle Outfitters (-1,45% à 14,97 dollars) ont fait état de revenus en repli de 7%, alors que les marchés escomptaient respectivement -7% et -6,3%.

Sur le secteur technologique, Intel progresse de 1,19% à 16,13 dollars. Le numéro un mondial des semi-conducteurs a annoncé le rachat de Wind River Systems pour 884 millions de dollars. Cela représente 11,50 dollars par action, contre un cours de 8 dollars mercredi soir. Le titre de la cible bondit donc ce jeudi, de 47% à 11,76 dollars.

Enfin, Ciena s'adjuge 5,54% à 11,63 dollars. L'équipementier de réseaux a pourtant fait état d'une perte supérieure aux attentes au titre de son deuxième trimestre, à 503 millions de dollars. Hors exceptionnels, le déficit ressort à 25 cents par action, là où les analystes attendaient 9 cents. En outre, son chiffre d'affaires a plongé de 40%, à 144 millions de dollars alors que ses clients ont nettement réduit leurs dépenses. Le consensus s'établissait à 157 millions de dollars.