Assurance chômage : le Medef veut "remettre le système à plat"

Le nouveau président du Medef Geoffroy Roux de Bézieux plaide pour changer les règles d'indemnisation du régime d'assurance chômage afin d'inciter au retour à l'emploi. Il propose un régime assis sur une allocation de base, unique et forfaitaire, avec une complémentaire financée par les employeurs.
Geoffroy Roux de Bézieux a succédé à Pierre Gattaz à la tête de l'organisation patronale, le 3 juillet dernier.
Geoffroy Roux de Bézieux a succédé à Pierre Gattaz à la tête de l'organisation patronale, le 3 juillet dernier. (Crédits : Reuters)

Alors que s'ouvrent des négociations entre le gouvernement et les partenaires sociaux pour une réforme de l'assurance chômage, Geoffroy Roux de Bézieux, le nouveau patron du Medef, plaide pour une remise à plat complète des règles d'indemnisation du régime pour inciter plus efficacement à la reprise d'emploi. Dans une interview à paraître ce 3 septembre dans Les Echos, il rappelle en outre son opposition à la taxation des contrats courts via un système de "bonus-malus" et souhaite que le budget de Pôle emploi ne soit plus financé en fonction des recettes de l'Unedic, mais séparément.

Répondre aux problèmes de recrutement

Il justifie ce changement de système par trois raisons : les problèmes de recrutement qui sont devenus "la préoccupation numéro un des chefs d'entreprises" ; la mauvaise situation financière de l'Unédic - bien que le gestionnaire de l'assurance chômage a dit s'attendre à voir ses comptes revenir quasiment à l'équilibre l'an prochain, avec une projection à 1,6 milliard d'euros d'excédents en 2020 -, et enfin le fait que, selon lui, il n'y a plus de véritable système d'assurance-chômage.

"L'Unédic finance le service public de l'emploi, l'État garantit la dette et, dernier élément clef : il n'y a plus de cotisations salariales mais un financement universel via la CSG", met-il en avant.

Une allocation de base, avec une complémentaire financée par les employeurs

Dans ce contexte, le nouveau président du Medef envisage la création "d'une allocation universelle forfaitaire financée par la CSG, gérée par l'État, qui intégrerait l'ASS (Allocation de solidarité spécifique, attribuée aux personnes ayant épuisé leurs droits au chômage, ndlr) et potentiellement d'autres minima sociaux".

Deuxième proposition, la mise en oeuvre "d'un régime assurantiel complémentaire obligatoire, géré par les partenaires sociaux, comme c'est le cas pour les retraites complémentaires, financé par les cotisations des entreprises, non garanti par l'État et avec une règle d'or : l'équilibre des comptes".

En outre, Geoffroy Roux de Bézieux propose un régime supplémentaire, pour les indépendants et les chefs d'entreprise "qui ne sont pas assurés aujourd'hui par les cotisations", et plaide pour que le budget de Pôle emploi soit financé séparément.

Le bonus-malus, "une vision punitive de l'économie"

Chez nos confrères de RTL, la ministre du Travail, Muriel Pénicaud, a indiqué que le gouvernement "n'avait aucun tabou" sur la nouvelle réforme de l'assurance chômage, y compris au sujet de la dégressivité des allocations chômage. C'est ce qu'a plébiscité Aurélien Taché, un député de la majorité : il souhaite ouvrir le débat pour les hauts revenus, au nom d'une "meilleure justice sociale".

Interrogé sur cette question, le patron du Medef estime qu'il s'agit "d'un paramètre comme un autre", tout en précisant que "il ne faut pas confondre plafonnement des indemnités, dont on peut discuter aussi, et dégressivité des allocations".

Concernant la mise en place d'un système de bonus-malus pour les contrats courts, une mesure proposée par Emmanuel Macron lors de sa campagne électorale, l'organisation patronale a toujours été contre.

"La conséquence de la taxation, ce sera qu'il n'y aura tout simplement pas d'embauche. C'est une vision punitive de l'économie"

(avec AFP)

Commentaires 35
à écrit le 04/09/2018 à 18:14
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Bizarre!Le Medef profite pourtant bien des différents fonds sociaux qu'ils partagent en bonne intelligence avec les syndicats ouvriers.Alors pourquoi vouloir les diminuer?Probablement parce qu'ils sont en train de rentrer dans le giron gouvernemental

à écrit le 04/09/2018 à 11:47
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C'est marrant chez le patron du Medef de vouloir toujours faire des phrases ! Que ce monsieur commence déjà par donner de millions d'emplois que devait donner son prédécesseur. Pour prendre les milliards de l'Etat et donc des Français les entreprises...

le 05/09/2018 à 12:37
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Les entreprises ne "donnent" pas un emploi. Elles offrent contre rémunération. UN emploi donné c'est un emploi non payé. Les entreprise ne "prennent pas" les miliards de l'Etat. LEs entreprises versent des centaines de miliards à l'Etat, qui en rend...

à écrit le 04/09/2018 à 9:10
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Cela se voit que lui et ses comparses ne se sont jamais retrouvés au chômage suite aux incompétences des patrons

à écrit le 04/09/2018 à 8:56
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Assurance chômage : le Medef veut "remettre le système à plat" Monsieur Geoffroy Roux de Bézieux élève de sieur Pierre Gattaz, c'est LA FRANCE QUE VOUS AVEZ DEJA MIS à PLAT

à écrit le 03/09/2018 à 20:17
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Assurance chômage : le Medef veut "remettre le système à plat" Le MEDEF est reconnu pour avoir MIS à PLAT l'économie et l'industrie française ... un vrai SAVOIR FAIRE de la destruction de valeurs pour la France.

à écrit le 03/09/2018 à 19:47
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Il est temps de mettre de l'ordre. Des salariés dans du coton pendant 3 ans c'est la belle vie. Il faut réduire à 6 mois la durée d'indemnités comme en Angleterre et plafonner les indemnités par exemple à 3000 euros par mois. De même ces indemnités n...

le 03/09/2018 à 21:31
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Plus de 50 % des chômeurs ne touchent pas d'indemnité. Votre raisonnement tombe à l'eau… Quant à ceux qui son indemnisés, la durée moyenne est de 10 mois… très loin des 3 ans donc.

le 04/09/2018 à 8:23
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Donc d'ou la dette de Enedic a 32.000.000.000,00 euros chez les contribuables?

le 04/09/2018 à 8:39
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@gil " De même ces indemnités ne prendraient effet qu'après la durée théorique de couverture du salarié par les indemnités reçues de son dernier patron". C'est déja le cas : Le salarié perçoit généralement une indemnité de rupture. Cette in...

à écrit le 03/09/2018 à 19:41
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Instaurer une "purge" : Armer les chômeurs !

à écrit le 03/09/2018 à 18:33
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Autrement dis cadeaux aux entreprises et fini l'indedemiter de chômage bravo tous le monde dans le rue beau du y compris les salariés du précaire et de toute façon pas de croissance pas de pouvoir d'achats est égale aucune reprise économique

à écrit le 03/09/2018 à 18:29
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Autrement dis cadeaux aux entreprises et fini l'indedemiter de chômage bravo tous le monde dans le rue beau du y compris les salariés du precaire

à écrit le 03/09/2018 à 18:21
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C'est toujours bon de prendre des leçons d'un mec d'une famille qui se refile un gros tas de fric et un carnet d'adresse de folie depuis 1700 et des bananes !! Non monsieur, les chômeurs sont aussi fainéants que vous méritez votre place, c'est à d...

le 31/12/2018 à 13:10
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Bravo,vous avez bien cerné le sujet et surtout l'individu

à écrit le 03/09/2018 à 17:56
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La flexibilité c'est d'enlever de la sécurité sinon le problème ne se poserai pas!

à écrit le 03/09/2018 à 16:51
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"La conséquence de la taxation, ce sera qu'il n'y aura tout simplement pas d'embauche. C'est une vision punitive de l'économie" - Non Monsieur le Président du Medef, c'est la logique de la flexibilité. On paie plus cher un service s'il est flexible e...

à écrit le 03/09/2018 à 15:59
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" pour inciter plus efficacement à la reprise d'emploi.", faut il encore qu'il y ai des emplois . Quand aux emplois non pourvus laissons la loi de l'offre et la demande (la main invisible des marchés) faire son œuvre.

à écrit le 03/09/2018 à 15:04
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Le revenu de base pourrait être mis en place et jouerait le rôle pour les chômeurs du premier étage décrit ici par le MEDEF (pour le reste de la population le revenu de base est versé aujourd'hui sous forme de RSA, de prime d'activité ou de crédit d'...

à écrit le 03/09/2018 à 14:00
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Après avoir mis l'économie à plat, continuons à casser ce qui marche. Je constate que la flexi-sécurité consiste à accroître la flexibilité et supprimer la sécurité.

le 03/09/2018 à 14:47
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Je crois qu'en France (je vis au Canada) vous n'arrivez pas à comprendre ce qui ne fonctionne pas. Ce sont toutes les aides qui servent dans la majorité des cas ceux qui profitent du système. C'est toi qui paye ces aides et c'est à cause de ça que tu...

le 03/09/2018 à 15:42
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Yann973 : c'est bien beau d'affirmer des trucs vous avez des chiffres de ces soit disant profiteur du système qu'on rigole un peu ?

à écrit le 03/09/2018 à 11:47
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"et enfin le fait que, selon lui, il n'y a plus de véritable système d'assurance-chômage. "L'Unédic finance le service public de l'emploi, l'État garantit la dette et, dernier élément clef : il n'y a plus de cotisations salariales mais un financem...

à écrit le 03/09/2018 à 11:42
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Ca serait bien d'arreter de nous mettre des videos automatiques avec le son dont on se fiche royalement ! Virez votre responsable marketing bling bling !

le 03/09/2018 à 19:38
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Et +1

le 03/09/2018 à 23:42
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=+10

à écrit le 03/09/2018 à 11:31
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Ce monsieur préfère punir les chômeurs coupables ne pas prendre les bullshit job que les entreprises proposent. C'est aussi une vision "punitive". Evidemment qu'il faut taxer les contrasts courts à partir du moment qu'il y a des abus et que c'est l'...

à écrit le 03/09/2018 à 9:28
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La réforme est indispensable beaucoup n’acceptent pas le travail que on leur propose ou ne veulent pas se former. Ces réformes ont été faites partout en Europe et bientôt la France idem ..

le 03/09/2018 à 11:41
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"beaucoup n’acceptent pas le travail que on leur propose" Faut voir les conditions également... Quand je recherchais une assistante maternelle, je comprenais très bien que nos conditions et les leurs pouvaient ne pas être en adéquation. C'es...

le 03/09/2018 à 12:54
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@Gogol1er "beaucoup n’acceptent pas le travail que on leur propose" (sic) Ça c'était pour les poncifs qu'on récite au comptoir du PMU. Et sinon, dans la vraie vie, en France en 2018, on compte : - Environ 350 000 emplois non pourvus, et encore...

le 03/09/2018 à 13:21
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"beaucoup" ça fait combien ? C'est mieux pour argumenter. "beaucoup n’acceptent pas le travail que on leur propose", et bien on vit dans un système qui fonctionne selon l'offre et la demande... personne n'empêche les patrons d'augmenter les salair...

à écrit le 03/09/2018 à 9:09
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"afin d'inciter au retour à l'emploi" Toujours la même rengaine de la culpabilisation des chômeurs alors qu'avec 5 millions de chômeurs ce ne sont pas les gens qui ne veulent pas travailler mais le système qui est incapable de fournir du travail ...

le 03/09/2018 à 14:10
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C'est normal qu'il y ai autant de chômage en France car les taxes sur les entreprises réduisent leur capacité d'investissement. C'est pourquoi comparer les chiffres du chômage avec les pays étrangers est absurde car leurs entreprises ont les moyens d...

le 03/09/2018 à 17:27
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"C'est normal qu'il y ai autant de chômage en France car les taxes sur les entreprises réduisent leur capacité d'investissement." Donc on est bien d'accord que cela n'a rien à voir du tout avec ce qu'affirme le patron du medef ? Vous rendez vous ...

le 03/09/2018 à 18:02
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Surtout si les entreprises délocalisent "leur investissement" parce que l'on ne leur offre pas la servitude des employés désirés! Y a t il un Trump dans la salle?

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