"Gilets jaunes" en marche contre les violences policières, mobilisation en baisse

En pleine polémique sur l'utilisation des LBD, 58.600 "gilets jaunes" ont défilé à nouveau samedi à travers la France, selon les chiffres du ministère de l'Intérieur, un chiffre en baisse par rapport aux 69.000 de l'Acte 11. A Paris, 13.800 personnes ont participé au cortège, selon un comptage réalisé par le cabinet Occurence pour un collectif de medias dont l'AFP, 10.500 selon la police.
(Crédits : STEPHANE MAHE)

Au lendemain de la décision du Conseil d'Etat de maintenir l'usage des lanceurs de balle de défense (LBD) dans les manifestations, une "grande marche des blessés" s'est élancée vers midi à Paris, pour l'acte 12 du mouvement lancé il y a deux mois et demi. Parties depuis la place Félix-Eboué à Paris (XIIe), plusieurs milliers de personnes ont d'abord rallié dans le calme la place de la République en milieu d'après-midi derrière des banderoles réclamant l'interdiction des grenades et des LBD et un kaléidoscope de visages tuméfiés. 13.800 personnes ont participé au cortège, selon un comptage réalisé par le cabinet Occurence pour un collectif de medias dont l'AFP, 10.500 selon la police (contre 4000 pour l'Acte 11).

Emblème des manifestants blessés, le "gilet jaune" Jérôme Rodrigues, gravement touché à l'oeil droit samedi dernier, a été acclamé à chacune de ses apparitions. "Jérôme courage. Jérôme on t'aime. Jérôme on est avec toi", ont scandé des manifestants, selon l'AFP. D'autres figures du mouvement, notamment Eric Drouet et Maxime Nicolle, ont également participé à la marche. "C'est intolérable, inacceptable. Ce sont des blessures qui mutilent, qui détruisent des vies alors que nous ne sommes des pacifistes", a affirmé Antonio, un des organisateurs de la marche et lui-même blessé par une grenade GLI-F4.

Après un défilé sans heurts, des incidents ont éclaté Boulevard Saint-Martin, aux alentours de la place de la République, où les forces de l'ordre ont fait usage de lacrymogènes et de canon à eau pour maintenir à distance des manifestants qui leur lançaient des projectiles, a constaté une journaliste de l'AFP. Des affrontements épars se sont ensuite poursuivis place de la République dans un épais nuage de lacrymogène, où du matériel urbain a été incendié et où des manifestants ont été interpellés.

Saisi en urgence d'une demande d'interdiction du LBD, le Conseil d'Etat avait estimé vendredi que le risque de violences dans les manifestations rendait "nécessaire de permettre aux forces de l'ordre de recourir" à cette arme controversée. Le ministre de l'Intérieur Christophe Castaner a reconnu que cette arme --utilisée plus de 9.200 fois depuis le début de la contestation-- pouvait "blesser" et a promis de sanctionner "les abus" mais il en a défendu l'utilisation "pour faire face aux émeutiers".

Au niveau national, 58.600 "gilets jaunes" ont défilé samedi à travers la France, selon les chiffres du ministère de l'Intérieur, un chiffre en baisse par rapport aux 69.000 de l'Acte 11 régulièrement contestés par les "gilets jaunes" qui accusent le gouvernement de minorer la mobilisation.

Ce samedi, les manifestants avaient également appelé à se mobiliser en masse à Valence, où le président Emmanuel Macron s'était rendu la semaine dernière pour le grand débat national. Quelque 5.400 manifestants ont défilé dans une ambiance bon enfant dans la ville où des mesures de sécurité exceptionnelles avaient été prises. Selon la préfecture, 18 personnes y ont été interpellées et "une centaine d'armes blanches ou par destination" saisies.

A Toulouse, autre place forte du mouvement, plusieurs milliers de personnes ont défilé. Des marches ont également eu lieu à Lille (1.400 personnes selon la police, 2.000 selon les organisateurs), Caen (1.400 selon la préfecture), Tours (2.000, selon une source policière), Chateauroux (1.300, selon la préfecture), Auxerre ou Lyon. Dans chacune des ces villes, les manifestants arboraient cache-œil, bandages et faux-sang

Commentaires 20
à écrit le 03/02/2019 à 19:24
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Un pouvoir faible a toujours tendance à trop usé de la violence, quand on a pas de puissance politique on a les matraques.

à écrit le 03/02/2019 à 12:49
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en Allemagne les gilets jaunes ont manifesté à STUTTGART contre l'interdiction des vieux diesel il n'y a eu aucun blessé ce qui prouve qu'en France le pouvoir cherche à pourrir le mouvement par la violence

le 03/02/2019 à 20:53
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Y avait-il des casseurs parmi les gilets jaunes en Allemagne ?

à écrit le 03/02/2019 à 11:34
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article7 :traite de rome ratifier par la France .macron et castaner sont passible de la cour pénales internationales/ ILSDEVRONS RENDRE DES COMPTES TOT OU TARD??? ///video vue sur youtub/// de gorgia Pouliquen:::

à écrit le 03/02/2019 à 11:30
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nuance ! une marche a l encontre les donneurs d ordre..tres suivie partout en FRANCE . ( qui dit se qui lui plait entend ce qui ne lui plait pas ! )

à écrit le 03/02/2019 à 11:29
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nuance ! une marche a l encontre les donneurs d ordre..tres suivie partout en FRANCE . ( qui dit se qui lui plait entend ce qui ne lui plait pas ! )

à écrit le 03/02/2019 à 11:21
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Combien de violences envers les seniors du genre tu mets ton gilet jaune sur ton tableau de bord ou tu raque un billet de 10

à écrit le 03/02/2019 à 10:44
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Macron est un rot d'enfant, il doit retourner à la crèche ! je répète, Macron est un rot d'enfant, il doit retourner à la crèche !

à écrit le 03/02/2019 à 10:35
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Je me demande si nous n'avons pas atteint le point où le nombre de policiers déployés dépasse le nombre de manifestants...

à écrit le 03/02/2019 à 10:30
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Les gilets jaunes progressent sur la voie de la sagesse : ils ont des casques, maintenant. C'est la première fois qu'on les voit faire preuve de cohérence : ce sont eux qui on déclenché ce cycle de violence.

à écrit le 03/02/2019 à 9:39
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A quand une marche des forces de l'ordre contre les violences des gilets jaunes !

à écrit le 03/02/2019 à 8:00
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Violence et contre violence devient le thème majeur des gilets jaunes, le seul susceptible de les unir. Les Français ne sauront jamais quelles revendications ils portent, excepté des généralités politiques sans contenu concret. Demander la démission ...

à écrit le 03/02/2019 à 7:18
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Si les manifestants étaient raisonnables il n'y aurait pas de blessés. Les flics doivent maintenir l'ordre et ils doivent avoir ce qu'il faut. Qui sème le vent récolte la tempête. Aucune compassion pour les manifestants blessés

à écrit le 02/02/2019 à 21:49
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Merci aux collectif medias d'avoir effectué un comptage PROPRE et HONNETE 13800 : 10 500 = 31,4 % d'écart plus élevé que les mensonges de Castaner ce qui donne un chiffre réel de 58 600 x 1.314 = 77 000 Gilets jaunes qui ont défilé le 2 février...

le 03/02/2019 à 10:30
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Moi je constate que les chiffres "police" et les chiffres "occurrence" sont, comme d'habitude, du même ordre de grandeur (là où souvent les organisateurs annoncent des chiffres 3 à 10 fois plus élevés que la réalité).

le 03/02/2019 à 12:28
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Les seuls chiffres "officiels" des gilets jaunes sont une tentative maison plus ou moins empirique, le "nombre jaune". Pour l'acte 12: Le nombre jaune est 73 367 manifestants (58 500 castaner, 77 000 extrap. Occurence ). Pour l'acte 11: 123 151...

à écrit le 02/02/2019 à 21:17
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Que le pouvoir veuille continuer dans l'erreur et les JG sortiront en masse et non chacun leur tour sous forme de relève!

à écrit le 02/02/2019 à 20:16
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il y a 4 fois plus de manifestants à Paris cette semaine que la semaine dernière et il y aurait 11 000 manifestants en moins en France?.... Au passage les chiffres de "occurences" sont 30% plus élevés que ceux de la police. En redressant les chif...

le 03/02/2019 à 11:54
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Mais quand comprendrez vous que 60 ou 80 000...ça reste peanuts dans un pays où il y a 8 à 9 millions de pauvres, 4 à 5 millions de chômeurs, et 45,5 millions d'électeurs ?! Le nombre de GJ est ridiculement faible, on est très loin des grandes mob...

à écrit le 02/02/2019 à 20:00
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Une fois de plus les chiffres officiels de manifestants à Paris sont proches de ceux d'Occurrence, espérons que pour tout mouvement social à venir de tels comptages pourront être faits. Encore de la casse et des heurts, c'est consternant. Dans le mêm...

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