Le nombre d'entreprises placées en liquidation ou en redressement judiciaire est toujours de plus en plus important. Sur les douze mois jusqu'à fin août, 50.441 entreprises ont été concernées, selon les chiffres publiés par la Banque de France ce mercredi 13 septembre. Soit une hausse de +41,5% par rapport à août 2022.
Les défaillances égalent ainsi quasiment leur niveau d'avant-crise. C'est en effet seulement 1,4% en dessous des 51.145 recensées en 2019. Après avoir chuté à des niveaux historiquement bas en raison des mesures de soutien aux entreprises prises durant la crise sanitaire, leur nombre est reparti à la hausse depuis le début de l'année 2022 et ce mouvement d'augmentation ne cesse d'un mois sur l'autre.
Les micro-entreprises s'en sortent encore le mieux
Le nombre de défaillances de micro-entreprises, qui comptent pour plus de 9 défaillances sur 10, a augmenté de +38,9% en un an, mais reste de 4,8% inférieur à celui de 2019. C'est une fois de plus la seule catégorie d'entreprises qui est en dessous de son niveau d'avant-crise.
En effet, les défaillances dépassent de 61,9% leur niveau de 2019 pour les très petites entreprises (TPE, moins de 10 salariés), de 79,1% pour les petites entreprises (10 à 49 salariés), de 55% pour les moyennes entreprises (50 à 249 salariés) et de 92,6% pour les entreprises de taille intermédiaire (ETI) et les grands groupes. Dans cette dernière catégorie, 52 entreprises ont fait défaillance au cours des douze derniers mois, contre 27 en 2019.
Rebond marqué dans l'hébergement-restauration et l'industrie
Par secteur, les défaillances ont le plus augmenté depuis un an dans l'hébergement-restauration avec une hausse de 66,5% par rapport à août 2022. Ces activités avaient été particulièrement protégées par des aides gouvernementales durant la crise sanitaire en raison des mesures de fermeture dont elles avaient fait l'objet.
Le rebond des défaillances reste aussi très fort dans l'industrie avec une hausse de 50% en un an, malgré la volonté du gouvernement de réindustrialiser le pays.
Dans l'information et la communication, la hausse atteint 47,3% et est de 44,6% dans les activités financières et d'assurance.
Pas d'affolement
Il n'y a toutefois pas de quoi s'alarmer de cette situation selon certains acteurs. « Je ne m'attends pas à une vague de défaillances d'entreprises », indiquait Daniel Baal, le directeur général de Crédit Mutuel Alliance Fédérale, dans une interview accordée à La Tribune début juillet. Le patron a toutefois reconnu que « davantage d'entreprises rencontrent des tensions de trésorerie qu'il y a un an encore », avec une inquiétude notamment pour le secteur immobilier qui « souffre particulièrement ».
« Depuis ces dix dernières années, les entreprises ont renforcé leur résilience, ce qui est un atout pour affronter la nouvelle période difficile dans laquelle nous sommes aujourd'hui », estime-t-il cependant.
Signe positif : le mouvement de remontée des défaillances pourrait s'arrêter durant la deuxième moitié de l'année alors que le mois de juin a donné « un signal plus encourageant », estimait Thierry Million, directeur des études du cabinet spécialisé Altares à la suite de la parution de l'un d'elles. « Après 28.500 défaillances à la mi-année, le second semestre pourrait alors compter environ 26.000 défaillances », s'est-il risqué à prédire.
(Avec AFP)