La popularité de Macron se redresse légèrement

Par Grégoire Normand  |   |  870  mots
Derrière une relative stagnation (41% de bonnes opinions, +1pt), l’image d’Emmanuel Macron se droitise en juin selon BVA. (Crédits : Stephane Mahe)
L'enquête mensuelle BVA-La Tribune-Orange-RTL indique une légère amélioration de la popularité d'Emmanuel Macron avec 41% d'opinions favorables (+1 point). Malgré ce faible rebond, seule une minorité de Français approuve la politique du chef de l'État.

Macron retrouve quelques couleurs auprès de l'opinion publique. Après un déclin de sa cote de popularité entre décembre 2017 et mars dernier, la part des bonnes opinions se stabilise autour de 40% depuis le mois de mai selon le dernier baromètre exclusif BVA- La Tribune-Orange-RTL. Cette stabilisation intervient alors que les performances économiques de la France s'annoncent moins bonnes que prévu. Le 19 juin, l'Insee a annoncé dans ses projections pour 2018 que la croissance devrait s'établir à 1,7% cette année contre 2,3% pour 2018. Par ailleurs, la baisse du chômage devrait être moins sensible cette année. Les créations d'emplois devraient également être moins dynamiques au regard des très bonnes performances de 2017 (+183.000 contre +340.000 emplois).

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41% de bonnes opinions

D'après les résultats obtenus par l'institut de sondages, le président de la République a récolté 41% d'opinions favorables, soit une hausse d'un point par rapport à mai. À l'inverse, 53% des interrogés signalent avoir une mauvaise opinion du chef de l'État, soit trois points de moins que le mois précédent. Depuis le mois de février, la part des mauvaises opinions n'est jamais descendue en deçà de 50%. Plus d'un an après son arrivée au pouvoir, Emmanuel Macron a gagné 18 points d'opinions défavorables et perdu 21 points de bonnes opinions.

Par catégories, c'est auprès des actifs que la part d'opinions favorables (+4 points à 44%) progresse le plus. À l'inverse, les bonnes opinions déclinent encore chez les plus de 65 ans pour s'établir à 41% (-1 point) alors que la future réforme des retraites risque d'être très débattue. Au niveau du territoire, l'ancien banquier d'affaires regagne du crédit auprès des habitants des petites communes (+3 points à 44%) et des populations des grandes agglomérations (+4 points à 39%). En revanche, il recule de 12 points dans les villes moyennes de province.

L'image du président se droitise

Élu sur une promesse de mener une politique "en même temps de gauche et de droite", l'ancien ministre de l'Économie est régulièrement critiqué pour mener une politique économique et fiscale en faveur des plus hauts revenus (suppression de l'impôt sur la fortune). Les résultats de BVA signalent une popularité qui s'oriente à droite de l'échiquier politique.

"La popularité présidentielle se réduit au centre et progresse à droite, un mouvement que l'on peut probablement imputer au débat actuel sur la trop grande rigidité de l'exécutif sur les questions sociales et d'immigration (affaire de l'Aquarius)."

L'organisme spécialisé dans les enquêtes d'opinion souligne que la popularité de Macron auprès des sympathisants de la République en Marche a reculé de 9 points et atteint désormais un niveau de 82%. Un score qui reste élevé, mais constitue son plus bas niveau auprès de son socle de référence. À l'opposé, la part des bonnes opinions à l'égard de l'ancien haut-fonctionnaire monte en puissance chez les sympathisants de la droite (+10 points à 50%) soutenue par une hausse auprès des sympathisants des Républicains (+9 points à 49%) et de Debout la France (+12 points à 37%).

Le Premier ministre au plus bas

Du côté de Matignon, la popularité d'Édouard Philippe se dégrade. Elle atteint son plus bas niveau depuis son arrivée au pouvoir en mai 2017. Il obtient ainsi 42% d'opinions favorables au mois de juin contre 59% au moment de sa prise de fonction. Dans le même temps, la part des mauvaises opinions a diminué entre mai et juin passant 53% à 50%. À titre de comparaison, l'ancien maire du Havre demeure plus populaire que ses prédécesseurs. Il se place très nettement devant les minimas de Manuel Valls (24% en mai 2016) et Jean-Marc Ayrault (25%, oct. 13 et mars 2014).

La cote de popularité d'Édouard Philippe auprès des Républicains progresse très fortement au cours du mois (+8 points, 61%) et se situe à un niveau très proche de l'ensemble des sympathisants de droite (60%, +11 points). En revanche, le locataire de Matignon perd du terrain chez les habitants des zones rurales (-5 points à 42%) à l'heure où le décret limitant la vitesse sur les routes secondaires à 80 kilomètres par heure doit entrer en vigueur à partir du premier juillet prochain.

Alain Juppé revient en force

Dans le classement des cotes d'influence des personnalités politiques, Alain Juppé retrouve le podium, à la seconde place. 33% des répondants souhaitent que le maire de Bordeaux ait plus d'influence dans la vie politique française (+5 points par rapport à la dernière enquête). À droite, Xavier Bertrand se place à la troisième position en perdant un point (32%). Sur la première place, figure toujours l'actuel ministre de la Transition écologique et solidaire Nicolas Hulot, qui perd deux points par rapport au mois précédent. À l'extrême droite, Marion Maréchal Le Pen domine largement Marine Le Pen (31% à la quatrième place contre 21% à la 17e place). Chez les sympathisants de la République en Marche, Nicolas Hulot perd de la popularité (- 8 points à 61 points). Il fait jeu égal avec le ministre de l'Économie Bruno Le Maire (61%) qui vient de présenter son projet de loi Pacte en conseil des ministres, le 18 juin.

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