La France évite la récession et enregistre une croissance meilleure que prévu en fin d'année

Le produit intérieur brut (PIB) de la France devrait croître de 0,2% au dernier trimestre de l'année 2023, a indiqué mercredi la Banque de France, révisant en hausse sa précédente estimation de croissance (0,1%).
Villeroy de Galhau, le Gouverneur de la Banque de France
Villeroy de Galhau, le Gouverneur de la Banque de France (Crédits : BENOIT TESSIER)

Pas de récession en France. Selon la Banque de France, l'économie tricolore a enregistré une croissance de 0,2% au quatrième trimestre. Et échappe à la récession dans la mesure où, après un recul de 0,1% au troisième trimestre, la France n'enchaîne pas deux trimestres consécutifs de baisse du PIB, qui définit récession. Cette croissance en fin d'année provient notamment de la progression des services marchands, indique la Banque de France dans son enquête mensuelle de conjoncture (EMC). La France fait même mieux que prévu dans la mesure où la Banque de France anticipait jusqu'ici une croissance de seulement 0,1% au quatrième trimestre.

« Cette prévision est revue en légère hausse (...) en raison, à la fois, de résultats de l'EMC en décembre meilleurs qu'anticipé par les entreprises le mois dernier et d'un indice de production manufacturier en hausse en novembre », écrit la Banque de France dans son enquête réalisée auprès de 8.500 entreprises.

« L'activité serait portée ce trimestre par les services marchands, grâce notamment à l'information-communication, l'hébergement-restauration et les services aux entreprises. Dans l'industrie manufacturière, la valeur ajoutée rebondirait après la baisse du troisième trimestre », ajoute-t-elle.

Quelle croissance en 2023 ?

L'Institut national de la statistique et des études économiques (Insee), qui table sur une croissance nulle entre octobre et décembre 2023 après un recul de 0,1% du PIB à l'été, doit publier fin janvier une première estimation de la croissance au quatrième trimestre. Si jamais les 0,2% attendus par la Banque de France au quatrième trimestre se confirmaient et que le chiffre de croissance des trois autres trimestres de l'année 2023 n'était pas révisé, la croissance française pour l'ensemble de l'année atteindrait alors 0,9%, a expliqué Olivier Garnier, le chef économiste de la banque centrale. Celle-ci anticipait jusqu'ici une progression annuelle du PIB de 0,8%, comme l'Insee. Le gouvernement parie lui sur une croissance d'1% en 2023, après 2,5% en 2022.

La révision à la hausse de la croissance du 4e trimestre résulte d'une « bonne surprise sur l'activité en décembre », qui a progressé à une vitesse « un peu plus soutenue que ce qui était anticipé » par les chefs d'entreprise, selon Olivier Garnier.

L'embellie pourrait ne pas durer

La banque centrale française prévient toutefois que la petite embellie pourrait ne pas durer.

« En janvier, selon les anticipations des entreprises, l'activité progresserait sur un rythme plus ralenti dans l'industrie et les services, et se contracterait dans le bâtiment », souligne l'EMC. Au rayon positif, en revanche, « l'opinion sur la situation des carnets de commandes dans l'industrie cesse de se dégrader en décembre », note la Banque de France qui précise que « la plupart des secteurs bénéficient de cette dynamique, plus particulièrement visible dans l'aéronautique, dont les carnets de commandes, déjà élevés, progressent significativement ».

« Dans le reste de l'industrie, le niveau des carnets est dans l'ensemble jugé bas », rappelle-t-elle cependant. Sur le front de l'inflation, la modération des prix de vente se poursuit, souligne la BdF, qui pointe une stabilisation des prix des matières premières et une faible progression des prix des produits finis.

« À l'approche de la période des révisions de tarifs de début d'année, la proportion de chefs d'entreprise prévoyant de relever leurs prix en janvier atteint 18% dans l'industrie, à comparer à 34% en janvier 2023 », dit-elle.

Pour 2024, Bruno Le Maire a indiqu lundi que la croissance serait positive, sans donner de chiffre alors que le gouvernement tablait jusqu'ici sur une croissance de 1,4%. Un objectif difficile à tenir. En fin d'année dernière, la Banque de France tablait de son côté sur 0,9% et les prévisions de l'Insee, qui ne vont pas au-delà du premier semestre, prévoient une très légère croissance de 0,2% au premier et au deuxième trimestre.

Récession probable en zone euro

Cette annonce intervient alors que le ralentissement de l'économie en fin d'année dans la zone euro a accru le risque d'une récession au deuxième semestre 2023 et les perspectives restent moroses, a estimé mercredi un haut responsable de Banque centrale européenne (BCE).

« Des indicateurs faibles indiquent une contraction de l'économie en décembre, confirmant la possibilité d'une récession technique au second semestre 2023 et de faibles perspectives à court terme », a déclaré Luis de Guindos, vice-président de la BCE, lors d'un discours en Espagne.

Le PIB des 20 pays de la zone euro a déjà reculé de 0,1% de juillet à septembre et selon lui, une contraction de l'activité au quatrième trimestre est donc probable.

Parmi les économies principales, l'Allemagne connaît un ralentissement marqué, pénalisée à la fois par la flambée des prix énergétiques, les hausses des taux d'intérêts et l'affaiblissement d'importants marchés à l'exportation, Chine en tête.

« Les données disponibles indiquent que l'avenir reste incertain et que les perspectives sont orientées à la baisse » pour la croissance, a ajouté Luis de Guindos.

Sur le plan de l'inflation, contre laquelle la BCE mène un resserrement sans précédent de sa politique monétaire, la trajectoire de baisse constatée depuis plusieurs mois va se poursuivre, mais moins vite, estime-t-il.

Baisse des taux ?

« Le rythme rapide de désinflation (...) devrait ralentir en 2024 », selon Luis de Guindos.

L'inflation a chuté rapidement pendant la majeure partie de 2023 en zone euro, mais est remontée à 2,9% le mois dernier, principalement en raison d'effets statistiques liés à l'expiration de mesures prises pour compenser l'envolée des prix de l'énergie.

Après dix hausses consécutives de taux d'intérêt, la BCE a laissé ses taux inchangés depuis septembre et vise un retour progressif de l'inflation à son objectif de 2%.

« Les pressions salariales élevées, l'issue des négociations salariales à venir et l'intensification des tensions géopolitiques ajoutent à l'incertitude quant à la trajectoire future de l'inflation », a expliqué le responsable.

Commentaires 11
à écrit le 11/01/2024 à 15:51
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Les Francais ont inventé de nouvelles expressions: On positive tout. "meilleur que prévu". Depuis quelques années je lis dans les medias francais : la DETTE: meilleure que prévue. DEFICITS COMMERCIAUX: meilleurs que prévus. DEFICITS PUBLICS : meilleu...

à écrit le 11/01/2024 à 14:41
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N'EMPLOYEZ PLUS LE TERME DE CROISSANCE EN DESSOUS DE 3% . 0,2% c'est rien . c'est la marge d'erreur. ça devient offensent d'être autant pris pour des Concitoyens

le 11/01/2024 à 21:47
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C'est 0,9% sur l'année

à écrit le 11/01/2024 à 14:01
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Quels connaisseurs de l’économie……

à écrit le 11/01/2024 à 9:19
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Nous sommes au plein emploi et la croissance est au beau fixe ! Le pays se réindustrialise et notre grand leader très apprécié à l'étranger, admiré même, relance l'équipement de nos glorieuses forces armées. Les prix baisse, les ouvriers chantent d...

le 11/01/2024 à 13:15
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C'est à peu près ça! Même Aldous Huxley doit se retourner dans sa tombe😉

à écrit le 11/01/2024 à 6:20
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Mais où passe l'argent du déficit? Si notre non-récession vit des déficits et de la dette accumulée, nous revivons la période qui a précédée 1789. Il n'y a déjà de moins en moins d'électeurs qui se déplacent pour voter; nous ne sommes plus guère qu'u...

à écrit le 11/01/2024 à 3:26
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Comment voulez-vous que l'on vous croit ?

à écrit le 11/01/2024 à 1:07
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0,2% de croissance, la messe continue.

à écrit le 10/01/2024 à 23:15
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🤡🤣[Pas de récession en France. Selon la Banque de France, l'économie tricolore a enregistré une croissance de 0,2% au quatrième trimestre]🤡🤣 Stop ça devient vraiment trop drôle! Selon S&P Global, à fin décembre 2023 la France affichait un PMI manufac...

le 11/01/2024 à 9:53
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Le PIB c'est le passé. Les PMI c'est l'avenir proche.

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