L'euro part à l'assaut du seuil de 1,50 dollar, jamais reconquis depuis 2009

Les anticipations de hausse des taux de la BCE, jointes aux nouvelles avancées sur le dossier grec, ont donné un nouveau coup de fouet à l'euro.
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Les dernières évolutions macroéconomiques laissent envisager une sortie de crise réussie », a lancé lundi Christian Noyer, le gouverneur de la Banque de France et membre du conseil de la Banque centrale européenne. Une prophétie à laquelle aucun membre de la Réserve fédérale américaine ne se risquerait, ce qui a fait rentrer le match euro - dollar dans une nouvelle phase. La monnaie unique s'est retrouvée propulsée à un nouveau point haut d'un mois, à 1,4660 dollar, alors qu'elle était tombée jusqu'à 1,3970 au cours de la dernière décade de mai, au plus fort de la crise de défiance que lui avaient valu les rebondissements de la crise grecque.

Si les observateurs ont désormais la certitude que la fragilité de la reprise outre-Atlantique, confirmée vendredi par le très décevant rapport sur l'emploi de mai, accule la Fed à un statu quo prolongé de sa politique monétaire, dès jeudi, à l'issue de son conseil mensuel décisionnel, la BCE pourrait réintroduire dans son discours le sésame de « forte vigilance » qui ouvrirait la voix à une nouvelle hausse de son taux directeur lors de sa réunion du jeudi 7 juillet. Le diagnostic de Christian Noyer ne sera vraisemblablement pas contrarié par la remise à jour des prévisions conjoncturelles de la BCE qui accompagnera sa décision monétaire. Ses équipes économiques devraient réviser en hausse leur pronostic d'inflation et de croissance.

Après la surprenante performance du PIB du premier trimestre dans la zone euro, en hausse de 0,8 %, la projection 2011 devrait être révisée de 1,7 % à 2,1 %, tandis que l'indice des prix harmonisé progresserait de 2,7 % contre 2,3 % précédemment estimé, dépassant de façon encore plus illicite la ligne rouge de 2 % maximum fixée par la banque centrale de Francfort.

Tour de vis monétaire

Dès le début juillet donc, l'euro devrait être assorti d'une rémunération de 1,5 %, à la faveur du deuxième tour de vis monétaire opéré par la BCE depuis l'inflexion du cycle en avril. Et il devrait offrir un rendement de 2 % en fin d'année, alors que le dollar continuerait à ne rapporter rien ou presque, la Fed maintenant le taux cible des fonds fédéraux dans la fourchette de 0 % à 0,25 % qui lui est dévolue depuis décembre 2008.

Les nouvelles avancées sur le dossier hypersensible de la dette grecque, qui a sporadiquement sapé le moral des investisseurs potentiels, semblent cette fois de nature à les rassurer, au moment où le dollar recommence à leur brûler les doigts. Les stratèges évoquent à nouveau une montée en puissance vers 1,50 dollar pour un euro au cours des prochaines semaines, un niveau que l'on n'a pas revu depuis octobre 2009.

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