Dans les PME, les bas salaires ont été plus augmentés que les hauts salaires, « habituellement, c'est l'inverse »

Selon un baromètre publié ce mercredi par le Cercle Perspectives et fondé sur l'analyse de 430.000 bulletins de paie, les salaires des employés des petites entreprises ont augmenté de 3,1% entre décembre 2021 et juin 2022. Les femmes et les non-cadres ont obtenu des augmentations plus sensibles que les cadres. « Habituellement, c'est l'inverse », observe le président de l'organisme professionnel regroupant de grands cabinets d'expertise-comptable français.
Avec 5,23% de hausse salariale sur le premier semestre 2022, le secteur « hôtellerie-restauration » a été le plus généreux.
Avec 5,23% de hausse salariale sur le premier semestre 2022, le secteur « hôtellerie-restauration » a été le plus généreux. (Crédits : Pascal Rossignol)

Lors du premier semestre de l'année, plus précisément entre décembre 2021 et juin 2022, les salaires dans les PME et les très petites entreprises (TPE) ont augmenté de 3,1%. C'est le chiffre auquel est arrivé le cercle Perspectives, qui regroupe 17 cabinets d'expertise comptable, après l'analyse de plus de 430.000 bulletins de paie avec l'aide du cabinet d'études Init.

Un « alignement progressif sur les salaires franciliens »

On peut noter déjà que la hausse moyenne des salaires non-cadres, soit 3,14%, a été plus forte que celles des cadres, à 2,76%. « Habituellement, c'est l'inverse », a relevé dans un entretien à l'AFP Laurent Chapart, président du cercle Perspectives. « Traditionnellement dans les entreprises, on augmentait beaucoup plus les hauts salaires que les bas salaires ». Par ailleurs, les augmentations ont aussi été légèrement plus fortes pour les femmes (3,16%) que pour les hommes (3,05%), ce qui constitue un « potentiel rattrapage » selon les cabinets d'expertise comptable, les salaires des femmes étant en moyenne moins élevés que ceux des hommes. Autre enseignement, on assiste, selon les experts comptables, à un « alignement progressif sur les salaires franciliens ». Ainsi les PME/TPE des Hauts-de-France (3,23%), d'Auvergne-Rhône-Alpes (3,20%), des Pays de la Loire (3,22%), de Bretagne (3,17%) et de Nouvelle-Aquitaine (3,17%) enregistrent des hausses de salaires plus fortes que celles d'Ile-de-France (2,99%).

 L'hébergement-restauration, le secteur le plus généreux

« Sur toute la zone atlantique, il y a beaucoup d'entreprises de la restauration et de l'hôtellerie, ce qui doit contribuer mécaniquement » à une hausse plus forte des salaires dans ces régions ». En effet, le secteur « l'hébergement restauration » arrive en tête avec 5,23% de hausse salariale sur la période, suivi par le secteur transport et entreposage (3,68%). En queue de peloton, on trouve l'enseignement (2,55%), ainsi que le secteur santé humaine et action sociale (2,4%). Ce niveau de hausse des salaires correspond à peu près à celui de l'inflation constatée au début de l'année 2022, mais la hausse des prix s'est, depuis, fortement accélérée, à 6,2% sur un an en octobre.

Zoom - Avec l'inflation, certains Français peinent à conserver une alimentation saine

L'inflation, en particulier celle sur les produits alimentaires (+12% sur un an en octobre, selon l'Insee), risque de dégrader la qualité de l'alimentation des Français. Nicole Darmon, directrice de recherche à l'Inrae (Institut national de recherche pour l'agriculture, l'alimentation et l'environnement), s'inquiète surtout d'une baisse de consommation des fruits et légumes, essentiels pour une alimentation équilibrée mais qui « deviennent tous chers » (+33,9% en octobre sur un an pour les légumes frais).  L'experte en nutrition explique que cette catégorie d'aliments constitue depuis longtemps le véritable marqueur « du statut socio-économique » des consommateurs - celle qui passe le plus souvent à la trappe chez les moins aisés-, « et pas la viande comme on pourrait penser ». Mais que cela risque de « s'accroître » avec l'inflation. « Quand on est soumis à de fortes contraintes budgétaires, on va plutôt s'orienter vers des sources de calories pas chères comme les féculents raffinés - pâtes, riz, pain blanc- et les produits gras et sucrés », affirme-t-elle, au risque de ne pas apporter tous les « nutriments protecteurs » - fibres, vitamines, minéraux d'acides gras essentiels- dont le corps a besoin.

(Avec AFP)

Commentaires 3
à écrit le 16/11/2022 à 19:19
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Quelle foutaise 3,14% de pas grand-chose cela fait toujours moins que 2,76% de trois voir 5 ou 10 fois plus !!! C'est sûr qu'avec de tels raisonnements colportés par les médias la situation de l'emploi va s'améliorer !!! Mais comment un médias éco...

à écrit le 16/11/2022 à 8:48
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Même si la hausse des salaires des non-cadres est supérieure à celle des cadres, elle reste largement inférieure à l'inflation globale en France. Et elle est infime si on la compare à l'inflation des produits alimentaires. Par ailleurs, les non-cadre...

le 16/11/2022 à 9:33
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Ce qu'on n'a pas le courage de dire sur nos medias est que il serait souhaitable que les salaires augmentent moins que l'inflation, vu qu'une bonne moitié de cette inflation est causé par des biens importés (il suffit de voir notre déficit commercial...

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