Complémentaire santé : la réforme de 2016 a plutôt profité aux assureurs

Une étude de la DREES publiée ce jeudi indique qu'avec la généralisation de la complémentaire santé, entrée en vigueur en 2016, la complémentaire santé d'entreprise a souvent été choisie au détriment des mutuelles. Les contrats souscrits par les particuliers ont fondu de 274 millions d'euros.
Depuis le 1er janvier 2016, tout employeur du secteur privé à l'obligation de propose une couverture complémentaire santé collective à ses salariés. Avec cette réforme, la part de marché des assureurs est passée de 31,7% à 32,4%, tandis que celle des mutuelles a chuté de 42 à 41,3%, indique une étude de la Drees.

Selon une étude de la DREES, le service statistique du ministère des Solidarités et de la Santé, publiée ce jeudi, la généralisation de l'assurance complémentaire santé dans les entreprises, obligatoire depuis 2016, s'est traduite par une augmentation de la part de marché des sociétés d'assurance, au détriment des mutuelles. Avec la réforme, les contrats d'entreprise ont engrangé 912 millions d'euros de cotisations supplémentaires. Les contrats souscrits par les particuliers, eux, ont fondu de 274 millions.

Les assureurs continuent de gagner du terrain sur les mutualistes

Cela équivaut à une hausse "d'environ 1,5 millions de personnes couvertes par un contrat collectif combinée à une baisse de 1 million en individuel". Or, "les assureurs sont ceux dont le chiffre d'affaires sur les contrats collectifs a le plus augmenté", ce gain dépassant "nettement" les pertes auprès des particuliers. Leur part de marché est ainsi passée de 31,7% à 32,4%, sur un total d'environ 35 milliards d'euros de cotisations collectées.

Les institutions de prévoyance ont également bénéficié de cette compensation, qui leur a permis de se maintenir à 26,3%.

Les mutuelles, à l'inverse, ont très peu progressé dans les deux catégories, leur part globale reculant de 42% à 41,3%.

En 2016, le nombre d'organismes de santé en concurrence s'est réduit de 534 à 492

En termes de rentabilité, l'essor des complémentaires santé d'entreprise n'est cependant une bonne affaire pour personne : les pertes sur les contrats collectifs se sont établies à 4% des cotisations collectées en 2016, quand les contrats individuels ont dégagé 4% d'excédents. Une différence en grande partie liée au montant des prestations reversées, de l'ordre de 86% des cotisations pour les premiers, contre 74% pour les seconds.

Dans l'ensemble, le marché est resté légèrement bénéficiaire, avec 104 millions d'euros "d'excédents techniques".

Par ailleurs, le nombre d'organismes en concurrence s'est réduit de 534 à 492 en 2016, dont 365 mutuelles, 102 sociétés d'assurance et 25 institutions de prévoyance.

(avec AFP)

Commentaires 3
à écrit le 24/05/2018 à 11:45
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Le simple fait que les réels bénéficiaires soit des actionnaires et non les usagers, change la donne, la qualité se déprécie tout en revenant plus cher! Et de cela, et bien qu'ils en plaignent, les actionnaires ne se sentent pas concerné en touchant ...

à écrit le 24/05/2018 à 9:42
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Bonjour, leur avidité ( assureurs et compagnie )leur a permit de perdre plus de marché et surtout d’avoir contribué un changement de mentalité et de comportements parmi la population ce qui aura un impact direct au lobby pharmaceutique et autres sec...

à écrit le 24/05/2018 à 9:24
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Étonnant alors que le serviteur des actionnaires milliardaires dirige le pays...

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