Selon le magazine russe « Finans », 114 Russes sont aujourd'hui milliardaires en dollars. C'est plus qu'avant la crise, où le record s'établissait à 101 milliardaires. Au sommet de la pyramide, les dix hommes d'affaires les plus riches totalisent 182 milliards de dollars. Soit une progression de 30 % par rapport à l'année dernière. Néanmoins le record de 221 milliards, en 2007 subsiste. Pas pour longtemps. La vitesse de l'augmentation de ces fortunes, alors que la croissance n'était que de 4 % en 2010, laissent préagager que le record sera battu en 2011, une année durant laquelle la croissance doit être plus forte selon le ministre des finances russes et le FMI.

Deux indicateurs jouent en faveur d'un enrichissement accéléré des élites : une croissance rapide et stable de l'indice boursier moscovite MICEX au second semestre 2010, et l'essor récent des crédits accordés par les banques aux entrepreneurs.

Investisseurs multisecteurs

Tout en haut de ce classement des grandes fortunes figure l'aciériste Vladimir Lissine, 55 ans. Il pèse 18,8 milliards de dollars. Il ne dirige qu'un seul groupe sidérurgique verticalement intégré, NLMK, coté à Londres. Il est l'exception qui confirme la règle, puisque les six noms suivants sont des investisseurs financiers aux actifs éparpillés dans une multitude de secteurs. La seconde fortune, Mikhaïl Prokhorov, 45 ans, possède des actifs dans la banque, l'électricité, la métallurgie et les nouvelles technologies. Roman Abramovitch, habitué à figurer dans le palmarès depuis 10 ans, détient une fortune de 17 milliards de dollars dispersée dans la métallurgie, la chimie, l'industrie pharmaceutique et bien d'autres domaines, comme le sport avec le club de football anglais Chelsea. Les temps changent : la première fortune pétrolière, Vaguit Alekperov (61 ans, Lukoil) n'est que 8e au classement, avec 10,6 milliards de dollars.