Les embauches dans l'insertion par l'activité économique en repli

Le nombre d'embauches dans le domaine de l'insertion par l'activité économique a baissé de 5% entre 2017 et 2018 selon des récents chiffres du ministère du Travail.
Grégoire Normand
10 des salariés nouvellement embauchés ou renouvelés dans une entreprise d'insertion en 2018 travaillent dans le bâtiment ou la construction.
10 des salariés nouvellement embauchés ou renouvelés dans une entreprise d'insertion en 2018 travaillent dans le bâtiment ou la construction. (Crédits : Reuters)

Selon les derniers chiffres du service de statistiques du ministère du Travail publiés ce vendredi 14 février, le nombre de salariés dans le secteur de l'insertion par l'activité économique (IAE) a baissé de 4,7% entre 2017 et 2018, passant de 138.800 à 132.300. Ce domaine souvent méconnu est pourtant salué par un bon nombre d'experts et d'institutions. Dans un rapport publié en janvier 2019, la Cour des comptes avait souligné des résultats "encourageants" en termes d'insertion. Les structures visent des personnes particulièrement éloignées du marché du travail ou au chômage de longue durée. Sur l'ensemble du territoire, plus de 3.800 organisations ont été recensées par les statisticiens. Il s'agit aussi bien d'associations, de chantiers d'insertion ou d'entreprises d'insertion.

Un tiers des recrutements dans les services à la personne

Le tertiaire cible particulièrement des personnes en insertion. Ainsi, 33% des salariés embauchés ou renouvelés en 2018 travaillent dans les services à la personne et à la collectivité. Ils regroupent aussi bien des travailleurs dans l'aide à la vie quotidienne, au nettoyage et à la propreté industriels par exemple.

L'agriculture et la pêche sont également à la recherche de ce type de profils. Ainsi, 22% des salariés nouvellement embauchés ou renouvelés dans une structure d'insertion travaillent dans l'agriculture, les espaces verts et les espaces naturels ou encore les soins aux animaux. Enfin, la construction, le bâtiment et les travaux publics apparaissent en troisième position. 10% des salariés nouvellement embauchés ou renouvelés dans ce type de structure en 2018 travaillaient dans ces différents domaines.

Un public très éloigné de l'emploi

Les chiffres dévoilés par le ministère de la rue de Grenelle permettent de brosser le portrait de ces travailleurs souvent éloignés du marché du travail. Ainsi, 65% des salariés embauchés en 2018 étaient inscrits à Pôle emploi depuis au moins un an. Sur ce total, 37% étaient des chômeurs de très longue durée (plus de deux ans) et 19% étaient des chômeurs de longue durée (entre un et deux ans).

En outre, les hommes sont surreprésentés dans ce public (61% contre 39% pour les femmes). Les salariés en insertion sont le plus souvent âgés de 26 à 49 ans. Ils sont peu qualifiés. 38% des personnes recensées ont un niveau inférieur au CAP et 21% ont un niveau CAP-BEP mais n'ont pas obtenu le diplôme. À l'inverse, seuls 21% des nouveaux salariés ont un niveau bac ou supérieur au baccalauréat. Enfin, 47% étaient allocataires de minimas sociaux avant leur embauche.

Grégoire Normand
Commentaires 2
à écrit le 15/02/2020 à 22:33
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Cela dit de la politique pratiquée. Etant censé justement établir un équilibre démocratique et social, cela montre comment des pans de la société vont sans doute se retrouver en destruction et jachère. Et comme il n'y a pas de cycle sur le chômage...

à écrit le 15/02/2020 à 21:50
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