Mohammed el-Senoussi, le prince héritier de Libye en exil à Londres, a déclaré à « La Tribune » se tenir prêt à servir son pays. « Il reviendra au peuple libyen, c'est son droit, de choisir le système qu'il souhaite. S'il choisit la monarchie, les Senoussi sont prêts à servir. S'il choisit la république, je devrai aussi respecter ce choix et je continuerai à servir mon pays », a expliqué le petit neveu du roi Idriss Ier, qui avait été chassé de Libye en 1969 par le Colonel Kadhafi.

Mohammed el-Senoussi était mercredi invité par les eurodéputés conservateurs britanniques, proches de David Cameron, à une audition au Parlement européen de Bruxelles. Le « Prince de Libye » propose un retour à la Constitution de 1951 qui établissait une monarchie constitutionnelle.

« Choisir notre système »

Toutefois, soucieux de ne pas avoir l'air de seulement penser à son destin personnel alors que certains de ses compatriotes continuent quotidiennement de perdre la vie, l'homme de 48 ans se dit « fier de voir des jeunes Libyens brandir le drapeau de la monarchie. Je pense que ce drapeau doit retourner à la place qui lui revient et y rester pour toujours », explique-t-il. Alors que Nicolas Sarkozy recevait le même jour à Paris Moustapha Abdeljalil, le chef du Conseil national de transition (CNT), le prince dit soutenir « tout conseil qui aidera mon peuple ». Mais il rappelle que « ce conseil est temporaire ». « Lorsque la Libye sera libérée de Kadhafi, il y aura un plus grand Conseil à Tripoli, comprenant des représentants de toutes les villes de Libye, qui nous permettra de choisir notre système ». Mais pour l'heure, Mouammar Kadhafi est encore en place. Paris et Rome ont annoncé mercredi, après Londres, l'envoi en Libye d'un petit nombre de conseillers militaires, un déploiement de troupes occidentales restant exclu, à ce stade. « Actuellement, je ne pense pas que le peuple de Libye désire une intervention au sol. Mais lorsqu'il la souhaitera et la demandera, je soutiendrai cette action », assure le prince héritier.