Parti "Les Républicains", derrière l'unité de façade, les piques et les tacles

En cloture du conseil national du parti "Les Républicains", Nicolas Sarkozy a égrené ses propositions pour la France. Mais ses rivaux à la primaire de la droite ne se sentent absolument pas liés par ses engagements. Jean-Pierre Raffarin va soutenir Alain Juppé.
Malgré la volonté de Nicolas Sarkozy d'afficher "l'unité" du parti "Les Républicains", les tacles et autres piques n'ont pas manqué durant le conseil national du parti.

Nicolas Sarkozy, confronté à une adversité grandissante dans son camp, a présenté ce dimanche devant le Conseil national du parti "Les Républicains" (LR) les lignes de force, de son projet présidentiel dont il entend imposer la légitimité "démocratique" à ses rivaux pour la primaire de novembre prochain.

Le président de LR a eu beau jeu de se poser en garant du "rassemblement" alors que ses principaux adversaires, Alain Juppé, François Fillon et Bruno Le Maire, avaient choisi de se manifester par leur absence à la manifestation ce dimanche, après une apparition samedi.

L'unité de la "famille" était de tous les discours, mais les attaques cinglantes ou voilées ont de nouveau révélé l'état de tension du parti à l'approche de la primaire. Les rumeurs d'une entrée en lice de Jean-François Copé - qui pourrait se dévoiler ce dimanche soir sur France 2 -, dont les relations avec Nicolas Sarkozy se sont dégradées depuis les premiers remous de l'affaire Bygmalion, ajoutaient à la tiédeur de l'atmosphère.

L'ancien Premier ministre Jean-Pierre Raffarin a bien tenté de jouer les pacificateurs, comme à l'habitude, pour calmer les écuries concurrentes mais Nicolas Sarkozy l'a rabroué.

Raffarin se fait rabrouer

"Si on est déchirés au premier tour, comment on va arriver au quatrième? Faisons en sorte que les primaires ne soient pas un processus d'exclusion", a lancé le sénateur de la Vienne - qui va annoncer lundi 15 février son soutien à Alain Juppé dans dans une interview dans La Nouvelle République du Centre-Ouest et Centre-Presse -  en liant les deux tours de la primaire à ceux de la présidentielle.

"J'ai compris, je m'étais aperçu qu'il y avait quatre tours", a répliqué Nicolas Sarkozy lors de son discours.

"Au premier tour tu rassembles tes amis, au deuxième tu rassembles ta famille, au troisième tu rassembles tous les Français de la droite et du centre, au quatrième tu rassembles tout le monde!", a-t-il ajouté.

"Ce n'est pas au moment où le Front national est au niveau électoral que l'on sait que la moindre division entre nous serait acceptable. (...) On peut tout me demander, mais pas d'être le président de la division", a souligné Nicolas Sarkozy.

Avant lui, Laurent Wauquiez, numéro deux du parti et tenant d'une ligne droitière, avait interpellé à mots couverts Alain Juppé, au zénith dans les sondages, sur son projet jugé par trop modéré.

 Wauquiez tacle Juppé

Si la droite devient "une pâle copie de la gauche", a-t-il déclaré, "ce chemin n'amènera que de nouvelles trahisons". "Il peut permettre de caracoler dans les sondages", mais "c'est un nouveau chemin d'indignité", a-t-il lancé.

Une virulence qui a fait dire à Jean-Pierre Raffarin, dans une allusion ironique au récent remaniement gouvernemental, que Laurent Wauquiez pourrait être "ministre de la Fraternité". Le nouveau président d'Auvergne-Rhône-Alpes avait auparavant prononcé un discours, très applaudi, aux accents nationalistes. "Ce n'est pas à la République de s'adapter aux étrangers, c'est aux étrangers de s'adapter à la République", a-t-il lancé.

Sarkozy expose ses thèses et refuse toute alliance avec le FN

Les propositions de Nicolas Sarkozy empruntaient à un ton moins "clivant", selon l'expression de Jean-Pierre Raffarin, mais traçaient la même ligne, déjà esquissée par les conventions thématiques du parti et le livre de l'ancien président.

"Les Républicains veulent être le parti de la Nation française", a-t-il dit. Retour de l'ordre républicain, refondation du modèle social, "baisse massive des charges" pour les entreprises, fin de la "fiscalité confiscatoire", "extinction des régimes spéciaux de retraite", rétablissement des peines planchers, "neutralité religieuse" dans les lieux publics et l'entreprise : Nicolas Sarkozy a exposé ses principaux credos, sans mesures nouvelles.

Réaffirmant son refus de tout accord avec le FN, il a plaidé pour le "respect de l'identité nationale" face à l'immigration. "Les racines chrétiennes de la France ne sont pas un obstacle à l'assimilation" mais elles ne doivent pas être "victimes d'une immigration sans limite ou d'un communautarisme qui n'a pas sa place dans la République", a-t-il dit.

Un texte soumis aux militants

"Les Républicains ont vocation à définir et à porter un projet collectif et ambitieux", a dit Nicolas Sarkozy.

Ce texte sera transmis lundi aux fédérations, qui auront le loisir de l'amender. Le projet révisé sera ensuite soumis en mars au bureau politique, qui pourra à son tour le modifier. Il sera tranché in fine par un vote des militants en avril.

"C'est un choix sans retour pour nous", a martelé le président de LR, comme un défi à ses rivaux qui ont d'ores et déjà prévenu qu'ils ne s'estimaient pas liés par ce corpus.

(Avec Reuters)

Commentaires 16
à écrit le 19/02/2016 à 11:31
Signaler
Quand on a pas de programme c'est le seul moyen de faire parler de soi...

à écrit le 15/02/2016 à 18:07
Signaler
Tous ces Républicains qui parlent de nouvelle économie, mais qui dès à présent proposent de rejoindre une économie mondiale déjà chancelante. Vouloir poursuivre à outrance dans des énergies qui dégradent l'environnement. Et dans un manque de diversit...

à écrit le 15/02/2016 à 8:11
Signaler
Nos économistes expriment des idées fausses en ce qui concerne la fiscalité et en ce qui concerne le chomage. Et en plus, ils ignorent le role de l'énergie. Il est urgent de réagir. Voir à ce sujet "trépalium".

à écrit le 15/02/2016 à 8:04
Signaler
Les candidats devraient proposer une réforme fiscale permettant de basculer la fiscalité du travail sur la fiscalité énergétique. Cela devrait favoriser la transition énergétique et participer au financement du temps rendu disponible grace aux gains ...

à écrit le 15/02/2016 à 5:26
Signaler
Une idée simple … Pour en finir avec la République des énarques, des polytechniciens et des commis d’office, osons la rupture… Puisque nous continuons à naviguer dans le brouillard sans savoir comment nous sortir de la crise d’un système à bout d...

à écrit le 14/02/2016 à 23:46
Signaler
Sarkozy est à la droite ce que Hollande est à la gauche, une erreur de casting ……..

à écrit le 14/02/2016 à 23:42
Signaler
Tous derrière Marion !

le 17/02/2016 à 1:12
Signaler
Je me demande quand même s’il ne faut pas être un peu bas du front pour porter le Front aussi haut sans en mesurer les conséquences.

à écrit le 14/02/2016 à 22:50
Signaler
In finé, pour les Républicains le problème est une affaire de cuisson ; Sarkozy est cramé, il s'est cramé lui même, l'arrogant sarko et les affaires sarkoton, Sarkozy va emmené ses affidés dans une déculottée encore plus mémorable que celle de...

à écrit le 14/02/2016 à 21:23
Signaler
Àvec tout ce beau 💣monde⚔ sic !!! 💉💊 Je vais aller voter en suisse 👹🇨🇭

le 15/02/2016 à 11:06
Signaler
Moi aussi, je vais aller en Suisse, je cherche du boulot à Genève : je fais tout pour quitter la France que je rejette !

à écrit le 14/02/2016 à 19:43
Signaler
C'est une belle vanne de Raffarin, mais je suis sûr que même en étant ministre de la fraternité BW arriverait à en détourner le sens par le langage enfin d'en faire un char de combat qui aille dans le sens de ses idées qu'il commence à beaucoup confi...

à écrit le 14/02/2016 à 18:47
Signaler
J P Raffarin a oublié le cinquième tour, celui où on ne rassemble personne et c'est ce qui va se passer au LR, avant même le 5ème tour, car la désunion pointe derrière un accord de façade. Il faut que NS comprenne que son fan club se réduit comme u...

à écrit le 14/02/2016 à 17:55
Signaler
Il est dans le déni qu'une partie de ceux qui avaient voté pour lui en 2007 ont bien compris que ce Monsieur est un loseur, rien de bon à attendre. Fini le temps d'une France sourde aux mensonges et autres magouilles de petits politiciens, M. Sarkozy...

le 16/02/2016 à 15:24
Signaler
La structure électorale de notre pays est faite pour que lui et Hollande garde toute leur chance d'être élu en 2017... Pour que ce magouilleur sorte de la politique, y a que si lui le veut. Nous lui avons mis une déculotté en 2012 pour qu'il parte po...

à écrit le 14/02/2016 à 17:30
Signaler
Il est dommage qu'un homme politique contrairement à un footballeur ne peut pas être interdit de pratiquer la politique en fonction de ces "dires des autres". Bien évidemment cela concerne autant Mr Sarkozy que Mr Hollande et Mme Le Pen...

Votre email ne sera pas affiché publiquement.
Tous les champs sont obligatoires.

-

Merci pour votre commentaire. Il sera visible prochainement sous réserve de validation.