Les défaillances d'entreprises s'accélèrent encore dans l'après-Covid

Le nombre de défaillances d'entreprises continue inexorablement de remonter depuis un an et demi. En juillet, elles augmentent de 42,5 % par rapport à juillet 2022. Pis, le mouvement s'accélère et le niveau de 2019 devrait bientôt être atteint. C'est déjà le cas pour plusieurs secteurs, mais aussi certaines catégories d'entreprises. Et ce sont les plus gros qui souffrent le plus.
La Banque de France constate l'envolée des défaillances d'entreprise depuis début 2022.
La Banque de France constate l'envolée des défaillances d'entreprise depuis début 2022. (Crédits : Reuters)

La remontée du nombre de défaillances d'entreprises en France se poursuit à grande vitesse. Selon les données de la Banque de France pour le mois de juillet, publiées ce jeudi, elles se rapprochent désormais toutes catégories confondues de leur niveau de 2019. La fin des protections et des aides se fait désormais pleinement ressentir et la situation économique difficile - une croissance de 0,1 % du PIB au deuxième trimestre et une prévision de 0,6 % sur l'année selon l'Insee et la chute de la consommation des ménages sur un an - ne facilite pas les choses.

Les chiffres de la Banque de France, qui cumulent les 12 mois glissants, font état de 49.863 défaillances d'entreprises à fin juillet contre 51.145 à la même période en 2019. Si le total est donc encore inférieur au niveau d'avant crise (-2,5 %), la remontée est brutale comparée à l'an dernier : c'est 42,5 % de plus qu'en juillet 2022, où seules 34.983 entreprises avaient fait faillite au cours des douze derniers mois.

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Fort rattrapage

L'institution mentionne ainsi « un mouvement de rattrapage qui concerne tous les secteurs de l'économie ». Elle explique ainsi que « les défaillances ont, en effet, fortement reculé à compter du début de la crise sanitaire, à la suite de la modification temporaire des dates de caractérisation et de déclaration de l'état de cessation de paiements, puis des mesures publiques de soutien en trésorerie permettant d'éviter cet état de cessation des paiements ». Pendant la crise, ces mesures s'étaient traduites par un nombre limité de 38.000 faillites à fin juillet 2020 et un plus bas historique de 28.000 défaillances à fin juillet 2021. Depuis le début de l'année 2022, ce nombre ne fait que remonter, avec une vitesse croissante.

La situation ne semble pas alarmante pour autant. Le niveau de défaillance en 2019 était déjà relativement bas. Comme le précise la Banque de France, « ce nombre de défaillances sur un an reste bien inférieur au niveau moyen enregistré sur la période 2010-2019, avant la pandémie de Covid-19 », qui avoisinait alors les 60.000 faillites annuelles.

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Le secteur primaire s'en sort mieux que le tertiaire

Dans le détail, il existe tout de même des disparités. Tout d'abord entre secteurs : la catégorie « Agriculture, sylviculture et pêche » résiste le mieux, avec une hausse contenue par rapport à l'an dernier (+7 %) et un niveau toujours inférieur de 15 % à celui de juillet 2019 (toujours sur 12 mois glissants). A l'autre bout du spectre, les défaillances dans les activités « Information et communication » ont augmenté de 46 % sur un an et sont supérieures de 19 % par rapport à avant la crise.

Enfin « Hébergement et restauration » connaît le phénomène de rattrapage le plus important : si le nombre de défaillance est légèrement supérieur à celui de juillet 2019 - moins de 2 % - il a explosé par rapport à l'an dernier (+70 %). C'est aussi le cas pour l'industrie (+53 %), alors même que le gouvernement a fait de la réindustrialisation de la France une priorité comme le rappelle l'AFP.

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Géants aux pieds d'argile

De même, les entreprises n'ont pas été touchées de la même façon selon leur taille. Si les microentreprises et entreprises de taille indéterminée, qui constituent l'essentiel du tissu économique français, ont logiquement représenté plus de 9 faillites sur 10, ce sont elles qui s'en sortent comparativement le mieux. Le nombre de faillites est toujours inférieur de 6 % à leur niveau d'avant la pandémie et la remontée sur un an a été limitée à 40 %.

La situation est moins brillante pour les entreprises de taille plus importante. Les très petites, petites et moyennes entreprises (TPE et PME) ont connu une recrudescence de leur nombre de faillites compris entre 75 et 95 % par rapport à juillet 2022 (toujours sur 12 mois glissants) et ont largement dépassé leur niveau de 2019 avec des hausses situées entre 53 et 76 %. Ce sont elles qui pèsent le plus lourd en termes d'encours de crédit (montant total des crédits encore à rembourser).

Les entreprises de taille intermédiaire (ETI) et les grands groupes ne représentent qu'une cinquantaine de faillites sur les 12 derniers mois, mais au vu du nombre total d'entreprises dans ces catégories, ce sont elles qui souffrent le plus. Elles ont cru de près de 150 % par rapport à la même période l'an dernier et ont plus que doublé par rapport à leur niveau d'avant-crise.

Commentaires 14
à écrit le 19/08/2023 à 2:59
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Défaut d'entreprise mais pas de faillite personnelle pour la caste des élites (cf. impunité des dirigeants voyous aux salaires indécents et dettes confinées dans des montages pyramidals de holding) ou comment reculer pour mieux faire sauter la ban...

à écrit le 18/08/2023 à 9:12
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Espérons que cela ne se passe pas comme dans la police, à savoir les meilleurs qui démissionnent par milliers.

le 18/08/2023 à 18:23
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Y a qu'au gouvernement que les meilleurs démissionnent pas, normal y en a aucun de bon...

à écrit le 17/08/2023 à 21:00
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VOILA ou nous mène le suivisme atlantisme qui n'est que le reflet du capitalisme, version libérale càd le système sauvage dans le pire des jardins comme a voulu débilement le décrire au autre tenant de la défense de la bourgeoisie : BORREL ! Le "peti...

à écrit le 17/08/2023 à 20:17
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J espère que Macron Borne Lemaire se prendront une bonne claque en tant que neo liberal … que les Jo 2024 soit La loose de ce pays individualiste petit bourgeois et auto- centre … Macron a détricoté tous les protections des salariés: prud’hommes li...

le 18/08/2023 à 18:26
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Rentrez pas dans le jeu de Macron, il est pas centriste mais extrémiste... De droite ou gauche a vous de choisir mais avec un tel manque d'écoute et de compassion pour les pauvres je pencherais plus pour la droite du RN.... A juste une différence Mac...

à écrit le 17/08/2023 à 20:14
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J espère que Macron Boene Lemaire se prendront une bonne claque en tant que neo liberal … que les ho soit. La misse de ce pays individualiste et auto- centre … Macron a détricoté tous les protections des salariés: prud’hommes licenciements des + de 5...

à écrit le 17/08/2023 à 20:14
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J espère que Macron Boene Lemaire se prendront une bonne claque en tant que neo liberal … que les ho soit. La misse de ce pays individualiste et auto- centre … Macron a détricoté tous les protections des salariés: prud’hommes licenciements des + de 5...

à écrit le 17/08/2023 à 19:07
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Inflation ensuite augmentation des taux d’intérêt ensuite récession plus ou moins sévère mais dans le contexte actuel pas moyen de relancer l’activité par la dépense publique on a un vrai risque de déflation en 2024 qui peut durer comme au Japon

à écrit le 17/08/2023 à 18:58
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Karl Olive nous disait que tout aller bien

à écrit le 17/08/2023 à 16:38
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Rien que la fronde de plus de 2.000 boulangers donnent une idée de ce qui va se passer d'ici la fin de l'année dans le commerce, l'artisanat et plus généralement les PME/TPE, avec des factures d'électricité qui ont exposé avec le cours des matières p...

à écrit le 17/08/2023 à 15:59
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Le nombre de défaillances d'entreprises est en hausse... Rassurez-nous, on parle bien d'entreprises russes?

à écrit le 17/08/2023 à 13:17
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La Covid-19 ne fut rien d'autre qu'un révélateur des errements passés. Quant à sa gestion totalement irrationnelle, elle n'aura fait qu'accélérer une grande purge économique, un assainissement forcé qui était de surcroît inévitable un jour ou l'autre...

le 18/08/2023 à 8:58
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Outre le "quoiqu'il en coûte", la baisse continue des taux depuis 20 permettait à des entreprises économiquement en bout de course de faire du credit-revolving... Par ailleurs, pour embellir les chiffre de l'emploi, on subventionne copieusement des a...

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