ECM Technologies passe du four au solaire

Spécialiste des fours industriels et de la cémentation basse pression, ECM Technologies fabrique aussi des cellules photovoltaïques en silicium pour les panneaux solaires.
Laurent Pelissier, PDG d'ECM Technologies.
Laurent Pelissier, PDG d'ECM Technologies. (Crédits : DR)

Le processus de cémentation basse pression est réalisé dans un four sous vide qui utilise des hydrocarbures gazeux à très basse pression et à température élevée. Il a été mis au point dans les années 80 et il est employé principalement dans l'industrie automobile. Ce procédé possède comme avantage d'utiliser des fours à parois froides, ce qui permet de l'installer au cœur des chaînes de montage, pour les boîtes de vitesse par exemple. Le procédé est aussi plus favorable aux normes environnementales grâce à une diminution importante des rejets de CO2 et chimiques nocifs.

La cémentation basse pression, c'est la spécialité d'ECM Technologies installée à Grenoble. « C'est une vraie rupture technologique. Tous les constructeurs automobiles du monde et leurs sous-traitants sont nos clients » se félicite le pdg Laurent Pelissier, qui a déposé les brevets à la fois pour le processus et pour le four. « La R&D est vraiment l'ADN du groupe. Nous sommes organisés en business unit qui ont chacune leur cellule de recherche et développement » décrit Laurent Pelissier. La PME créée en 1928 fabrique toujours en France mais vend plus de 80 % de ses équipements à l'export en Chine, aux États-Unis, à Singapour, en Inde ou en Allemagne, des pays où l'ETI de 370 personnes qui réalise 90 millions d'euros de chiffres d'affaires a ouvert des bureaux. ECM Technologies a noué un partenariat de recherche et développement avec la filiale Ines (Institut National des Energies Solaires) du CEA autour du traitement du silicium pour les cellules photovoltaïques.

La French Fab pour attirer les talents

C'est sa filiale ECM Greentech qui a développé un procédé unique et breveté de cristallisation du silicium nommé CrystalMax, que l'ETI commercialise en Chine, numéro un mondial des panneaux solaires, mais aussi en France chez Photowatt, une filiale d'EDF. « En 1990, nous avons vendu nos premiers fours pour la cristallisation du silicium à l'ancêtre de Photowatt, et quand le photovoltaïque s'est développé, nous avons créé une entité autour de ce savoir-faire » évoque Laurent Pelissier.

De son côté, Semco (rachetée il y a deux ans et demi et basée à Montpellier) transforme les plaquettes de silicium en cellules photovoltaïques grâce à une gamme de fours dédiés à cette activité. Pour le pdg d'ECM Technologies, la French Fab aide les entreprises industrielles à attirer les talents. « Pour moi c'est vraiment le sujet majeur. Avec les annonces de plans sociaux de ces dernières années, les parents disaient à leurs enfants « c'est là où il ne faut pas aller travailler ». Mais ce n'est plus le cas. Il existe de vraies opportunités dans l'industrie » estime Laurent Pelissier, qui a organisé dans ses locaux la première réunion de la French Fab dans l'Isère. Une manière d'impliquer les équipes et de fédérer les industriels de la région. Pour fêter les dix ans de la reprise de l'entreprise par la famille Pelissier en 2009 le pdg a invité les salariés et leur famille pour présenter l'entreprise et montrer l'intérêt à travailler dans l'industrie.

Doubler le chiffre d'affaires

« Les enfants s'orientent à partir de la seconde. A nous de prêcher la bonne parole pour qu'ils se dirigent vers des métiers techniques » pense le pdg d'ECM Technologies, qui a du mal à trouver des techniciens prêts à partir travailler à l'étranger une bonne partie de l'année. Même difficulté pour les chaudronniers et soudeurs alors que, selon lui, « la rémunération est du même niveau que celle d'un technicien de bureau d'études ».

Après deux achats d'entreprises lors des cinq dernières années, ECM Technologies va poursuivre ses efforts pour commercialiser les produits de toutes ses business units à l'étranger et pas uniquement son produit vedette, les fours à cémentation basse pression. Son objectif ambitieux : doubler le chiffre d'affaires d'ici cinq ans. Créée en 1984 par le père de l'actuel pdg, la PME devenue ETI a changé d'actionnariat, avant que Laurent Pelissier ne reprenne l'entreprise alors en difficulté. Bpifrance est entrée dans le capital en 2014, « un très bon partenariat, avec un accompagnement, un financement de la R&D et des garanties à l'export » apprécie le pdg, dont la société a intégré l'accélérateur ETI. « Ça nous permet de partager avec des entreprises d'autres secteurs qui ont les mêmes problématiques que nous. Et les formations délivrés par cet accélérateur sont assurées par des gens très performants et compétents » conclut Laurent Pelissier.

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