Logement : ce que propose la région Ile-de-France pour améliorer la loi Elan

Valérie Pécresse et Geoffroy Didier, son vice-président à l'Attractivité, au Logement et à la Rénovation, ont présenté mercredi 21 mars, huit idées dans l'espoir qu'elles soient reprises dans le prochain projet de loi Evolution du logement et aménagement numérique.
La présidente de la région Ile-de-France, Valérie Pécresse veut créer un fonds régional d'aide aux maires bâtisseurs.
La présidente de la région Ile-de-France, Valérie Pécresse veut créer un fonds régional d'aide aux maires bâtisseurs. (Crédits : Régis Duvignau)

Les conseils régionaux ne disposent pas de la compétence Logement à proprement parler, mais possèdent chacun un établissement public foncier. Le projet de loi Elan (évolution du logement et aménagement numérique), étant actuellement au Conseil d'Etat avant d'être présenté en Conseil des ministres le 4 avril, la présidente de la région Ile-de-France Valérie Pécresse et son vice-président dédié Geoffroy Didier ont présenté, le mercredi 22 mars, leurs contre-propositions.

Les deux élus redoutent en effet « un texte qui n'ait que peu d'impacts sur la construction en Ile-de-France » alors qu'il faudrait, selon eux, « débureaucratiser, simplifier, rendre de la profitabilité aux opérateurs ».

« Il faut agir sur tous les leviers de la politique du logement si on veut des résultats probants », insistent-ils de concert.

Une exonération de plus-value pour la surélévation

Ils demandent donc que ce texte permette de « mettre zéro taxe sur les plus-values des propriétaires qui construisent sur leur terrain ou qui surélèvent leur immeuble » et d'en faire une disposition qui concernait les particuliers comme les entreprises.

Dans un autre registre, la région francilienne veut en finir avec les logements très sociaux lorsqu'il y en a trop :

« 7 % des communes concentrent 2/3 du logement social. Ça ne peut plus durer ! C'est le résultat de politiques idéologiques de certains maires. Nous ne financerons plus de logements très sociaux dans les communes qui en comptent déjà 30 % », tonne Valérie Pécresse qui demande au gouvernement d'inscrire ce dispositif dans la loi.

Supprimer la MGP et récupérer son budget !

Toujours à propos des logements sociaux, la présidente de l'Ile-de-France veut « rapprocher les logements et les emplois », s'appuyant sur les remontées des élus locaux qui constatent qu'« on attribue des logements à des gens qui travaillent très loin de ces logements et inversement des gens qui travaillent sur la commune et qui n'ont pas de logements sociaux ».

Valérie Pécresse veut créer un fonds régional d'aide aux maires bâtisseurs. Aussi, dans sa logique de vouloir supprimer la métropole du Grand Paris, souhaite-t-elle récupérer les 60 millions d'euros de budget de la MGP ! « Ces logements ont des charges : les crèches, les écoles, les équipements publics. Il faut qu'on aide les communes à les financer. » La patronne francilienne dit aussi avoir été « blessée » que la compétence logement revienne à la métropole et non à la région.

Vers un retour de l'APL accession ?

Par ailleurs, elle veut que les bailleurs sociaux aient « pour responsabilité de loger les jeunes travailleurs qu'ils ont logés lorsqu'ils étaient étudiants ». Il s'agirait d'un « droit de suite », explique Valérie Pécresse, pour les 25-30 ans, « les moins aidés »:

« C'est un vrai sujet, un angle mort de la politique du logement en Ile-de-France. »

La présidente de l'Ile-de-France rêve également que l'exécutif rétablisse l'APL accession, considérant que « toutes les aides à l'achat ne sont pas réellement proportionnelles au coût de la vie » de même que « cela libérerait du logement social ».

La CDC pour financer les copropriétés dégradées

Toujours au volet social, Valérie Pécresse plaide pour que la Caisse des Dépôts puisse « préfinancer les subventions qui seront remboursées par la puissance publique » dans le cadre de travaux dans les copropriétés dégradées, assurant que « très souvent, les propriétaires ne sont pas capables de les financer ». Sur les marchands de sommeil, aujourd'hui la région finance déjà le rachat de pavillons à des prix défiant toute concurrence, mais si le fonds francilien a été mis en place, « il n'y pas de dispositif législatif pour que le maire préempte » le bien en question.

Valérie Pécresse espère donc convaincre le ministre de la Cohésion des territoires Jacques Mézard et son secrétaire d'Etat Julien Denormandie de reprendre ces huit pistes. Prévenante, elle a toutefois déjà prévu un plan B :

« Au pire, on fera passer des amendements au Sénat... »

Commentaires 7
à écrit le 23/03/2018 à 17:46
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Pour résoudre le problème du logement, il faut simplement s'attaquer à la cause et non à la conséquence. Mme Pecresse ne fait qu'agir sur la conséquence. Il ne sert à rien de construire si on continue à laisser accroître la population de manière plus...

à écrit le 23/03/2018 à 15:07
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Le plus important, c'est de relancer une véritable politique de décentralisation. Entasser le quart de la population française en île de France est irresponsable. On construit dans un rayon de 40 km autour de Paris en supprimant des terrains agricole...

le 23/03/2018 à 17:25
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Vous avez bien résumé la cause du problème sur laquelle nos politiques devraient agir alors qu'ils ont tendance à agir que sur la conséquence. Ce que propose Mme Pecresse esi un n ième plan qui ne résout rien, même tout au contraire va l'aggraver (co...

à écrit le 23/03/2018 à 12:41
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tout d'abord, Madame Pécresse, il faut rétablir la plus value immobilière dont le gouvernement Fillon, et vous y étiez, a exonéré les riches monarchie du Golfe, mais que les Français sont obligés de payer plus cher ! Quand vous aurez fait ce pas, vou...

à écrit le 23/03/2018 à 9:11
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Enfin une compétition productive, ce qui est rare et carrément exceptionnel en politique, il faut croire que Hidalgo et Pécresse se tirent la bourre à couteaux tirés. Du coup de part et d'autres nous entendons et lisons des idées neuves, progress...

à écrit le 23/03/2018 à 8:23
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Dommage Mme PECRESSE que tous les maires PR ne mettent pas en pratique vos propos. Le maire de CHELLES PR à tout fait pour empêcher la construction sauf pour BOUYGUE, NEXITY... Une révision du PLU(bien évidemment à la charge des Chellois) et le t...

le 23/03/2018 à 8:38
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"Pour l'instant, cela fonctionne, mais un jour cela va mal se terminer!!" Ça fait 30 ans qu'on leur dit et il ne se passe toujours rien, comment voulez vous qu'ils craignent quoi que ce soit ? Chiens qui aboient ne mords pas.

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