Enseignants : « Combien de sang versé avant qu’on nous entende ? »

Au lendemain de la mort de Dominique Bernard à Arras, le monde éducatif dit sa colère, sa peur et exige des mesures sécuritaires concrètes.
Au lendemain de la mort de Dominique Bernard à Arras, le monde éducatif dit sa colère, sa peur et exige des mesures sécuritaires concrètes.
Au lendemain de la mort de Dominique Bernard à Arras, le monde éducatif dit sa colère, sa peur et exige des mesures sécuritaires concrètes. (Crédits : latribune.fr)

Trois ans après l'assassinat de Samuel Paty et huit mois après le décès d'Agnès Lassalle, professeure d'espagnol mortellement poignardée en plein cours à Saint-Jean-de-Luz par l'un de ses élèves, la mort de Dominique Bernard bouleverse la France entière, et plus durement encore le corps enseignant. Sophie Vénétitay, secrétaire générale du syndicat Snes-FSU (majoritaire dans le secondaire), s'est exprimée la voix tremblante : « C'est terrible. Il y a beaucoup d'émotion, de sidération. On pense à sa famille, ses collègues, ses élèves. Il y a une forme d'effroi aussi. Il faut que tout le monde entende la gravité de ce qui vient de se passer. C'est l'école qui est attaquée, ce sont des professeurs qui sont attaqués parce qu'ils font ce métier-là. »

« Pas de solution miracle »

Vendredi soir, le ministre de l'Éducation nationale a reçu les organisations syndicales. Annonçant un « moment d'union et de recueillement partout en France » demain, Gabriel Attal a ajouté : « La peur n'a pas sa place à l'école. » Des professeurs qui arrivent le matin la boule au ventre. Des professeurs qui n'osent plus parler des caricatures en cours d'histoire, qui ne savent pas comment évoquer la sexualité en cours de SVT, qui sont pris à partie lors des cours de sport... Nombreux sont pourtant les enseignants à raconter ce quotidien dans les collèges et les lycées. Maxime Reppert, vice-président national du Snalc, le Syndicat national des lycées, collèges, écoles et du supérieur, en croise tous les jours. Lui aussi dit sa colère face à l'absence de mesures de sécurisation des établissements scolaires : « Le problème est toujours le même : quand un drame comme celui-ci survient, il y a le temps de l'émotion, des discours, des mesures de renforcement temporaires et puis les choses ne changent pas. Les portiques, on en parle depuis vingt ans, mais il n'y a eu aucune étude, aucune réflexion sur un plan national. On est toujours dans les mots. » Il faut dire qu'en la matière l'État et les collectivités locales se renvoient la balle, les collèges dépendant des conseils départementaux, les lycées des Régions. « Oui, mais à un moment ce n'est plus possible, reprend Maxime Reppert. Mon syndicat attend des actes. Il faut protéger les établissements scolaires, empêcher les intrusions. Il faudra combien de morts, combien de sang versé pour qu'enfin on prenne le problème à bras-le-corps ? »

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Élu national du syndicat SNPDEN-Unsa, le Syndicat national des personnels de direction de l'Éducation nationale, Didier Georges estime de son côté qu'il « faut se relever, montrer que nous n'avons pas peur, au-delà de ce drame épouvantable ». « Nous l'avons fait au moment de Charlie Hebdo, des attentats de 2015, de la mort de nos collègues... Nous le ferons encore », continue ce proviseur d'un lycée parisien qui estime que le temps n'est pas à la polémique mais au recueillement et au deuil. « Il n'y a pas de solution miracle, poursuit Didier Georges. Selon l'architecture des bâtiments, il y en a où les portiques ne sont absolument pas possibles à installer. Nous ne voulons pas de bunkérisation, l'école doit rester l'école, mais il va falloir se poser la nécessaire question de la sécurisation des établissements scolaires. » Grâce à qui ? Les personnels sont de moins en moins nombreux et les assistants d'éducation, comme il le souligne, « ne sont pas des agents de sécurité ». Le représentant des chefs d'établissement appelle de ses vœux un audit, école par école, « avec des professionnels de la question, des policiers, des pompiers et les représentants d'enseignants, évidemment... »

Commentaires 5
à écrit le 15/10/2023 à 11:16
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Bonjour, avant toute chose, le monde enseignant récoltes se qu'ils a semer depuis 20 ans ... Laxisme et indisciplinés... Les enfants fons se qu'ils veux... La fumette 'cannabis ' n'as jamais tué personne.... Resultats , des parents et des enfan...

le 15/10/2023 à 16:23
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le monde de lenseignement n'est que le reflets des politiques qui ont ete menées depuis plusieurs dizaines dannées. cest la mediocrite depuis les années 81 et poursuivi qui amene a ce resultat les changement de programme continuel , l'absence...

à écrit le 15/10/2023 à 10:08
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La police est trop occupée à abattre des jeunes français, désolé.

le 15/10/2023 à 23:26
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@ Dossier 51 Propos outrancier.

le 16/10/2023 à 8:32
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Je provoque seulement avec des mots qui eux ne tuent personne.

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