L'enjeu géopolitique du climat, du Pacifique à la France...

POLITISCOPE. Dans le Pacifique, dans l'indifférence générale, l'État du Tuvalu, mais aussi Kiribati, Vanuatu et les îles Marshall risquent de disparaître d'ici 2100. Comment sauver leurs habitants, leurs cultures, et leur histoire ? Un impératif moral et géopolitique à ce jour sans réponse. Y compris pour la France, puissance Pacifique en première ligne.
Marc Endeweld
(Crédits : DR)

Dans l'histoire humaine, les petites choses ont parfois bouleversé le monde. Le 18 mai dernier, une rencontre organisée dans les locaux parisiens de l'université américaine Columbia fait partie de ces petites choses. Intitulée sobrement « Culture et patrimoine face à une menace existentielle », elle avait pour objet le fait de « soutenir les îles de l'atoll du Pacifique qui se retrouvent confrontées à la crise climatique ».

Co-organisée par le « Global Centre for Climate Mobility » (le centre mondial de la mobilité climatique), une entité de l'ONU qui lutte contre les migrations et les déplacements forcés par le climat et qui est soutenue par la Banque mondiale, cette rencontre a surtout permis à plusieurs représentants du micro État du Tuvalu, un archipel polynésien constitué de neufs atolls situés dans l'ouest du Pacifique Sud, de pouvoir s'exprimer. Parmi eux, le diplomate Samuelu Laloniu ainsi que Grace Malie, la déléguée à la jeunesse du Tuvalu. Car ce pays de 12 000 habitants, une monarchie parlementaire qui fait partie du Commonwealth britannique, sera l'un des premiers à subir la montée des eaux dû au réchauffement climatique. Dans quelques décennies (d'ici 2050 au plus tard), l'archipel du Tuvalu risque tout simplement d'être rayé de la carte !

Ce ne sont pas les seuls. Dans le Pacifique, c'est près de 2,3 millions d'habitants répartis dans 25.000 îles, qui vont se retrouver face à ce risque existentiel de la montée des eaux. À travers le monde, des millions d'autres sont concernés, ceux installés dans les communautés côtières et les villes de faible altitude. L'incertitude porte sur la vitesse du processus. Cette réalité future que les pays développés préfèrent souvent ignorer va pourtant provoquer des chocs géopolitiques. Alors que tous les regards sont portés depuis des mois sur la guerre en Ukraine et ses conséquences économiques, il serait bon de ne pas oublier l'enjeu géopolitique du climat. « À la fin du siècle, le réchauffement climatique provoquera une marée de gens déplacés à une échelle qu'il est difficile à imaginer », rappelle Kamal Amakrane, le patron du centre mondial de la mobilité climatique.

Dans le Pacifique, l'État du Tuvalu n'est pas le seul à être concerné par une submersion complète : Kiribati, Vanuatu et les îles Marshall risquent également de disparaître d'ici 2100. « Ces pays doivent trouver des solutions pour sauver leurs habitants, leurs cultures, et leur histoire avant d'être engloutis entièrement », explique également Amakrane. Cette figure des Nations Unies mesure les difficultés à venir : « C'est une situation sans précédent (...) et c'est un impératif moral de sauver ces populations ».

Dans une récente tribune publiée dans le Time magazine, Natano, le Premier ministre du Tuvalu se fait lui aussi solennel : « Dans quelque temps, nous allons devoir abandonner l'océan, la terre et le ciel qui ont forgé nos cultures et nos identités ». Pris dans le court terme, nos responsables politiques n'ont pas l'air d'avoir pris totalement conscience des bouleversements à venir, tant d'un point de vue sécuritaire, qu'en termes de ressources en eau, et le maintien d'une agriculture. Et concernant ce dernier secteur, la France n'est peut être pas encore totalement prête à affronter les bouleversements climatiques à venir.

Marc Endeweld.

Marc Endeweld
Commentaire 1
à écrit le 28/05/2023 à 6:52
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Bien vu. Si nous n'avions pas que des larbins à la tête de notre pays totalement faibles car entièrement soumis à des psychopathes à la cupidité illimitée ça fait belle lurette qu'en effet nous aurions du nous occuper de nos responsabilités sur le pa...

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