Bruno Le Maire porte son "espoir" devant le Medef

Bruno Le Maire a passé ce matin son Grand Oral devant le MEDEF et s'est efforcé de ne pas tomber dans la surenchère pro-entreprise. Un exercice qui consacre le syndicat patronal en un jury légitime et incontournable pour la prochaine présidentielle.
Bruno Le Maire s'est présenté comme le "candidat de tous les français" ce matin devant le MEDEF sans oublier pour autant de séduire les patrons avec des propositions pro-entreprise

C'était un duel attendu. Le premier véritable débat de la primaire de la droite et du centre a eu lieu mercredi matin aux Universités d'été du MEDEF à Jouy-en-Josas (Yvelines) sur le campus de HEC. Nicolas Sarkozy et Bruno Le Maire n'ont pas exactement débattu l'un face à l'autre mais ce fût tout comme. Chacun à son tour est monté sur scène pour convaincre en une quinzaine de minutes une salle comble de chefs d'entreprises et d'acteurs de l'économie française. Un combat à distance qui avait les allures d'une course à qui sera le plus pro-business. Premier à passer, Bruno Le Maire a tenu à développer un programme aux allures présidentielles.

Un candidat au service des entrepreneurs

"Je ne suis pas entrepreneur" a débuté Bruno Le Maire comme pour prendre à rebours le public nombreux qui était venu assister à sa prestation. Le député de l'Eure n'est pas entrepreneur et c'est pourquoi il veut écouter et comprendre les entreprises. Or pour cela Bruno Le Maire est clair : il faut changer la méthode d'action des hommes et femmes politiques qui sont aujourd'hui encore trop coupés de la réalité du terrain selon lui.

S'appuyant sur ses nombreux déplacements en France, Bruno Le Maire a ainsi souhaité que le "changement commence par celui de la classe politique française". Il a insisté de nouveau sur son éternel cheval de bataille, la fin du cumul des mandats, mais a aussi appelé les politiques à se rapprocher du monde de l'entrepreneuriat.

"Cette France fière, aucune personnalité politique ne vous l'apportera mais c'est vous entrepreneurs qui allez la construire. C'est à vous, entrepreneurs, que je fais confiance", a exhorté Bruno Le Maire devant un public conquis.

La relance économique par la "libération" de l'entreprise

A l'instar des autres candidats à la primaire du centre et de la droite, le député de l'Eure a déployé devant les patrons un programme très calqué sur leurs demandes. Transformation du CICE (Crédit Impôt Compétitivité pour l'Emploi) en une baisse directe des charges et allègement des cotisations patronales au-delà de 2,5 SMIC.  Suppression de l'ISF, une des revendications principales du MEDEF, et transformation du principe de précaution en un principe d'innovation.

Sur le plan du travail le jeune candidat veut simplifier et assouplir le droit du travail. Il propose d'abord que les entreprises puissent "renouveler autant de fois qu'elles le souhaitent un CDD" avec des droits sociaux croissants afin que le chef d'entreprise soit finalement incité à transformer ce contrat en un CDI. Au sujet des 35 heures, Bruno Le Maire est favorable à ce que chaque entreprise négocie en son sein avec les salariés le temps de travail hebdomadaire.

Un programme économique global qui reste encore flou

Au delà de la sphère de l'entreprise, Bruno Le Maire s'est appuyé sur son expérience de ministre de l'Agriculture pour appeler à de nouvelles infrastructures partout en France pour connecter tous les territoires. Il souhaite en outre revaloriser la formation professionnelle car "l'intelligence de la main vaut l'intelligence de l'esprit".

Mais à l'instant où Bruno Le Maire attisait la curiosité en évoquant une proposition innovante, le député de l'Eure est resté bien flou. Proposant un "e-contrat" pour les startups et les entrepreneurs, Ble candidat n'a pas expliqué davantage si ce contrat ressemblerait à l'actuel statu d'auto-entrepreneur et n'a pas non plus déployé des propositions concrètes susceptibles d'accompagner la révolution numérique actuelle. En cela il rejoint François Fillon qui lui aussi hier a échoué à convaincre sur ce secteur d'avenir.

Bruno Le Maire a marqué par son dynamisme -il fût le seul candidat jusqu'à maintenant à s'exprimer debout - et a réussi à convaincre qu'une gouvernance moins étatiste, plus ouverte à la société civile et efficace était possible. Reste que selon les chefs d'entreprises interrogés à la fin, il manque encore de propositions et peine à déployer un véritable charisme. Son mot de la fin était "Espoir!", comme s'il s'adressait autant à lui qu'à l'assemblée.

Commentaires 2
à écrit le 01/09/2016 à 9:26
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tout ces politiciens qui viennent se prosterner devant un électorat qui n'incarne même pas 5% des votes c'est un spectacle lamentable. Démocratie ?

à écrit le 31/08/2016 à 16:09
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Au moins il est honnête il ne connaît pas l'Entreprise cela n' s'apprend pas auprès d'entrepreneurs mais en ayant soi même mouillé sa chemise, connu le stress des contrats, pour certains les négociations avec les banques pour d'autres le stress du ca...

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