Les médecins spécialistes accusent l'Assurance maladie de les délaisser

Plusieurs syndicats ont claqué la porte des négociations sur la nouvelle convention médicale. MG France, principale organisation de médecins généralistes, n'en fait pas partie. L'Assurance maladie propose de faire passer la consultation chez un généraliste à 25 euros.
Les négociations entre l'Assurance maladie est les médecins sont censées aboutir avant la date butoir fixée au 26 août, sans quoi un règlement arbitral sera confié à une personnalité indépendante.

Ambiance houleuse, ce matin, lors des négociations de la nouvelle convention médicale. Le principal syndicat de médecins libéraux, la CSMF, a quitté la table négociations avec l'Assurance maladie au bout d'une heure, jugeant "inacceptables" les propositions de l'organisme. "Il n'y a quasiment rien pour les spécialités libérales", s'est plaint Jean-Paul Ortiz  président de la CSMF, un syndicat qui regroupe des spécialistes et des généralistes.

Dans un communiqué intitulé "Une insulte à la médecine spécialisée" posté sur son compte Facebook, l'Union nationale des médecins spécialistes confédérés, rattaché à la CSMF, a réagi de façon épidermique.

"Quatre mois de réunions pour un texte qui est une insulte à la profession et, particulièrement, aux médecins spécialistes.Ce texte, qui comporte aujourd'hui pour 99 % des propositions orientées sur des forfaits, est une ineptie pour la médecine libérale. L'U.ME.SPE. n'est pas encore dans l'optique de signature d'une convention salariale."

L'organisation promet de "se placer dans une opposition plus radicale", s'il n'est pas entendu.

Sur Twitter la CSMF a renchéri : "Les propositions de la Cnam sont insultantes pour la médecine libérale."

La Fédération des médecins de France, syndicat polycatégoriel de médecins à exercice libéral, avait pour sa part laissé "une délégation technique" assister à la séance. Mais la réaction de Jean-Paul Hamon son président a été non moins épidermique. Il a dénoncé "une provocation" de l'Assurance maladie, rapporte l'AFP. "La revalorisation en mode  saupoudrage proposée est inacceptable pour la FMF. 2 euros en 2 étapes... avril 2017 et avril 2018", lançait déjà l'organisation, mercredi 6 juillet.

L'organisation des médecins généralistes "essaiera jusqu'au bout de trouver un accord"

Du côté de la principale organisation des médecins généralistes, le son de cloche très différent : "On a besoin d'une convention, on essaiera jusqu'au bout de trouver un accord", a plaidé le président de MG France, Claude Leicher. Ce dernier conçoit que "80% des mesures" sont dédiées aux médecins généralistes.

L'Assurance maladie propose notamment d'augmenter le tarif de la consultation des médecins généralistes à 25 euros, pour 23 actuellement. Une mesure dont le coût est estimé à environ 445 millions d'euros par la Caisse nationale d'Assurance-maladie.

Autre mesure dédiée aux généralistes : la consultation pour les enfants de 2 à 6 ans chez le généraliste serait progressivement portée à 30 euros d'ici à 2018, selon

"Une grande partie des revalorisations concerneront les médecins qui respectent les tarifs opposables"

La stratégie Caisse nationale d'Assurance-maladie de proposer une majorité de mesures en faveur des généralistes est assumée. Dans une interview aux Echos, Nicolas Revel, le directeur général de l'institution l'explique:

"La contrepartie de toutes ces mesures doit être de favoriser l'accès aux soins des patients : c'est pour cela qu'une grande partie des revalorisations concerneront les médecins qui respectent les tarifs opposables ou s'engagent dans une modération de leurs dépassements."

Les négociations entre l'Assurance maladie est les médecins sont censées aboutir avant la date butoir fixée au 26 août, sans quoi un règlement arbitral sera confié à une personnalité indépendante.

Commentaires 2
à écrit le 07/07/2016 à 19:26
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C'est soit disant médecins libéraux qui dépendant entièrement de la sécu, pas si libéraux que ça !

à écrit le 07/07/2016 à 18:49
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Pas grave. Ils pratiquent presque tous les dépassements tarifaires, on peut pas avoir à la fois le beurre et l'argent du beurre !

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