A Wall Street, la bulle Internet se dégonfle

Après Groupon et Zynga, Facebook aurait décidé de repousser son introduction en Bourse, où les valeurs technologiques sont secouées ces dernières semaines.
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Les équipes commerciales de Nyse-Euronext du Nasdaq vont devoir disputer des prolongations dans leur lutte acharnée pour attirer Facebook. Car, selon le « Financial Times », le réseau social dirigé par Mark Zuckerberg aurait décidé de repousser son introduction en Bourse. Largement anticipée pour le début de l'année 2012, elle n'interviendrait finalement pas avant le mois de septembre, la direction souhaitant que tous les efforts soient concentrés sur le développement. Groupon, le site d'achats groupés, et Zynga, l'éditeur de jeux vidéo sur réseaux sociaux, valorisés respectivement autour de 9 et 11 milliards de dollars sur les marchés secondaires, auraient également décidé de retarder leur appel aux marchés, même si le « New York Times » croit savoir que Groupon vise toujours une opération en octobre ou novembre.

« Il y a un changement d'état d'esprit dans la Silicon Valley, explique Lou Kremer de Wedbush Securities. Les sociétés préfèrent rester focalisées sur leur croissance plutôt que de penser à l'optimisation de la valeur de leurs actions. En 1999, elles réalisaient leur introduction en Bourse après deux ou trois ans d'existence. Aujourd'hui, elles le font, en moyenne, au bout de dix ans. » L'euphorie qui régnait au printemps autour des valeurs technologiques semble être retombée. À Wall Street, l'action du réseau social destiné aux professionnels LinkedIn cote autour de 88 dollars, en recul par rapport à sa première clôture de la mi-mai, mais bien au-dessus de son prix d'introduction (45 dollars). La webradio Pandora, introduite à 16 dollars en juin, est tombée sous les 10 dollars.

Force de frappe

« Pandora est sur un marché en forte croissance mais aussi très compétitif », rappelle Lou Kremer. Une concurrence qui concerne la grande majorité des nouveaux acteurs de l'Internet. Et qui est d'autant plus exacerbée quand de grands groupes, avec leur force de frappe financière, se lancent sur les mêmes segments. Pour Pandora, il s'agit de Clear Channel Communications, le numéro un américain de la radio, qui souhaite donner un coup de fouet à son service « iHeartRadio ». Pour Zynga, c'est par exemple le lancement sur Facebook du jeu vidéo « Les Sims », l'un des best-sellers d'Electronic Arts. Pour Groupon et ses nombreux rivaux, il s'agit du service « Offers » de Google. Le moteur de recherche s'attaque aussi au marché de la restauration, avec le rachat, la semaine passée, des guides gastronomiques Zagat. Cette annonce a fait plonger de plus de 8 % le titre d'OpenTable, site pionnier des réservations en ligne. Idem pour Facebook, qui vient d'introduire mercredi une fonction d'« abonnement » qui « permet de suivre des gens intéressants avec lesquels on n'est pas amis, comme des journalistes, des artistes ou des responsables politiques » : une fonctionnalité présente dès le démarrage sur Google +, le service concurrent lancé par le moteur de recherche en juin dernier.

Si elles ont baissé ces dernières semaines, les valorisations de Facebook, Groupon ou Zynga demeurent cependant nettement supérieures à leurs niveaux du début de l'année. Plus de 70 milliards de dollars par exemple pour Facebook sur le marché secondaire SharesPost où s'échangent les titres de gré à gré. « Nous sommes dans la plus forte période de création de valeur pour les sociétés Internet, avec l'émergence des médiaux sociaux, de l'Internet mobile et des bons de réduction », rappelle Lou Kremer avant de prévenir : « toutes les entreprises ne pourront pas en profiter ».

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Commentaire 1
à écrit le 16/09/2011 à 10:05
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