La Bourse de Paris a terminé vendredi en hausse de 1,14%, dans un marché qui a bien résisté malgré la dégradation de la note de l'Espagne et le ralentissement plus important que prévu de la croissance américaine au premier trimestre.  L'indice CAC 40 a gagné 36,95 points à 3.266,27 points, dans un volume d'échanges de 3,20 milliards d'euros.

Après une ouverture en repli sous le coup de la dégradation par Standard et Poor's de la dette espagnole, le marché s'est repris. Dans l'après-midi la cote a été à peine affectée par la publication des chiffres trimestriels de la croissance des Etats-Unis qui se sont pourtant révélés moins bons que prévu.La progression du produit intérieur brut (PIB) a ralenti nettement au premier trimestre, à 2,2% en rythme annuel, après avoir progressé de 3,0% pendant les trois mois précédents. Les analystes tablaient en moyenne sur un taux de croissance de 2,5%.

Des investisseurs qui parient sur la relance?

Certains investisseurs ont tout de suite parié sur la mise en place prochaine de nouvelles mesures de soutien à la croissance par la banque centrale américaine, pour éviter un repli trop significatif outre-Atlantique. "Le ralentissement américain est plus important que prévu, cela valide la thèse de Ben Bernanke (président de la Fed) selon laquelle l'économie outre-atlantique aurait besoin d'un coup de pouce supplémentaire", explique-t-on chez Natixis. Quant à la réaction très modeste du marché à la dégradation de l'Espagne, Renaud Murail, gérant de portefeuilles chez Barclays Bourse , souligne aurpès de l'AFP que "les agences de notation ont incontestablement perdu de leur pouvoir". "Il y a moins d'un an le marché aurait perdu plus de 3% après une telle annonce", a-t-il estimé.

Les banques ont participé la hausse du marché parisien: le Crédit Agricole a gagné 4,46% à 3,91 euros, la Société Générale s'est adjugé 3,06% à 18,16 euros et la BNP Paribas a pris 1,49% à 31,04 euros. Total a terminé sur une note quasi-stable (-0,03% à 36,50 euros) après la baisse de ses résultats au premier trimestre. Certaines publications ont été mal reçues notamment celle de Faiveley (-12,96% à 44,47 euros) qui a souffert d'une dégradation de ses marges. Des prises de bénéfices ont pesé sur Technicolor (-5,48% à 1,41 euros) après sa forte hausse des séances précédentes. Alcatel-Lucent poursuivait son recul (-1,63% à 1,20 euros) toujours affecté par des résultats très décevants.

Des résultats d'entreprises tirent le Dax vers le haut

La Bourse de Francfort a profité de résultats d'entreprises vendredi et terminé en hausse, permettant au Dax de finir sur un maigre gain une semaine qui avait bien mal commencé.
L'indice vedette de la place a gagné 0,91% à 6.801,32 points. Il a grignoté 0,76% sur la semaine. Une série de résultats trimestriels lui ont permis de digérer l'annonce de la dégradation de la note de l'Espagne par l'agence de notation Standard & Poors et les statistiques du chômage en provenance de ce pays.

Deutsche Börse a fini en première position (+3,87% à 48,40 euros) malgré la publication la veille au soir de résultats mitigés en raison d'un environnement boursier morose et de coûts exceptionnels. Mais les investisseurs ne lui en ont pas tenu rigueur, jugeant à l'image de la société d'analyses Silvia Quandt qu'il s'agissait d'un "effet temporaire".

Concernant les autres valeurs, Volkswagen a continué sur sa lancée de la veille (+3,39% à 141,85 euros) après avoir publié des résultats bien meilleurs que prévu. Le MDax Continental (+2,99% à 74,98 euros) a profité de ses propres chiffres, après avoir fait état d'un "très bon départ" de cette année. Il a augmenté ses ventes comme ses bénéfices au premier trimestre, ce qui le met en bonne posture pour atteindre ses objectifs annuels. Daimler et BASF ont été moins prisés. Le premier a cédé 1,37% à 42,08 euros après des résultats certes en hausse mais marqués par une nette augmentation des coûts. Le second a grappillé 0,38% à 65,25 euros après avoir passé le plus clair de la séance dans le rouge: confronté à une baisse de 29% de son bénéfice net et handicapé par la hausse du prix des matières premières, il a fait savoir que sa situation ne s'améliorerait probablement pas avant l'été.

Londres : Les valeurs financières compensent les effets de la dégradation espagnole

La Bourse de Londres a terminé en hausse vendredi, la bonne tenue des valeurs financières compensant les inquiétudes liées à la dégradation de la note de l'Espagne et à un ralentissement de la croissance américaine. L'indice FTSE-100 des principales valeurs a gagné 28,39 points, soit 0,49% par rapport à la clôture de jeudi, à 5.777,11 points.

"Pour la seconde journée consécutive, des données macro-économiques moroses n'ont pas suffi à décourager les investisseurs", qui préfèrent se concentrer sur des informations encourageantes du côté des entreprises, a noté Angus Campbell de Capital Spreads, interrogé par l'AFP.

Dans ce contexte, le fonds d'investissement Man Group a bondi de 14,13% à 107 pence, bénéficiant de plusieurs conseils à l'achat, notamment des analystes de la Société Générale.
La banque Barclays a elle aussi tiré son épingle du jeu, avec une hausse de 4,74% à 223,10 pence. Les investisseurs ont visiblement apprécié la promesse de la banque, lors de son assemblée générale, d'augmenter les dividendes pour calmer les critiques des actionnaires sur le niveau de rémunération de certains dirigeants. Royal Bank of Scotland a gagné pour sa part 3,27% à 24,35 pence et le courtier interbancaire Icap 3,77% à 382,90 pence. Du côté des baisses, l'opérateur de télécommunications BT a perdu 1,48% à 212,90 pence et la compagnie pharmaceutique Shire 1,32% à 2.013 pence.