Immobilier : les Français deviendraient-ils frileux ?

Bien que la pierre reste la valeur refuge par excellence, les particuliers hésitent de plus en plus avant de se lancer dans un achat.
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Les Français deviendraient-ils de plus en plus craintifs ? Il semblerait en tout cas qu'ils commencent à se méfier de l'immobilier. Une étude Ipsos réalisée pour réseau d'agences Orpi révèle en effet que seuls 39 % des Français considèrent la pierre comme un placement sûr. Et « l'écart apparaît relativement faible par rapport à d'autres placements, également populaires. Ainsi, 29 % des personnes interrogées citent les livrets et 19 % l'assurance-vie comme placements les plus sûrs. C'est une surprise alors que la réputation des banques apparaît compromise aux yeux des Français », s'étonne Bernard Cadeau, président d'Orpi. La dimension « valeur refuge par excellence » de l'immobilier apparaît d'ailleurs principalement chez les personnes à hauts revenus.

Une étude de TNS Sofres pour Meilleurtaux.com souligne aussi cette prudence accrue à l'égard de la pierre. Près de 158 milliards d'euros de crédits immobiliers ont été accordés en 2010, dont 17,1 % par l'intermédiaire des courtiers. Pour cette année 2011, Meilleurtaux.com estime que 20 % d'entre eux devraient faire appel à un courtier en 2011. Mais pourquoi cette nécessité d'intermédiaires ? « L'offre de crédits s'est complexifiée ces dernières années avec l'émergence des taux variables, les nouveaux prêts aidés, la libéralisation de l'assurance de prêt. C'est pourquoi les particuliers ont un besoin croissant d'expertise. Ils recherchent avant tout un conseil et un accompagnement dans leurs démarches avec les banques », souligne Hervé Hatt, directeur général de Meilleurtaux.com. Les moins de 35 ans et les CSP + (chefs d'entreprise, artisans et commerçants, cadres, professions libérales...) sont les moins enclins à chercher un crédit tout seuls, contrairement aux plus de 50 ans qui ne sont que 14 % à aller voir un courtier.

Mais pourquoi cette frilosité ? Tout d'abord, les Français ne savent plus comment appréhender le marché. « Le temps où le prix moyen des logements d'un quartier était égal au prix de vente de quasiment tous les logements de ce quartier est sans doute terminé », note Olivier Dacquin, directeur du développement commercial et de la communication de Banque Patrimoine & Immobilier.

Fiscalité

Ensuite, les Français sont déstabilisés face aux nouvelles mesures gouvernementales. « La taxation des plus-values immobilières sur les résidences secondaires et locatives et le report de son exonération totale à 30 ans contre 15 ans aujourd'hui produisent des effets mitigés. Sur le court terme, une poussée des ventes est envisageable. Toutefois, un reflux est à prévoir pour février 2012, date de l'entrée en vigueur des nouvelles dispositions. Par ailleurs, une telle mesure est également susceptible de freiner certains projets immobiliers chez des personnes qui pourraient se montrer hésitantes face à une fiscalité alourdie », analyse Bernard Cadeau.

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