Tra-C Industrie, à la pointe du soudage de métaux

Leader dans le procédé industriel du soudage de métaux par friction malaxage, Tra-C mise sur l’innovation et la formation pour se développer.
Bruno Voland, CEO du groupe Tra-C.
Bruno Voland, CEO du groupe Tra-C. (Crédits : DR)

C'est en 2001 que Bruno Voland, fils et petit-fils de métallo des chantiers navals de Saint-Nazaire, crée Tra-C Industrie, une PME qui emploie une centaine de personnes et réalise 13 millions d'euros de chiffre d'affaires dans la petite commune des Olmes dans le Rhône. Ce compagnon du Tour de France en chaudronnerie a d'abord travaillé dans des grands groupes en France et à l'étranger avant de se lancer dans l'aventure entrepreneuriale. « Mon idée a été d'amener plus de services pour ne pas être un simple sous-traitant » explique Bruno Voland. C'est pourquoi la PME propose des solutions complètes : études préalables à la conception d'un système ou d'une machine, réalisation et fabrication en interne, installation chez le client et formation des opérateurs.

L'innovation est au  cœur de l'activité de l'entreprise qui possède son bureau d'études intégré. La PME travaille sur des systèmes de manipulation de drones marins, elle fabrique des machines sur mesure et des outils spécifiques, et elle a surtout développé depuis 2009 une expertise dans le domaine du procédé de soudage par friction malaxage (FSW pour Friction Stir Welding) inventé en 1992 en Angleterre. Une technique qui consiste à assembler deux pièces en les amenant à un état pâteux grâce à un pion en rotation. Avantages : un procédé propre sans émission de fumées et des coûts d'outillage et de consommation énergétique réduits. Le FSW permet également de souder ensemble deux matériaux aux caractéristiques différentes, comme l'aluminium et l'acier. Une technologie qui joue un rôle de plus en plus important dans la fabrication industrielle dans des secteurs comme l'aéronautique, le ferroviaire, l'automobile, la construction navale, l'énergie, la défense, etc. « Nous avons fait le choix d'investir fortement, avec la plus grosse capacité de soudage FSW en Europe, l'embauche de deux doctorants et d'un ingénieur soudeur » détaille Bruno Voland.

La French Fab, levier de motivation interne

Une manière de se différencier qui lui a permis de séduire des grands groupes comme Thalès, Renault ou Safran. Tra-C Industrie a par exemple été la première entreprise à souder avec ce procédé les bacs à batteries de la Zoé électrique de Renault. « Depuis 2015, ces investissements représentaient un centre de coût, mais ils sont devenus un centre de profit » se félicite l'ancien compagnon du Tour de France.

Depuis qu'il a goûté à l'apprentissage dans sa jeunesse, le pdg de Tra-C croit beaucoup à la formation continue, au point d'avoir ouvert en 2010 son propre centre intégré à Clermont-Ferrand avec une vingtaine de formateurs qui interviennent sur les métiers du travail des métaux. « C'est un moyen d'être plus attractif pour valoriser nos métiers, car il existe aussi une compétition interne entre les différentes activités industrielles » analyse Bruno Voland, qui est par ailleurs très satisfait que « tout le monde en ce moment parle de l'industrie : au gouvernement, dans les régions ou par le biais de collectif de la French Fab. Il faut vraiment surfer sur cette vague ».

Durant le dernier salon Global Industrie à Lyon, Bruno Voland a participé aux événements French Fab en organisant des rencontres avec des étudiants. Pour lui, le mouvement est aussi un levier de motivation interne grâce à la dynamique impulsée par la French Fab. Bpifrance a aidé la PME du Beaujolais dès 2008 en lui conférant le label Excellence et ses services d'accompagnement pour la prospection internationale, la stratégie, le lean management, etc. La banque publique d'investissement lui a aussi accordé des prêts et des garanties. Toujours en phase de croissance, Tra-C Industrie s'apprête à construire un nouveau bâtiment de 3000 m2 pour un coût de 2 millions d'euros, et reste en veille sur la croissance externe. « Nous cherchons à atteindre une taille critique d'environ 20 millions d'euros » précise le pdg. La PME ne possède pas encore de bureaux à l'étranger mais envoie ses techniciens en Allemagne et Belgique, et fait de la formation et de l'assistance technique en Asie et Afrique.

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