Comment l'État veut relancer les exportations malgré la pandémie

Le ministre de l'Économie Bruno Le Maire doit réitérer le soutien de l'État aux entreprises exportatrices lors d'une réunion importante ce mardi matin à Bercy rassemblant plus de 800 acteurs du commerce extérieur. Entre la pandémie et le réchauffement climatique, la trajectoire de reprise s'annonce périlleuse pour l'appareil exportateur français.
Grégoire Normand
(Crédits : Reuters)

L'onde de choc continue de faire trembler l'économie française. Alors que le virus se propage en Europe depuis près d'un an, les entreprises exportatrices françaises peinent à sortir de leur torpeur. A la veille du week-end dernier, le Premier ministre Jean Castex a de nouveau annoncé de nouvelles mesures de restriction relatives à l'ouverture des surfaces commerciales de plus de 20.000 mètres carrés et à la fermeture des frontières avec des pays extérieurs à l'Union européenne.

Face à ce nouveau coup dur, le gouvernement a décidé de maintenir son événement intitulé Bercy France export ce mardi 2 février. Cette année, les annonces et discussions organisées par la direction générale du Trésor seront principalement tournées vers "la relance verte". L'urgence climatique oblige les autorités à revoir leur stratégie alors que le commerce mondial est régulièrement pointé par les scientifiques et les ONG pour son rôle jugé néfaste dans le réchauffement climatique. Avant cela, le gouvernement veut réaffirmer son soutien à l'appareil exportateur français plongé dans un brouillard épais.

Entre urgence et relance, le dilemme périlleux du gouvernement

La persistance de cette maladie infectieuse et le prolongement de la crise économique a chamboulé l'agenda du gouvernement. L'année dernière, l'objectif de cette réunion qui réunit entre 700 et 800 participants chaque année "était de faire un bilan des team france export (CCI, Business France, BPI France et les régions). Les exportations françaises accéléraient plus vite que le commerce mondial en 2019. Les dispositifs étaient plébiscités par les industriels" assure l'entourage du ministre de l'Economie Bruno Le Maire. "La crise s'allonge par rapport à nos premiers scénarios. Pour autant, le message des ministres est que les pouvoirs publics et les instruments publics sont là pour soutenir les entreprises exportatrices" a-t-il poursuivi lors d'une réunion à distance aves les journalistes lundi premier février.

Au printemps 2020, sous l'égide de l'ancien secrétaire d'Etat en charge du commerce extérieur, Jean-Baptiste Lemoyne, l'exécutif avait mis en oeuvre une batterie de dispositifs d'urgence pour les entreprises exportatrices. A l'époque, Bruno Le Maire avait notamment annoncé une amélioration des garanties de l'Etat via la BPI "pour les cautions et les préfinancements de projets export qui sera renforcé afin de sécuriser la trésorerie des entreprises exportatrices". A cela s'ajoutait, parmi les mesures d'urgence, un élargissement de l'assurance-crédit de court terme. Plus de 10 mois après ces premières annonces, les mesures d'urgence s'inscrivent dorénavant dans la durée.

Sur le volet relance, le gouvernement a prévu de poursuivre le développement des opérateurs de l'Etat et acteurs de l'export à l'étranger. Dans le plan de relance, "ce sont les questions d'informations à destination des entreprises qui comptent. On s'est rendu compte qu'il fallait plus de gens implantés sur place, notamment pour les PME et les ETI qui n'ont pas toujours les moyens d'envoyer du personnel pour faire de la prospection. L'Etat a augmenté les moyens sur place du réseau consulaire. L'accompagnement export est très important. Il y a eu également la mise en place d'un chèque relance export" ajoute Bercy.

> Lire aussi : COVID-19 : le plan d'urgence du gouvernement pour soutenir le commerce extérieur

Les entreprises exportatrices confrontées à l'urgence climatique

Le réchauffement climatique accéléré, notamment par les émissions de CO2, alimente la pression sur les industries fossiles et les Etats. L'intensification des échanges mondiaux de marchandises a contribué a faire exploser les quantités de dioxyde de carbone émises dans l'atmosphère. D'un point de vue macroéconomique, si les Etats développés sont en partie bénéficiaires de ce système commercial, les populations des économies émergentes à bas coût souffrent souvent d'une industrie très polluante. Ces pays paient au prix fort les externalités négatives d'une telle organisation.

Sur ce dossier brûlant, les acteurs tricolores de l'export vont devoir changer leur stratégie. "Nous allons vers un verdissement des dispositifs de financement export. On va assister à un retrait progressif des soutiens financiers à l'industrie fossile" explique le ministère de l'Economie. Il ne s'agit pas juste de faire reculer les garanties export. Il faut soutenir les industries qui contribuent à verdir les processus industriels" poursuit-t-on. A l'automne dernier, le gouvernement a remis au parlement un rapport sur sa stratégie climat pour les financements export public et compte bien insister demain sur les grands axes de ce document devant les différents acteurs de l'exportation français.

Un commerce mondial en berne

Le commerce international reste profondément meurtri par la pandémie. Après une année 2020 cataclysmique, le FMI a prévu un fort rebond des échanges de biens et services en 2021 mais a déjà dégradé ses prévisions dans son dernier rapport de fin janvier. Si les campagnes de vaccinations ont apporté des lueurs d'espoir dans les milieux économiques et financiers, le durcissement des mesures dans la plupart des pays européens, le Brexit et la persistance du virus pèsent sur le moral des entreprises et leurs perspectives. "Le transport maritime mondial demeure fortement perturbé. Il y a un engorgement systématique dans les ports. Les bateaux restent en rade beaucoup plus longtemps qu'avant. Tout cela provoque une forme de rationnement du transport maritime. Cela a augmenté une hausse du prix du fret entre deux et deux fois et demi. En Europe, les industries automobiles tournent au ralenti en raison du temps de l'acheminement des pièces" expliquait récemment l'économiste de l'IESEG School of management Eric Dor.

Grégoire Normand
Commentaires 8
à écrit le 02/02/2021 à 17:44
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a écouter les médias ! la vérité gagne a montrer son visage ! la pandémie progresserait a Paris ! concluons donc dans deux semaines les régions ? .

à écrit le 02/02/2021 à 13:33
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Les riches ont plus peur de mourir que les pauvres : les laboratoires utilisent cette peur pour vendre ce genre de pack au millionnaires à Dubaï, c’est vraiment de l’abus mais ils ont les moyens. Le moteur de croissance de cette crise est la peur , ...

à écrit le 02/02/2021 à 13:05
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il est spirituel, le petit la france fait la chasse au grand capital depuis 40 ans avant de decouvrir que l'industrie est intensive en capital! tout est fait pour decourager et niveler par le bas dans un grand cadre egalitariste bien a gauche, et c...

à écrit le 02/02/2021 à 12:59
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La pandémie du covid 19 est prémédité : Soit vous êtes avec eux soit avec le peuple.

à écrit le 02/02/2021 à 12:04
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Pendant ce temps à Dubai, pas de covid... et les futurs générations de la belle et la bête s’éclatent pendant que la majorité du monde se dirige sur reset et qu’un nouvel ordre mondial de luxure digital voit le jour dans la nuit sombre , le prochain...

à écrit le 02/02/2021 à 10:10
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Avec leur plan de nul depuis le début ils exportent juste le covid et ses variants , les gens vont aux chômages mais les autres continuent d’exporter les variants pendants les vacances d’hiver .. dans les villes et les écoles Stop à ces hypocrisie...

à écrit le 02/02/2021 à 10:03
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Si les départs de vacances d’hiver sont maintenus : les populations peuvent porter plainte contre l’état en cas de propagation de la variante anglais ou autre dans les classes et les villes.

à écrit le 02/02/2021 à 8:38
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"Si vous ne trouvez plus rien cherchez autre chose." Brigitte Fontaine

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