On y a presque cru. Alors qu'il butait sur les 3.800 points depuis plusieurs semaines, le CAC 40 a évolué presque toute la journée au-dessus de ce seuil de résistance majeure. L'indice parisien est ainsi revenu en séance à ses plus hauts niveaux depuis début mai.

Mais la nervosité des investisseurs à Wall Street avant le rendez-vous de la Fed aura eu raison de cet élan d'achat. En toute fin de journée, le CAC 40 a réduit ses gains pour terminer en clôture en légère baisse de 0,1% à 3.784,40 points.

"Ce signal d'achat est assez surprenant", jugeait d'ailleurs lors de la séance Vincent Ganne, analyste marchés chez IG Markets qui prédisait non sans raison un mouvement à court terme. "Le franchissement de niveau de résistance majeure sur les marchés actions n'est pas corroboré par des mouvements sur les contrats de taux qui restent à des niveaux support tandis que le dollar n'a pas franchi de résistance" expliquait l'analyste.

Pourtant, les nouvelles de la journée ont eu de quoi alimenter quelques prises de risques, avec la réussite de placements obligataires par l'Irlande, le Portugal et la Grèce. A l'ordre du jour également, le marché a bien accueilli les statistiques américaines sur l'immobilier meilleures que prévu. Les mises en chantiers de logements ont progressé de 10,5% en rythme annuel par rapport au mois précédent et les délivrances de permis de construire ont augmenté de 1,8% par rapport à juillet.

Mais le vrai rendez-vous était du côté de la Fed. Si aucune décision n'était attendue sur les taux, les investisseurs attendaient d'éventuelles annonces sur de nouvelles mesures d'intervention en faveur de l'économie et sur les perspectives délivrées par la banque centrale. Du coup, l'attentisme a dominé.

VALEURS EN HAUSSE

En tête de l'indice, Saint-Gobain gagne 1,9% à 32,91 euros dans le sillage de la progression de Wendel (voir plus bas), actionnaire à 17,5% du groupe de matériaux de construction.

L'ensemble du secteur de la construction a été bien orienté puisque Bouygues progresse également de 1,06% à 32,50 euros, Lafarge de 0,69% à 42,40 euros et Vinci de 0,31% à 37,69 euros.

Le secteur bancaire a été le principal soutien du marché, réagissant à une note de Goldman Sachs. Société Générale grimpe de 1,34% à 45,02 euros alors que le broker a confirmé son conseil à acheter.

Goldman Sachs est aussi passé à l'achat sur BNP Paribas qui a de fait bien réagi en Bourse. Mais le titre de la banque a subi des prises de profits en fin de séance pour ne progresser que de 0,07% à 54,70 euros. Par ailleurs, le marché a réagi aussi aux propos du directeur général de la banque, Baudouin Prot. Dans un entretien aux Echos, il indique que son groupe ne fera pas appel au marché pour répondre aux exigences en capital de Bâle III mais continuera à mettre de côté deux tiers de ses bénéfices.

En revanche, Goldman Sachs a déclassé Crédit Agricole de neutre à vendre. Ce qui n'a pas empêché le titre de la banque verte de progresser de 1,07% à 11,80 euros.

Renault prend 0,6% à 37,02 euros. Le constructeur a procédé à une émission obligataire de 250 millions d'euros. Son concurrent Peugeot est aussi bien orienté (+0,18% à 24,68 euros) alors que le groupe a annoncé le renforcement de son partenariat avec le constructeur chinois Dongfeng Motors. Il vise 5% de part du marché automobile chinois en 2015.

De son côté, Pernod Ricard avance de 0,78% à 59,50 euros soutenu par une note d'ING. L'intermédiaire n'est plus à vendre sur la valeur.

 

VALEURS EN BAISSE

Contrairement à Crédit Agricole qui a résisté à l'avis négatif de Goldman Sachs, Natixis a souffert de l'abaissement de recommandation du broker de neutre à vendre. L'action de la filiale de la BPCE chute de 4,69% à 4,35 euros. Pour sa deuxième journée de cotation sur le CAC 40, Natixis est encore la plus forte baisse de l'indice.

Schneider Electric abandonne pour sa part 2,01% à 91,71 euros. Première capitalisation du CAC 40, Total a subi des prises de profits et pesé sur la tendance (-0,85% à 38,57 euros).

HORS CAC 40

Il y a eu encore beaucoup de mouvement ce mardi autour de Zodiac et de Safran. L'action Zodiac bondit de 5,89% à 49,64 euros alors que l'équipementier aéronautique a fait état lundi soir d'un chiffre d'affaires en nette progression au quatrième trimestre. Le groupe a aussi de nouveau refusé les avances de Safran.

Ce dernier bénéficie toujours pour sa part de l'acquisition de l'américain L-1 annoncée lundi. Le titre Safran grimpe de 5,76% à 21,57 euros alors que Bank of America-Merrill Lynch est passé à l'achat sur la valeur.

Toujours au chapitre des recommandations, Ubisoft s'envole de 7,39% à 7,96 euros, dopé par une note positive de Goldman Sachs.

Nexans s'octroie 4,78% à 54,54 euros. L'analyste SG Cross Asset Research a relevé son opinion sur le titre de conserver à achat et porté son objectif de cours de 56 à 65 euros.

Wendel est aussi bien orienté avec un bond de 4,39% à 48,38 euros. Pour faire face à sa dette, la société d'investissement a décidé de céder avec le fonds KKR 9% du capital de Legrand. A l'issue de l'opération, ils détiendront ensemble environ 36,5% du capital et environ 52% des droits de vote. L'opération a pesé sur le titre Legrand, en baisse de 3,17% à 24,30 euros.

Air France-KLM progresse de 3,25% à 11,74 euros. L'Association internationale du transport aérien (IATA) a nettement relevé ses prévisions de profits pour le secteur en 2010, de 2,5 milliards à 8,9 milliards de dollars. Par ailleurs, la compagnie a dévoilé une nouvelle offre affaire sur ses long courriers.

DEVISES ET PETROLE

L'euro est reparti de l'avant face au billet vert après les adjudications réussies de l'Irlande, du Portugal et de la Grèce. 1 euro vaut 1,3131 dollar.

Sur les marchés pétroliers, le baril de WTI s'échange contre 75,47 dollars et le baril de Brent de la mer du Nord contre 79,12 dollars.