La crainte d'une seconde vague menace la reprise économique

Avec la multiplication des foyers de contamination et des mesures d'endiguement ces derniers jours, les craintes d'une seconde vague planent sur l'économie tricolore. Ce nouveau choc enfoncerait l'activité dans une récession encore plus violente, estimée à -16% selon la Banque de France et -14% selon l'OCDE pour 2020.
Grégoire Normand
Pour la France, le tableau dressé par les experts est très sombre. Parmi les pays développés, l'économie tricolore serait la plus frappée après l'Espagne avec un perte de produit intérieur brut colossale. La chute du PIB est évaluée à -14,1% contre -11,4% dans le scénario d'une vague unique sans nouvelle mesure de confinement, soit une perte supplémentaire de 2,7% du PIB.
Pour la France, le tableau dressé par les experts est très sombre. Parmi les pays développés, l'économie tricolore serait la plus frappée après l'Espagne avec un perte de produit intérieur brut colossale. La chute du PIB est évaluée à -14,1% contre -11,4% dans le scénario d'une vague unique sans nouvelle mesure de confinement, soit une perte supplémentaire de 2,7% du PIB. (Crédits : Reuters)

Le spectre d'une seconde vague épidémique s'amplifie. Depuis le week-end dernier, les rassemblements de plus de 10 personnes à Paris sont interdits si les gestes barrières ne peuvent pas être assurés. Les zones de port du masque obligatoire ont été étendues et le nombre de personnes testées positives augmente régulièrement sur le territoire français. Au ministère du Travail, les craintes se multiplient également. Les syndicats et les représentants du patronat doivent être reçus rue de Grenelle ce mardi 18 août en présence des ministres Elizabeth Borne et Olivier Véran. Face à une possible nouvelle vague, les entreprises pourraient rendre obligatoire le port du masque dans les prochains jours. Sur le plan économique, la résurgence de cette maladie infectieuse serait catastrophique selon les scénarios établis par plusieurs organismes. Lors d'un point presse à la fin du mois de juin, l'économiste de l'Insee Julien Pouget rappelait que "à très court terme, c'est l'évolution de la situation sanitaire qui conditionne la vitesse de reprise de l'économie. C'est la crise sanitaire qui a précipité l'économie dans la crise. C'est le reflux de l'épidémie qui permet de repartir".

> Lire aussi : L'exécutif va proposer de nouvelles règles sanitaires en entreprise

Le scénario noir de l'OCDE pour la France

Au mois de juin, les économistes de l'organisation internationale ont planché sur plusieurs scénarios. Pour la France, le tableau dressé par les experts est très sombre. Parmi les pays développés, l'économie tricolore serait la plus frappée après l'Espagne avec un perte de produit intérieur brut colossale. La chute du PIB est évaluée à -14,1% contre -11,4% dans le scénario d'une vague unique sans nouvelle mesure de confinement, soit une perte supplémentaire de 2,7% du PIB. La mise en oeuvre de nouvelles mesures de confinement sur l'ensemble du territoire plomberait clairement le rebond économique avec un rattrapage repoussé à plusieurs années et des pertes substantielles de revenus pour les ménages et les entreprises. De leur côté, les économistes de la Banque de France estiment que le PIB pourrait chuter à -16% en 2020 selon leur scénario le plus sévère. A l'échelle de l'Europe, l'Espagne, la France et l'Italie font partie des trois pays les plus touchés par la récession économique d'après la plupart des organismes de statistiques. Une nouvelle flambée de la propagation du virus aurait des répercussions dramatiques à l'automne.

Une chute vertigineuse de la demande intérieure

La mise sous cloche de l'économie hexagonale pendant huit semaines a provoqué une brutale et soudaine chute de la demande intérieure. Beaucoup de secteurs ont été mis à l'arrêt du jour au lendemain sans vraiment de perspectives claires sur la durée et les conditions de déconfinement. Dans ce contexte d'incertitude, la demande domestique, moteur traditionnel de l'économie, pourrait lourdement pâtir d'une seconde vague. Dans le scénario d'un double choc, elle pourrait reculer de -14,4% contre -11,5% dans un scénario à choc unique. La plupart des facteurs contribuant à la demande (investissements privés et publics, consommation des ménages) seraient affectés.

Un chômage au sommet

Même s'il est encore tôt pour mesure l'ampleur des dégâts sur le marché du travail, les premiers indicateurs concernant le premier semestre sont spectaculaires. Ainsi, plus de 600.000 postes auraient été détruits malgré la mise en œuvre des mesures de chômage partiel et des prêts garantis par l'Etat. Sur l'année, les économistes de l'OCDE tablent sur une augmentation du taux de chômage à 11% avec une vague unique et 11,3% dans le pire des scénarios.

Une hausse plus importante du chômage pourrait entraîner une spirale récessive redoutable. En effet, l'augmentation du chômage devrait réduire les revenus de milliers de familles affectant en parallèle la consommation, les revenus et l'investissement des entreprises. Surtout, les personnes en situation d'instabilité professionnelle ont été les plus touchées par ce repli violent de l'activité. Les salariés en CDD, en contrat de travail temporaire ou les saisonniers figurent parmi les premières victimes de la crise. A cela s'ajoutent les licenciements des grands groupes (Renaults, Airbus, Air France) annoncés depuis plusieurs mois.

Un plan de relance fin août

Le gouvernement continue de peaufiner son plan de relance pour la fin de l'été. Dans une récente interview accordée au quotidien Sud-Ouest, le ministre de l'Economie Bruno Le Maire a esquissé quelques détails de la stratégie de l'exécutif. Il affirme que ce plan bénéficiera "à tous les Français et en particulier à ceux qui cherchent un emploi. La transition écologique en sera le fer de lance. Ce qui suppose des investissements dans la rénovation thermique des bâtiments, dans la décarbonation de l'industrie, dans les nouvelles technologies". Le locataire de Bercy devrait également privilégier une politique économique de l'offre favorable d'abord aux entreprises. En effet, il a promis qu'il n'augmenterait pas les impôts et travaille sur une baisse des cotisations pour les salaires inférieurs à 1,6 SMIC. Cette politique de réduction des coûts pourrait s'avérer inefficace si la propagation du virus s'amplifie à l'automne avec à nouveau un risque de paralysie des entreprises.

> Lire aussi : La reprise de l'économie française s'essouffle déjà

Grégoire Normand
Commentaires 22
à écrit le 19/08/2020 à 13:21
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Avec le binz au Mali , Macron est pris à revers . Sa force Barkhane est aussi efficace que la ligne Maginot ...

à écrit le 19/08/2020 à 9:25
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Le sacrifice de notre jeunesse n'aura une nouvelle fois servi à rien, pire que de l'incompétence, de la perversion.

à écrit le 19/08/2020 à 9:00
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Le gouvernement a commi une erreur Dès le confinement le masque aurait du être obligatoire partout point final. Ça aurait évité une reprise .du covid .. dont si on ne fait rien retrouvera d ici quelques semaines le niveau d avril... Quand au pat...

à écrit le 19/08/2020 à 0:55
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Sur les 22 derniers jours, le nbre moyen de décès constaté ne dépasse pas 11 par j avec des contaminations à 2000 /j et un nbre de décès qui ne semble pas répartir à la hausse ( decorrélation entre les contaminations et les décès). On est dc très lo...

à écrit le 18/08/2020 à 13:33
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Il est urgent d’arrêter les psychoses et d’écouter les caprices des élites mondiaux et mettre toutes les populations au travail avec le masque . Il faut arrêter de croire que les humains seront plus heureux avec 100% de télétravail et en limitant l...

à écrit le 18/08/2020 à 13:21
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Qu'entend on par violent, en temps de guerre des millions de personnes meurent, tout est rasé villes et campagnes, tout est pollué, les épidémies explosent... N' y a t il pas moyen d'agir sans violence ?

à écrit le 18/08/2020 à 12:33
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Décoder les sujets d’actualités : 1) les doses des vaccins anti grippe ont été doublées 2) les barrières sanitaires sont maintenues J’ai testé les deux tests pour comparer : sanguin et nasale = même résultat ( donc ça marche) l’un est pris en ...

à écrit le 18/08/2020 à 12:03
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qui veut trop prouver ne prouve rien ! manque de savoir pour prévoir et voila la négligence du puy du fou qui accouche d un grand mal pour la responsable de la culture

à écrit le 18/08/2020 à 11:59
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Hélas, les bons français refusant les règles sont seuls responsables...la déchetterie de ma commune stipule PORT DU MASQUE OBLIGATOIRE, et pourtant des familles de 4 ou 5 sans masques viennent sans que les employés sur place ne disent mot. Au superm...

à écrit le 18/08/2020 à 10:51
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"Avec la multiplication des foyers de contamination" Tiens, fini le "cluster" ?

à écrit le 18/08/2020 à 10:27
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Pour en rajouter une couche, la gestion catastrophique de la " pandémie" va dégénérer en une catastrophe économique, sociale, financière, ce qui ne devrait pas manquer de provoquer des troubles en France et plus globalement dans un Monde en surchauff...

à écrit le 18/08/2020 à 10:13
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Entre le covid et la médiocrité de nos politiciens , on peut-être inquiet pour notre économie.

à écrit le 18/08/2020 à 8:39
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Contrairement à l'Allemagne dont l'économie repart, Notre Président ne pense qu'à régler les problèmes du monde alors que le feu brûle dans l'hexagone. Mali, Niger, Liban, Turquie, Ile Maurice, Bielorussie, voilà les chantiers prioritaires de la Fran...

à écrit le 18/08/2020 à 7:28
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Normal puisqu'il n'y a plus de pilote dans l'avion. Tout est fait à l'avenant, à la petite semaine, sous la pression des "experts en sécurité sanitaire". D'un grand n'importe quoi ne peut sortir que du n'importe quoi.

à écrit le 17/08/2020 à 23:02
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Nouvelle vague tricolore!?? Comme si la mondialisation n'existait pas, on nous raconte toujours l'histoire appropriée!!

le 18/08/2020 à 5:58
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C'est normal que le nombre de contaminés augmente puisqu'au moins 60% de la population doit être touchée pour que l'immunité collective soit efficace. Je n'ai vu nul par le ratio de contaminés par nombre de tests, ce qui serait pourtant un indicateur...

à écrit le 17/08/2020 à 22:23
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Normal puisqu'il n'y a plus de pilote dans l'avion. Tout est fait à l'avenant, à la petite semaine, sous la pression des "experts en sécurité sanitaire". D'un grand n'importe quoi ne peut sortir que du n'importe quoi.

à écrit le 17/08/2020 à 20:58
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Lors de la première vague, on a confiné une ou deux semaines trop tard, et on a deconfiné deux ou trois semaines trop tard. Le résultat, c'est qu'on a empêché les gens de s'immuniser, donc le même problème revient, quelques temps après.

à écrit le 17/08/2020 à 20:06
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On a d'abord sacrifié des gens pour l'économie, on a ensuite sacrifié l'économie pour sauver des gens. Résultat, l'économie se vautre et on a plus de morts que si on avait pris des mesures intelligentes et sérieuses.

à écrit le 17/08/2020 à 19:48
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Pour l'instant, il n'y a pas de seconde vague. Il faut arrêter de crier avant d'avoir mal : le fait d'être "contaminé" et "positif au dépistage" ne fait pas le malade. Un peu de maîtrise de soi ne ferait pas de mal : on est déjà au bord du gouffre, e...

le 18/08/2020 à 6:03
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On veut tout simplement relancer l'inflation car c'est un moyen d'obliger l'épargnant à consommer, et le consommateur à emprunter. Le problème de l'inflation est que cela va générer une guerre des monnaies pour faire du dumping économique.

le 18/08/2020 à 10:37
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ca fait au moins 10 ans qu on essaie de relancer l inflation. Jamais reussi car la concurrence etrangere impose de ne pas monter les prix et le chomage massif impose une moderation des salaires. Enfin c est pas tout a fait exact, la politique de l...

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