C'est demain lundi 11 décembre en fin de journée qu'on saura si Jean-Dominique Senard, président depuis 2012 du groupe Michelin, sera autorisé à se présenter à la présidence du Medef.
Ce dernier atteindra en effet la limite d'âge actuellement fixée à 65 ans en mars prochain, soit quatre mois avant la fin du mandat de l'actuel président Pierre Gattaz en juillet.
Conformément à la demande de ce dernier dans un courrier envoyé la semaine dernière à chacun de ses membres, le conseil exécutif doit voter à bulletin secret et à la majorité simple sur « l'opportunité d'ouvrir les candidatures potentielles pour l'élection de juillet».
Les options possibles consistent à interpréter ou modifier les statuts afin de laisser se présenter un candidat qui sera âgé de plus de 65 ans en juillet 2018. Une modificatiuon des statuts nécessiterait un vote des deux tiers de l'assemblée générale (560 votants).
22 des 45 votants sont les présidents de branches professionnelles, 12 les représentent les Medefs territoriaux, 10 autres des personnalités qualifiées, auxquels s'ajoute le président lui-même.
Les Medef régionaux peu tentés par la candidature de Senard
Si la plupart des présidents de fédérations sont tentés par la candidature de Senard, il n'en va pas de même des Medef territoriaux, qui voient dans le patron de Michelin une incarnation du grand patron emblématique du CAC 40, très éloigné des chefs de petites et moyennes entreprises de province. Deux d'entre eux se sont d'ailleurs portés eux-mêmes candidats à la succession de Pierre Gattaz : Patrick Martin, président du Medef Rhône-Alpes-Auvergne, et Frédéric Motte, président du Medef Hauts-de-France.
Pierre Gattaz, qui n'a pris aucune position officielle, se rangera à l'avis du conseil exécutif. Ce vote intervient alors que l'organisation syndicale traverse une crise comme tous les partenaires sociaux, à laquelle s'ajoutent des dissensions entre personnes et entre fédérations.
Le profil du prochain président devra en outre être adapté à la nouvelle donne. Alors que face à François Hollande la plupart des patrons appréciaient le caractère frontal de Gattaz, ils sont nombreux à souhaiter coopérer avec le nouveau gouvernement.