Evasion fiscale : le Conseil d'Etat suspend le registre en ligne des trusts

Accessible au public depuis le 30 juin, le registre, qui liste des bénéficiaires effectifs des trusts dont le public ne connaît pas les propriétaires, a été créé à la suite du scandale des Panama Papers.
"L'exécution du décret du 10 mai 2016 a (...) été provisoirement suspendue dans l'attente de la réponse du Conseil constitutionnel, et du jugement par le Conseil d'État sur le fond de l'affaire", indique dans un communiqué le Conseil d'Etat.

Le Conseil d'Etat a suspendu vendredi dans une ordonnance l'exécution du décret instituant un registre en ligne des trusts "ayant des conséquences fiscales en France", renvoyant au Conseil constitutionnel la question de la conformité de la création de ce registre public.

Les trusts sont des structures juridiques permettant à des personnes physiques ou des sociétés de transférer des actifs à une personne de confiance qui les gérera selon les consignes qui lui seront données. Ces montages peuvent permettre de dissimuler l'identité des véritables ayants-droit.

Conséquence de l'affaire des Panama Papers, ce registre accessible au public depuis le 30 juin liste les bénéficiaires effectifs des 16.000 trusts "dont le public ne connaît pas les propriétaires ou les bénéficiaires". Cette liste "permettra de connaître exactement qui est derrière toute entité de quelque nature juridique que ce soit et permettra à tout le monde d'y accéder", avait expliqué Michel Sapin, le ministre des Finances lors de sa création.

Potentielle divulgation des intentions testamentaires

"L'exécution du décret du 10 mai 2016 a (...) été provisoirement suspendue dans l'attente de la réponse du Conseil constitutionnel, et du jugement par le Conseil d'État sur le fond de l'affaire", indique dans un communiqué le Conseil d'Etat.

Ce dernier avait été saisi par "une ressortissante américaine ayant sa résidence fiscale en France, et ayant à ce titre déclaré à l'administration française les trusts qu'elle a constitués dans son pays d'origine en vue de sa succession à venir", selon le communiqué.

"Le juge des référés a estimé que la nature des informations personnelles accessibles via ce registre et le caractère public de celui-ci pouvaient conduire à la divulgation des intentions testamentaires de l'intéressée, en exposant celle-ci à diverses pressions", ajoute le communiqué.

(Avec AFP)

Commentaires 3
à écrit le 25/07/2016 à 16:33
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Etat de droit à tendance néo collectiviste affirmée et marxisation de la société de manière si possible dissimulée. Celà va bien avec "république bananière" ou dans un genre plus adapté à "république socialiste...".à vocation totalitaire et prétendu...

à écrit le 23/07/2016 à 21:44
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Quelqu'un qui parlent de bénéficiaire effective pour un Trust, n'a pas compris comment fonctionne un trust. Combien cela coûte au contribuable.

à écrit le 23/07/2016 à 11:03
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Soit, impunité et trafics accordés aux plus aisés...

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