Macron président : l'Europe soulagée (revue de presse internationale)

L'élection du nouveau président est un soulagement, évitant l'arrivée de l'extrême droite au pouvoir, estime la presse européenne.
"Comme quelqu'un qui aurait manqué de peu la crise cardiaque, l'Europe peut lever son verre et trinquer à la victoire de Macron. Mais le verre n'est même pas à moitié plein", écrit The Guardian.

La presse internationale se montre globalement soulagée par l'arrivée au pouvoir d'Emmanuel Macron, levant l'hypothèque de l'extrême droite.

"L'Europe évite le cauchemar"

Le quotidien allemand conservateur Frankfurter Allgemeine Zeitung se veut direct. Il titre "L'Europe évite le cauchemar. L'impensable a été évité: la France ne va pas être dirigée par une femme d'extrême droite. La victoire nette d'Emmanuel Macron donne de la confiance, mais l'Europe ne doit pas se faire d'illusions pour autant". Le Süddeutsche Zeitung ne se prive pas d'être sarcastique sur son compte Twitter en diffusant un gif qui se moque de Marine Le Pen.

Le quotidien économique Handelsblatt titre "Macron sauve l'Europe et se garde de toute euphorie".

Emmanuel Macron, le nouvel Hercule français", titre Die Tageszeitung (TAZ). "L'issue de la présidentielle est une bonne nouvelle, affirme sans ambiguïté le quotidien alternatif berlinois, non seulement pour la France, mais pour toute l'Europe. Cependant, des travaux immenses attendent le nouveau président français." Une majorité d'électeurs français a élu Macron comme "le moindre mal" et inévitablement, dans le système électoral existant, comme "la seule alternative à Marine Le Pen".

Ce résultat électoral ne peut donc faire oublier la "réelle faiblesse" de Macron, car la mobilisation sera forte contre ses projets, prédit la TAZ. Mais les opposants à sa politique ne doivent pas oublier qu'avec lui, ils auront la liberté pour le faire, contrairement à ce qui aurait pu se passer en cas de mise en place d'un régime autoritaire conduit par le Front national, conclut le journal.

 The Guardian un peu plus sceptique

"Comme quelqu'un qui aurait manqué de peu la crise cardiaque, l'Europe peut lever son verre et trinquer à la victoire de Macron. Mais le verre n'est même pas à moitié plein", écrit The Guardian, le journal britannique fait observer que plusieurs choses viennent assombrir le tableau. Premièrement, n'oublions pas que "plus d'un tiers des électeurs ont voté Marine Le Pen. Quelle époque vivons-nous, pour que ce genre de résultat mérite d'être célébré ?" se demande le chroniqueur sur un ton inquiet.

Deuxièmement, "si M. Macron sait de quoi a besoin la France, il n'y arrivera probablement pas". Le journaliste prévoit des difficultés pour trouver une majorité et rappelle que "les obstacles au changement sont énormes en France". Or, si le nouveau président n'y parvient pas, "Marine Le Pen pourrait tout à fait être élue présidente en 2022", prévoit le chroniqueur.

Enfin, "il est bien beau que Macron souhaite réformer l'UE, mais cela ne dépend pas de lui" : entre le Brexit, la fragilité des banques et de la zone euro, et la crise des réfugiés, la plupart des pays européens n'ont pas la tête aux réformes. Conclusion : l'élection de M. Macron est "juste un sursis. Tout reste à faire."

 Le choix de l'Europe, selon La Repubblica

La Repubblica, se veut objectif : "Macron n'a pas eu de doutes, il n'a pas suivi l'agenda de Marine Le Pen. Il a mené une opération claire et nette : il n'a pas couru derrière les populismes, puisque désormais, ce terrain-là est plein à craquer - pour plaisanter, on pourrait dire qu'il est tellement plein qu'il ne reste que des places debout". Au contraire, Macron a fait le choix de l'Europe et n'a pas hésité à prononcer des mots comme "progrès" ou "aller de l'avant", quand bien même ces mots sembleraient "aujourd'hui désuets".

 Soulagement en Espagne

Du côté de la presse espagnole, El Pais exprime son soulagement. Le journal ibérique estime que "l'Europe peut maintenant respirer" avec "l'arrivée à la tête du pays de celui qui se revendiquait le plus européiste de tous les candidats".

Pour réussir à réunir une majorité avec les législatives et ne pas subir "une cohabitation qui freinerait son projet politique", celui qu'El Pais présente comme "le président plus inexpérimenté dans l'histoire moderne de la France", va devoir "démontrer de grandes capacités pour diriger et lier des positions politiques antagonistes de gauche et de droite".

Si Emmanuel Macron y parvient, il devra, outre mener à bien son projet politique, assumer une autre une responsabilité: parvenir à "désactiver le discours extrémiste". D'après le  quotidien espagnol, le score de Marine Le Pen, et "la forte abstention dont elle a bénéficié"  lors de ce second tour montrent que ce type de discours a une portée particulièrement importante dans l'Hexagone.

 La presse belge enthousiaste

La presse belge se montre enthousiaste. "Cette France, que l'on dit grincheuse, déprimée, qui doute de son avenir, de sa capacité à se réinventer [...] a offert, dimanche, un signal très positif à l'Europe et au monde", écrit La Libre Belgique.

"Ce pays usé, fatigué, voire dépassé pourrait retrouver une certaine paix intérieure, une ambition économique" en "élisant à l'Élysée un garçon de 39 ans, fils de la République, symbole de l'ascension provinciale".

Le journal Le Soir évoque "un président de la France incontestable".  Emmanuel Macron "a tout renversé pour remporter le sceptre" avec un "mélange de conjonction d'astres favorables, d'incroyable audace et d'appétit féroce pour la transgression, tant privée que publique".

Mais "pas le temps de festoyer", écrit le journal. Le nouveau président de la République devrait "plus que jamais apaiser, convaincre, conquérir et rassembler". Le quotidien belge souligne un contexte politique, social et économique difficile qui attend Emmanuel Macron. Il devra effectuer un "travail de recomposition politique sans précédent et de réconciliation d'un pays fracturé".

Les Russes soulignent la montée de Le Pen

Le journal russe d'opposition Novaïa Gazeta note que "bien que Marine Le Pen a perdu, elle a recueilli au second tour deux fois plus de voix que son père Jean-Marie il y a quinze ans. En 2002, il était difficilement imaginable que, quinze ans plus tard, les opposants à l'idéologie assassine de l'extrême droite se réjouiraient que celle qui l'incarne ait au moins échoué à franchir la barrière 'psychologique' des 40 %".

Commentaires 3
à écrit le 08/05/2017 à 13:03
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Félicitations chers français, vous avez choisi votre président banquier, les riches oligarques sont peinards pour 5 ans... Choix très judicieux... On va seulement quitter les 5 pires années de toute l'histoire de la politique française pour y re...

le 08/05/2017 à 13:49
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A partir du moment ou le choix était Macron ou le FN(sans aucun programme) le vote était plié... Pour ma part le pire reste que dans notre pays le vote blanc n'est pas prix en compte, comment un président peut il croire qu'il a "été élu" avec tant de...

le 08/05/2017 à 13:51
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Qui est ce besoin qui se permet de traiter les électeurs français de con? Commentaire ne méritait pas de paraître dans ce journal .

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