La Bourse de Paris repart à la baisse

Conforté dans un premier temps par la hausse inattendue de l'indice Nikkei, le marché parisien a repris sa glissade dans le sillage des dernières nouvelles en provenance du Japon.
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Après avoir tenté un rebond dans les premiers échanges, le CAC 40 a inversé la tendance. La radioactivité a fait échouer le largage d'eau par hélicoptères sur le réacteur N°3. A 12h45, le CAC 40 recule de 0,80 % à 3.750,56 points.

Tout d'abord rassurés par le rebond inattendu du Nikkei (+5,68 %) et le maintien du taux directeur de la réserve fédérale américaine, les investisseurs ont dans les premiers échanges été tentés à se livrer à des rachats à bon compte. Mais l'échec du largage d'eau sur le réacteur N°3 a refroidi le marché. Alors que le Japon se dirige vers une catastrophe nucléaire majeure, l'aversion au risque japonais et les inquiétudes quant aux répercussions sur la croissance mondiale du ralentissement de l'économie de l'archipel sont de plus en plus palpables.

L'archipel étant un maillon essentiel dans l'industrie de la High-Tech, le Japon génère 20% de la production mondiale des semi-conducteurs, la situation actuelle fait craindre une rupture d'approvisionnement et une hausse de ces composants. En outre, les investisseurs craignent un reflux important des capitaux que l'empire du soleil levant détient à l'étranger. Le japon, deuxième détenteur de bons du trésor américain, va en effet devoir financer la reconstruction de la zone touchée par le Tsunami de vendredi. Selon certaines estimations, le coût des opérations de reconstruction, qui devrait s'étaler sur plus de cinq ans, pourrait atteindre 180 milliards de dollars (129 milliards d'euros), ce qui représente 3% du PIB du Japon.

Par ailleurs, et bien que, comme l'indique Alain Bokobza dans La Tribune de ce mercredi, "les niveaux de valorisation des marchés boursiers sont bien plus bas qu'à l'époque des gros mouvements baissiers en 1987, 2000 et 2007", les marchés plient sous la menace d'une entrée en récession  de la troisième économie mondiale, ce qui provoquerait un ralentissement de la croissance mondiale.

Dans ce contexte, la chute des valeurs bancaires après que Moody's ait dégradé de deux crans sa note du Portugal accentue la tendance baissière. Et ce d'autant d'autant plus que si le Portugal a réalisé ce mercredi une adjudication d'un milliard d'euro à 12 mois, le rendement moyen des bons a grimpé à 4,331 % contre 4,057 % lors de l'émission d'il y a 14 jours.

Valeurs en hausse

Véolia (+1,33%) a signé un partenariat avec la fondation canadienne TDCC (Technologies du développement durable Canada) "dans le but d'accélérer la commercialisation de technologies propres novatrices canadiennes et leur pénétration sur le marché".

Vivendi (-0,05 %) résiste après avoir déclaré mercredi qu'il pourrait financer le rachat de la part de Vodafone dans SFR à partir de son bilan et n'émettrait pas d'actions.

Peugeot gagne 0,85 % après la publication des immatriculations de véhicules neufs par l'ACEA (Association des constructeurs européens). Selon l'association, en rythme annualisé, les ventes ont bondi de 13,12 % en France en Février. En Europe l'augmentation est de 1 %, et la part de marché de PSA ressort à 14 %.

Renault gagne 0,28 %%. Le titre du constructeur automobile est soutenu par des rachats à bon compte, le rebond de Nissan à Tokyo et les chiffres de l'ACEA.

Valeurs en baisse

Le secteur bancaire est le principal contributeur à la baisse. BNP Paribas chute de 2,12 %, Crédit Agricole de 1,16 %, Natixis de 1,33 % et Société Générale de 2,07 %. La dégradation de la note du Portugal par Moody's fait ressurgir les craintes sur la dette des pays dits périphériques.

Schneider Electric perd 2 % après l'annonce du report de son offre de rachat de 20 % des titres de l'indien APW, spécialisée dans la conception et la fabrication de baies et d'armoires électriques standards ou sur mesure.

Technip recule de 0,78 %, ne profitant pas d'un nouveau contrat pour la conception et l'équipement de puits dans le golfe du Nouveau Mexique.

Alcatel-Lucent (-0,94 %) subit les inquiétudes concernant l'approvisionnement en composants électroniques. Bien que l'équipementier ait indiqué qu'il disposait des stocks nécessaires à ses besoins immédiats, il a indiqué s'attendre à un impact sur son indistrie.

Après leurs fortes chutes des deux derniers jours, les valeurs du luxe résistent. Si LVMH perd 0,67 %, PPR gagne 1,25 %. Hors CAC, Hermès se replie de 0,75 %.

Hors CAC40

Bolloré (+1,18 %) a fait état d'une hausse de 40% de son résultat opérationnel en 2010 grâce à la croissance de son activité transport, logistique et manutention portuaire. Le groupe diversifié a indiqué qu'il n'explorerait pas de nouveaux secteurs d'activité tant qu'il n'aurait pas concrétisé ses projets de véhicules électriques.

Zodiac Aerospace (+1,32 %) a relevé sa prévision de chiffre d'affaires pour 2010-2011, après un deuxième trimestre meilleur que prévu à la faveur de la reprise du secteur aéronautique.

Orco Property (+2,51 %) a annoncé avoir trouvé un accord permettant de réduire la dette de sa filiale Suncani Hvar.

Bourbon (-5,37 %) a publié mercredi des résultats 2010 en forte baisse, en raison notamment de conditions de marché difficiles, mais le groupe estime que la hausse des prix du pétrole le place désormais dans un environnement plus favorable.

Mersen (-3,25 %) a dit mercredi s'attendre pour 2011 à une légère amélioration de sa rentabilité et à une nouvelle croissance, quoique ralentie, de ses ventes grâce aux marchés de l'électronique et de l'énergie solaire.

Transgene (-4,24 %) dit aborder 2011 avec confiance alors même que la société française de biotechnologie a continué à creuser sa perte en 2010 et que certains de ses projets ont pris du retard.

Devise et Pétrole

La monnaie unique et stable face au billet vert malgré l'annonce, hier soir, du maintien proche de zéro du taux directeur de la Réserve fédérale. A 12h45, un euro s'échange contre 1,394 dollar.

Sur le marché du pétrole, les cours sont orientés à la hausse. Le baril de Brent de la Mer du Nord vaut 110,30 dollars tandis que le WTI s'échange contre 98,79 dollars.

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