Émeutes : dégradations, pillages... « On sera au-dessus d'un milliard d'euros » de dégâts (Florence Lustman, France Assureurs)

Par Pauline Chateau  |   |  380  mots
La difficulté n'est pas tellement sur les gens qui sont assurés, mais sur les 50% d'entreprises qui ne sont pas couvertes sur les pertes d'exploitation », nuance Thierry Martel de Groupama. (Crédits : DR)
RENCONTRES ÉCONOMIQUES D'AIX-EN-PROVENCE. La Tribune reçoit en direct de son studio en plein air les décideurs économiques et politiques pendant les trois jours des Rencontres d'Aix, le Davos provençal. Ce dimanche, Florence Lustman, présidente de France Assureurs, et Thierry Martel, directeur général de Groupama, ont dressé un premier bilan partiel des dégradations provoquées par les émeutes urbaines consécutives à la mort de Nahel, le 27 juin dernier. La facture devrait être extrêmement salée.

Commissariats, écoles, commerces, entreprises... La liste des établissements dégradés et pillés dans le cadre des émeutes urbaines, consécutives à la mort de Nahel (17 ans), tué par un policier lors d'un contrôle routier à Nanterre (Hauts-de-Seine) est longue.

Invitée de La Tribune ce dimanche, à l'occasion des Rencontres économiques d'Aix-en-Provence, la présidente de France Assureurs, Florence Lustman, a rappelé qu'un premier bilan avait fait état de 5.800 sinistres déclarés par des particuliers ou des professionnels. Le coût ? 280 millions d'euros. A titre de comparaison, après plusieurs semaines d'émeutes en 2005, la facture s'était élevée à 204 millions pour les assureurs.

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 « Je pense qu'on sera au-delà d'un milliard d'euros de dégâts », a avancé Florence Lustman, reprenant la récente estimation du Medef.

« La marée est en train de monter »

Un constat également partagé par Thierry Martel, directeur général de Groupama, également présent sur notre plateau. « Pour nous, le montant des déclarations de sinistres a été multiplié par trois, a-t-il témoigné, indiquant que « 80% des sinistres » concernent les dégradations de biens publics. On voit que la marée est en train de monter, et que nous avons une image très floue. » Pour rappel, le délai de déclaration de sinistre a été porté à trente jours, contre cinq jusqu'à présent.

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Vendredi dernier, le ministre de l'Economie, Bruno Le Maire, a appelé les assureurs à se « comporter de manière exceptionnelle », les enjoignant une nouvelle fois d'indemniser « rapidement » et « à la hauteur du préjudice subi » les commerçants touchés par les récentes émeutes.

« La difficulté n'est pas tellement sur les gens qui sont assurés, mais sur les 50% d'entreprises qui ne sont pas couvertes sur les pertes d'exploitation », nuance Thierry Martel de Groupama.

« Nous invitons nos membres à regarder au cas par cas (la situation des petits commerçants indépendants qui ont été les plus touchés) pour l'application des franchises »a complété Florence Lustman de France Assureurs. Ensuite, c'est décliné entreprise par entreprise. » Selon le gouvernement, plus de 1.000 commerces ont été directement touchés par les émeutes.

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