Bilan 2011 du marché européen de la gestion par Morningstar

L'année 2011 qui vient de s'écouler aura sans doute été une des années les plus éprouvantes pour l'industrie traditionnelle européenne de la gestion des fonds d'investissement* avec une baisse des encours de l'ordre de 260 milliards € qui s'explique pour moitié par une décollecte nette (soit -125 milliards €) contre une collecte nette de +125 milliards € en 2010. Si l'on intègre les ETF, l'industrie dans son ensemble aura subi une décollecte nette de -110 milliards €, puisque ce segment a réalisé une collecte nette +15 milliards €.
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Lorsque l'on fait un focus sur la France, la baisse des encours est historiquement élevée, de l'ordre de 140 milliards ? (soit une baisse de 15%) répartie sur toutes les catégories. En terme de collecte nette cette fois, la décollecte en France est surtout localisée sur les fonds monétaires (-29 milliards ?), sur les fonds obligataires (-18) et sur les fonds actions (-13).

L'élément marquant que retiendront tous les gérants et les investisseurs de cette année 2011 est sans aucun doute la crise de confiance en zone euro qui a eu des répercussions sur toutes les stratégies C?ur de la zone euro qui ont toutes connu des décollectes fortes : Les fonds actions zone euro, les fonds obligataires de la zone euro et les fonds monétaires Euro.

D'autres impacts directs ou indirects se sont fait sentir en 2011 :

En terme de société de gestion, les sociétés filiales de banque ont clairement souffert. En effet, ayant des positions fortes sur la gestion de taux, elles ont été impactées par la sortie massive des fonds monétaires vers l'épargne bilancielle (compte à terme, livret A...). Les sociétés de gestion proposant des gammes européennes (LU, IE...) ont mieux résisté que les sociétés proposant uniquement des fonds domestiques (FR, IT...). Les sociétés gérant des gammes plus restreintes composées de gros fonds ayant peu de problème de ratio d'emprise ont eu, dans l'ensemble, une meilleure année 2011. Les sociétés de gestion indépendantes, ayant joué l'ouverture des circuits de distribution depuis longtemps et valorisé leur marque auprès des distributeurs et des investisseurs se sont mieux comportées.

En terme de classes d'actifs, les stratégies Satellites ont profité des arbitrages évoquées précédemment sur les stratégies C?ur et ont réussi à collecter (Exemples : Les obligations internationales, les obligations High Yield, la Dette émergente...). Par ailleurs, dans l'ensemble, les gestions actives et les fonds labellisés flexibles, high alpha, de conviction, tactiques ... ont mieux résisté voire collecté par rapport aux fonds "benchmarké avec faible tracking error". Ces fonds "beta", avec le développement des ETF, ont trouvé un compétiteur redoutable auprès des investisseurs.

En plus de ces évolutions conjoncturelles et de la baisse des encours en 2011, le secteur de la gestion européenne doit faire face à de nombreux défis : le départ des hommes clefs fondateurs de société, les regroupements & rapprochements, l'arrivée de nouveaux concurrents grâce à l'ouverture des marchés, la concurrence des produits bancaires... Les évolutions réglementaires sont également de la partie : UCITS V, Solvabilité 2, Bale 3, Mifid 2, loi Dodd Frank, règle Volcker, loi Tepa, loi Fatca...

(*) fonds ouverts au public hors effet de marché, hors retraitement du double comptage des fonds de fonds, hors maitre/nourricier, mandats, fonds dédiés, FCIP, FIP, FCPE ...

 

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