Il appelle l'Etat à se mobiliser. Dans une interview ce dimanche au JDD, Frédéric Valletoux, le président de la Fédération hospitalière de France, s'est dit surpris par l'ampleur des « pratiques » révélées par le livre-enquête Les Fossoyeurs. Sorti ce mercredi, celui-ci lève le voile sur un système mis en place par Orpea, visant à doper sa rentabilité, où les soins d'hygiène, la prise en charge médicale, voire les repas des résidents sont « rationnés ».
Frédéric Valletoux rappelle que la dépendance « n'est pas un business comme un autre ». Il n'appelle pas « à 'tuer' le privé ». « Mais nous devons sérieusement encadrer ses activités, souligne-t-il. Et nous interroger sur le statut juridique de sociétés financées par de l'argent public et qui exercent des missions d'intérêt général. »
« Imposer des règles communes »
Selon lui, il est nécessaire d'imposer des « règles communes aux deux secteurs », public et privé lucratif. Les entreprises privées bénéficient d'exonérations de charges sociales, « mais pas nous », dit-il. « Qu'en fait le privé? Je ne sais pas. Aujourd'hui, un Ehpad public a 1.000 euros de plus de reste à charge par résident et par mois qu'un Ehpad privé. A l'inverse, nous sommes plus contrôlés », ajoute-t-il.
Frédéric Valletoux n'est « pas favorable » à la nationalisation des acteurs privés du secteur. Cette opération couterait « 15 milliards d'euros », selon lui. « Mais à partir du moment où ces groupes reçoivent des financements publics, ils doivent être soumis à des règles classiques de transparence et de qualité », poursuit-il. La Fédération hospitalière de France réunit les établissements publics de santé (hôpitaux) et des structures médico-sociales (maisons de retraite), soit la quasi-totalité des établissements du secteur public.