Le gouvernement veut interdire les « puffs », ces cigarettes électroniques prisées des ados

Le ministre de la Santé s'est dit favorable à l'interdiction des cigarettes électroniques jetables « puffs ». Une mesure réclamée par une vingtaine d'associations environnementales et de santé publique qui les voient comme une « porte d'entrée » vers la cigarette et donc le tabagisme. 13% des jeunes de 13 à 16 ans en auraient déjà utilisé une.
D’après le ministre de la Santé, le gouvernement entend « travailler avec les parlementaires » pour aboutir à l'interdiction des « puffs ».
D’après le ministre de la Santé, le gouvernement entend « travailler avec les parlementaires » pour aboutir à l'interdiction des « puffs ». (Crédits : Joao Luiz Bulcao / Hans Lucas via Reuters Connect)

Depuis leur arrivée sur le marché français en 2021, les cigarettes électroniques jetables, dites « puffs », ont séduit nombre d'adolescents. Ce qui inquiète aussi bien les médecins que les autorités sanitaires.

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Dans une tribune parue ce week-end dans le journal Le Monde, une vingtaine d'associations environnementales et de santé publique demandent purement et simplement leur interdiction. Une éventualité contre laquelle ne s'oppose pas le ministre de la Santé, au contraire.

« Oui, je suis favorable à l'interdiction des "puffs" », car elles « amènent une partie jeune de notre population vers le tabagisme », a déclaré François Braun sur France Inter ce mercredi 3 mai.

« Le tabagisme, c'est un fléau, c'est 75.000 morts par an, je le rappelle », a-t-il précisé.

D'après le ministre, le gouvernement entend « travailler avec les parlementaires » pour aboutir à cette interdiction. Celle-ci pourrait figurer dans la prochaine loi de financement de la Sécurité sociale ou dans « d'autres lois avant la fin de l'année », a précisé François Braun. La mise au ban des « puffs » pourrait en effet s'inscrire dans le cadre du nouveau plan anti-tabac du gouvernement, prévu sur la période 2023-2028, selon lui.

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13% des ados ont déjà essayé

Dans une étude publiée en octobre dernier, Alliance contre le tabac indique que 13% des jeunes âgés de 13 à 16 ans ont déjà utilisé une « puff », soit la même proportion de jeunes ayant déjà fumé une cigarette classique ou électronique. Et parmi les adolescents utilisant une « puff », 28% ont commencé leur initiation à la nicotine à travers ce produit et 17% se sont ensuite tournés vers une autre forme de produit de la nicotine ou du tabac.

Avec ses saveurs enfantines, sucrées ou fruitées - « marshmallow », « ice candy », ou encore « choco noisette » - ses emballages aux couleurs vives évoquant des friandises et son prix modique allant de 8 à 12 euros pour 500 bouffées, la « puff », qui existe sous une vingtaine de marques, cible, en effet, les adolescents, la cigarette électronique étant pourtant interdite aux mineurs.

« De plus en plus populaire sur les réseaux sociaux, elle a une image plutôt positive et inoffensive auprès des jeunes », alors qu'elle peut contenir jusqu'à 20 mg/ml de nicotine, substance addictive, s'alarme depuis fin 2022 Alliance contre le tabac qui lutte contre le tabagisme. Selon ce groupement d'associations, les « puffs » peuvent ainsi « être une porte d'entrée » vers la cigarette pour les adolescents.

Un avis que partage l'Académie nationale de médecine. Dans un communiqué publié en février, l'institution souligne que la « puff » est « élaborée pour être attirante pour les enfants et les adolescents, même lorsqu'elle ne contient pas de nicotine ». Malgré l'absence dans certaines de cette substance, elle « induit un phénomène de dépendance au geste de vapotage, qui peut représenter un nouveau mode d'entrée dans l'addiction à la cigarette ». Pour celles contenant de la nicotine, elles peuvent alors « augmenter le risque de dépendance, comme tous les produits de tabac ».

Outre ces dangers sanitaires, Alliance contre le tabac alerte sur la pollution environnementale que génèrent ces cigarettes électroniques jetables. « La "Puff" est un déchet supplémentaire qui vient s'ajouter aux 4.500 milliards de mégots jetés chaque année dans la nature », souligne-t-elle, rappelant qu'elles sont composées de plastique et d'une batterie non-amovible au lithium. « Si certains fabricants revendiquent la recyclabilité de leurs produits (à l'instar de Wpuff), aucune source vérifiable ni label indépendant le confirme », dénonçant ainsi le greenwashing des fabricants.

(Avec AFP)

Commentaires 3
à écrit le 03/09/2023 à 18:43
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à propos de l'interdiction des Puffs, Juste quelques réflexions : - à ma connaissance, la quasi totalité des marques de Puff n’appartiennent pas à des groupes de «cigarettiers». En France, il n’y a que «Vuse» qui appartienne à British American Tobac...

à écrit le 03/05/2023 à 15:10
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Oh une nouvelle interdiction, pour pas changé. On devrait changer la devise française, il faudrait bientôt supprimé liberté et la remplaçante par interdiction puisqu'au rythme où sa va on va bientôt devenir le pays de l'interdit, se qui change pas de...

à écrit le 03/05/2023 à 13:22
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La consommation de drogues par les ados , c'est moins important que les puffs pour notre gouvernement.

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