Passer l'automne

Chaque semaine, découvrez les chroniques sur la vie au bureau réalisée par Sophie Peters. Anecdotes, conseils, expériences : pour sourire mais aussi mieux se sentir dans son job.

 Serait-ce un effet du changement de saison ? Dans les entreprises, le moral baisse lentement mais sûrement. Tous ceux qui se sentaient fringants au retour de leurs vacances avouent se sentir déjà beaucoup moins en forme. La faute à la crise ? Mais quelle crise ? Les financiers se targuent d'obtenir déjà de jolis signes de reprise. Les banques affichent des résultats plutôt encourageants. Certes, les événements survenus chez France Télécom sont de nature à atteindre notre moral. Mais nos signaux de stress et d'épuisements ont un petit air de déjà-vu. C'est un refrain que l'on connaît tous, pour le fredonner bien malgré nous dès les premières feuilles mortes. Le « double effet Kiss Cool » du contrecoup de la rentrée et de la fin de l'été.

 

Chez les psys, cette période est considérée comme un « stresseur », c'est-à-dire un événement qui provoque un changement d'équilibre et qui va donc mobiliser nos ressources, exiger une certaine adaptation. « Le stress est lié à l'idée de ce qui va être, tout autant qu'à la réalité de ce qui est. Et pour peu que l'on redoute un rythme intense sans se sentir à la hauteur, on commence dès lors à générer du stress », explique Martine Teillac, psychanalyste et psychothérapeute, interrogée sur la rentrée par « Psychologies Magazine ».

 

« La fin de l'été marque la fin d'une période souvent heureuse. Il y a donc un petit deuil à faire. Il faut retrouver sa vie d'avant les vacances avec des choses que l'on n'aime peut-être pas. C'est aussi une année qui recommence, où l'on se sent l'envie ou le besoin de repartir sur de nouvelles bases. On s'interroge, sur ses choix de vie, sur son couple, sur son activité professionnelle? Et certains s'angoissent en se demandant : que va-t-il m'arriver, que me réserve cette nouvelle année ? » explique pour sa part Christophe André, psychiatre et psychothérapeute.

« Dépression saisonnière »

Avoir le blues de l'automne, quoi de plus normal ? Le changement de saison est un facteur aggravant. On sait que l'on va vers des climats plus difficiles. Et notre corps, soumis aux cycles naturels, est toujours en avance sur le calendrier. Rien de nouveau sous le soleil de cet été indien, puisqu'il y a deux mille quatre cents ans environ, Hippocrate, en fin clinicien, affirmait déjà le caractère saisonnier de certains problèmes de santé. Et il y a moins d'un siècle, nos ancêtres paysans se reposaient l'hiver, en même temps que la nature.


Aujourd'hui, au contraire, c'est pendant l'été que nous prenons une longue plage de repos. Or, nous ne sommes pas vraiment faits pour dépenser trop d'énergie pendant la mauvaise saison. Les médecins parlent aujourd'hui de « dépression saisonnière » en notant pêle-mêle des difficultés de concentration, une tendance à l'isolement et à la boulimie, une perte d'intérêt pour les activités habituelles et un gros besoin de sommeil. La vie urbaine brouille en effet les compteurs de notre horloge biologique, en prolongeant l'activité nocturne et en nous éloignant de la lumière du jour. Il faut donc que notre organisme retrouve son rythme sur vingt-quatre heures, avec les pics et les creux à la bonne plage horaire.


Se lever et se coucher toujours à la même heure est essentiel. Et profiter au maximum de la lumière naturelle en marchant en plein air le plus souvent possible, saisir les derniers rayons doux du soleil au travers de petites parenthèses de vacances (quinze minutes au soleil à la terrasse d'un café?). Il est aujourd'hui démontré que la lumière influence de manière déterminante notre métabolisme. L'hiver dernier, les boutiques d'Aéroports de Paris ont initié les passagers à la luminothérapie pour recharger leurs batteries avant leur départ !

 

Quelques règles


Reste aussi à se concentrer sur les bons côtés de la vie de bureau, comme celui de retrouver des collègues que l'on apprécie, nos petites habitudes du café du matin ou encore les blagues échangées sur la Toile. Ne jamais perdre de vue non plus que le travail n'est pas toute notre vie et qu'il faut accorder de l'importance à notre bonheur d'être. Enfin, adopter quelques règles d'hygiène du stress : se préserver des moments pour pratiquer un loisir? et se rappeler qu'il y a d'autres vacances à venir ! Et pourquoi pas, commencer à les préparer? Au fait, dans dix jours ce sont celles de la Toussaint.

 

Commentaire 0

Votre email ne sera pas affiché publiquement.
Tous les champs sont obligatoires.

Il n'y a actuellement aucun commentaire concernant cet article.
Soyez le premier à donner votre avis !

-

Merci pour votre commentaire. Il sera visible prochainement sous réserve de validation.