Interparfums perd près de 5% ce matin à la Bourse de Paris après la publication de son point d'activité trimestriel. Et pourtant, le concepteur de parfums a relevé ses ambitions annuelles pour la quatrième fois et donné des éléments quant à ses objectifs pour 2014... Mais pour la communauté financière, ce n'est pas assez, les prétentions du groupe pour l'an prochain ne sont pas à la hauteur des attentes des analystes, notamment sur le front des marges.

Le concepteur de parfums table sur une croissance de ses ventes de 15% par rapport à 2012, avec un chiffre d'affaires de 240 à 245 millions d'euros sur le périmètre actuel de marques. Le chiffre d'affaires total de l'exercice 2013 devrait ainsi dépasser les dernières estimations pour atteindre 340 à 345 millions d'euros. Son PDG Philippe Benacin anticipait auparavant des ventes supérieures à 335 millions d'euros.

Des résultats en forte progression

Le groupe évoque également 2014 et fournit des indications quant à la teneur des comptes pour le prochain exercice. Interparfums a annoncé que la hausse de l'activité en 2014 devrait à nouveau atteindre 15% à périmètre constant sur la base du niveau actuel de la parité euro-dollar. Le concepteur français de parfums s'est fixé un objectif de chiffre d'affaires de 280 millions d'euros avec la poursuite du développement des lignes existantes, assortie d'un programme soutenu de nouveautés, notamment le lancement des premières lignes développées par la société sous les marques Balmain et Karl Lagerfeld.

Dans un contexte de renforcement significatif des budgets publicitaires, la marge opérationnelle pourrait atteindre 10-11% contre un niveau record de 14% cette année. Pour rappel, Interparfums a réalisé un excellent premier semestre 2013 marqué par un bond de 87% de son résultat net qui s'inscrit à 35,3 millions d'euros. Le résultat opérationnel a lui aussi progressé de 87% à 54,7 millions. La marge opérationnelle, quant à elle, a atteint le niveau record de 25%. Une performance d'autant plus impressionnante que la marge opérationnelle s'inscrivait à 14% "seulement" un an plus tôt.

Des opportunités de croissance externe

La société rappelle disposer d'une trésorerie estimée à plus de 220 millions d'euros au 31 décembre 2013. Le matelas financier du groupe a pris de l'embonpoint avec la fin du contrat avec Burberry. Ce divorce s'est fait cependant au prix d'une importante compensation financière d'un montant de 180 millions d'euros pour Interparfums. Pour rappel, faute d'un accord sur la création d'une entreprise commune dans les parfums et les cosmétiques, les deux partenaires de 20 ans ont décidé de couper court durant l'été 2012 leurs négociations.

Alors avec cette trésorerie, le groupe reste attentif à toute opportunité de croissance externe avec "l'acquisition d'une ou plusieurs marques en propre, dans l'univers des parfums, des cosmétiques ou du luxe." C'est qu'Interparfums a pensé à l'après-Burberry alors que la licence du britannique comptait pour plus de la moitié de son chiffre d'affaires... Mais la vie sans Burberry se passe bien, Interparfums estime pouvoir retrouver d'ici trois ou quatre ans des ventes de 350 à 400 millions d'euros, après un record de 445 millions réalisé avec la licence de la marque au célèbre trench-coat.

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